Le fondateur de Free a foulé pour la première fois les planches de l'Olympia mercredi soir. Dans son show, Xavier Niel a promis de ne jamais augmenter le forfait à 2 € et a offert 20 € de remboursement aux spectateurs.
Il s'était réveillé la semaine dernière avec « une sacrée envie de foutre le bordel », comme le titre de son livre. Xavier Niel n'est décidément pas un patron comme les autres. Ce 18 septembre au soir, le fondateur de Free a troqué son costume d'homme d'affaires pour celui d'artiste le temps d'un one-man-show à l'Olympia.
Entre deux blagues sur son parcours, l'homme d'affaires qui vient d'intégrer la firme de TikTok, ByteDance, a fait deux annonces qui n'ont pas laissé indifférent : le maintien à vie du forfait à 2 € et un remboursement de 20 € pour tous les spectateurs. Généreux ? Oui, mais aussi commerçant.
De l'affiche mystérieuse au show inédit, l'épopée de Xavier Niel à l'Olympia
Nous sommes à la fin août lorsqu'apparaît une affiche énigmatique placardée dans Paris. « Xavier Niel à l'Olympia », sans plus de précisions. Les rumeurs sont allées bon train. Un concert ? Une conférence ? Ou peut-être l'annonce d'une nouvelle Freebox révolutionnaire ? Le patron de Free a joué la carte du mystère, allant jusqu'à tweeter qu'il s'agirait d'un « rap contenders avec SFR ».
Tout est devenu beaucoup plus concret quand le site de l'Olympia a dévoilé le titre du spectacle : « Comment devenir milliardaire ». Xavier Niel allait-il vraiment livrer ses secrets pour rejoindre le club des ultrariches ?
Nous voici rendus à hier en soirée, quand les spectateurs ont découvert un Xavier Niel comme ils ne l'avaient jamais vu. Décontracté, blagueur, l'homme d'affaires s'est livré à un véritable one-man-show. Il a raconté son parcours avec autodérision, n'hésitant pas à se moquer de lui-même et de ses concurrents. Le public a eu droit à des sketchs vidéo, avec des apparitions surprises de personnalités comme Léna Situations ou Squeezie.
Xavier Niel a alterné entre moments humoristiques et passages plus sérieux sur son parcours d'entrepreneur. Il a évoqué les défis rencontrés lors du lancement de Free Mobile, les tentatives d'intimidation subies, mais aussi ses ratés et ses succès. Le spectacle, qui servait aussi à promouvoir son livre Une sacrée envie de foutre le bordel (Ed. Flammarion), semble avoir été mis en scène sur un équilibre entre divertissement et partage d'expérience.
Deux annonces qui ont fait mouche : le forfait à 2 € gravé dans le marbre et 20 € offerts aux spectateurs
Au milieu des rires et des anecdotes, Xavier Niel a lâché deux bombes qui vont probablement faire date. D'abord, il a pris un engagement fort concernant le forfait emblématique de Free à 2 € : « Nous ne changerons jamais les prix du forfait à 2 euros. Moi vivant, je ne le monterai pas ». Une promesse qui fait voler en éclats ses précédents engagements, limités jusqu'ici à 2027.
Cette annonce a une portée symbolique forte. Le forfait à 2 €, lancé en 2012, avait bouleversé le marché de la téléphonie mobile en France. Niel l'avait créé en réaction au forfait « RSA » des opérateurs historiques, qu'il jugeait scandaleux. En gravant dans le marbre le prix de cette offre, il semble asseoir pour de bon sa parole pour le pouvoir d'achat des Français.
Mais Xavier Niel ne s'est pas arrêté là. Il a annoncé que tous les spectateurs présents ce soir-là allaient recevoir un remboursement de 20 €. Et pour faire les choses en grand et montrer qu'il ne s'agit pas de paroles en l'air, il a lancé en direct le site « xaviermedoit20balles.com », où les détenteurs d'un billet pouvaient réclamer leur dû. Un coup marketing bien ficelé, qui a fait sensation dans la salle et sur les réseaux sociaux.
Ces deux annonces illustrent parfaitement la stratégie de Xavier Niel : mêler générosité apparente et coup médiatique. En offrant 20 € à quelques centaines de spectateurs, il s'assure une publicité bien plus large. Quant à la promesse sur le forfait à 2 €, elle renforce son image de défenseur du pouvoir d'achat, tout en sachant que ce forfait n'est plus le cœur de l'activité de Free. Pas folle, la guêpe.
Source : Capital, 20 minutes, Compte X.com de Joël Wirsztel