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Plusieurs ministres ont réuni lundi l'écosystème e-Sport pour dessiner la stratégie nationale des trois prochaines années, avec en point de mire la candidature à l'accueil de la semaine olympique en 2024. Quatre grandes actions ont été retenues.

C'est à la Maison de l'e-Sport, une fois n'est pas coutume, que les ministres Amélie Oudéa-Castéra (Sports, Jeux olympiques et paralympiques), Rima Abdul Malak (Culture) et Jean-Noël Barrot (Transition numérique et Télécommunications) ont échangé avec une trentaine d'acteurs du secteur. Autour des ministres, on retrouvait ainsi des équipes sportives, des organisateurs, des médias, des collectivités, des organisations représentatives de l'e-Sport (parmi lesquelles France Esports), le syndicat des éditeurs de logiciels et de loisirs, et même le comité d'organisation des Jeux de Paris 2024.

Une structure nationale de l'e-Sport verra le jour

Les acteurs en question s'étaient déjà mis d'accord autour de cinq grands objectifs pour la période 2020-2025 :

  • Structurer l'écosystème de l'e-Sport ;
  • mieux accompagner les associations et la pratique amateur dans les territoires ;
  • lever les freins au développement de la pratique ;
  • faciliter l'accueil des grands événements internationaux e-Sport ;
  • et accueillir l'Olympic Esports Week en France à la fin de l'année 2024, juste après les Jeux olympiques.

Concernant le plan d'action décidé autour de ces objectifs, le premier point consiste à lancer une mission de préfiguration, qui permettra la création d'une structure nationale devant piloter et mettre en œuvre la stratégie nationale e-Sport. Cette mission visera à développer la pratique, l'encadrement, le haut niveau, la formation des acteurs mais aussi tout le volet économique.

Reste à prendre la décision sur la forme juridique que prendra la structure, qui selon le gouvernement, devra bénéficier « de moyens de financement innovants », sans plus de précision, mais en ajoutant que les acteurs publics et privés sont appelés à collaborer. Les conclusions seront rendues à l'été 2023.

L'État veut une promotion « responsable » et ressort son passeport talent

Plus politique, le second point évoque l'intérêt de favoriser l'encadrement et le développement de la pratique dans les territoires dans une logique à la fois responsable, collégiale et lisible. Cela passera notamment par la réalisation d'une cartographie des acteurs de l'e-Sport qui valorisent des associations ou facilitent les interactions et synergies entre les acteurs.

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Des antennes régionales seront aussi montées dans deux à quatre régions pilotes (la région Sud sera l'une d'entre elles). La « promotion responsable » de la discipline devra démontrer des vertus d'effort et de créativité, ainsi que de prévention des risques, comme l'addiction, la sédentarité, l'isolement ou les violences en ligne.

Les acteurs de l'e-Sport et le gouvernement veulent aussi renforcer le dynamisme de la France, au travers de ses entreprises, ses compétitions, ses jeux vidéo et ses équipes. Les ministres en ont profité pour dégainer le « Passeport talent » (né d'une loi de 2006) qui pourrait être délivré aux pratiquants de haut niveau, sous la forme d'une carte de séjour pluriannuelle.

La France, candidate aux Jeux olympiques de l'e-Sport

Enfin, la France ne cache plus ses ambitions d'accueillir l'Olympic Esports Week en 2024, dont la première édition aura d'ailleurs lieu à Singapour, les 22, 23, 24 et 25 juin prochains. Un comité de candidature a officiellement été créé en ce sens ce lundi 16 janvier 2023. II sera piloté par le Comité national olympique et sportif français (CNOSF), la Délégation interministérielle aux grands événements sportifs, Paris&Co - esport et le comité d'organisation de Paris 2024.

On parle donc ici d'un objectif tout ce qu'il y a de plus sérieux, avec un projet attendu par les acteurs publics au printemps 2023. D'ici-là, le CIO devrait affiner le cahier des charges et le périmètre de l'événement. C'est Matthieu Péché, manager de l'équipe Vitality sur le jeu Counter-Strike (CS) qui coordonnera ce comité. Il fut déjà médaillé de bronze à Rio en 2016.