Sur Snapchat, il est possible de s'offrir un arrêt de travail ou une feuille de soins pour quelques dizaines d'euros.
L'un des réseaux sociaux les plus utilisés par les 15-49 ans permet en effet de mettre très facilement en relation les utilisateurs avec des faussaires qui procurent à bas prix feuilles de soins et arrêts de travail. Et ce, à l'insu de médecins dont ils usurpent l'identité.
Pas plus cher que chez le médecin
Snapchat va-t-il devenir le réseau des cauchemars de la Sécurité sociale ? Si l'on en croit cette nouvelle enquête de France Info, c'est possible ! En effet, d'après les journalistes du service public, il est possible, en passant par le réseau social, d'obtenir plusieurs documents médicaux à bas prix.
Pour l'arrêt de travail, une simple entrée dans le moteur de recherche permet de se mettre en lien avec des personnes offrant un arrêt de travail, initial ou de prolongation, moyennant un prix oscillant entre 15 et 30 euros selon le moyen de livraison. Il suffit alors de communiquer son identité, son numéro de Sécurité sociale et la durée voulue de l'arrêt.
Mieux (ou pire ?), un des journalistes de France Info a pu prendre rendez-vous directement avec l'un de ces faussaires afin de se voir transmettre, pour 15 euros, une feuille de soins vierge bénéficiant du tampon d'un véritable médecin. Ces derniers se disent catastrophés par ces pratiques.
Que faire ?
Ils sont ainsi un certain nombre à voir leur nom utilisé par les faussaires, qui jouent sur l'ambiguïté. Beaucoup de patients en effet ne pensent pas enfreindre la loi à travers cette « procédure ». Ce que confirme une médecin généraliste dont le nom figurait sur la feuille de soins : « C'est une horreur, c'est une catastrophe. J'en ai eu une quantité industrielle. Plus les gens qui viennent au cabinet, pensant que c'est moi qui ai fait l'arrêt. Ils n'ont rien compris, ils pensent que c'est de la télémédecine », témoigne-t-elle.
Alors que faire pour enrayer ce phénomène qui a coûté en 2021 la somme de 3,4 millions d'euros à la Sécurité sociale ? Un autre médecin consulté par France Info conseille de « mettre l'accent sur la télétransmission des arrêts, [et de] supprimer ou encadrer de manière plus stricte la rédaction d'arrêts de travail en format papier ou sur les plateformes de téléconsultation ». Il ajoute qu'il faudrait aussi « surveiller et contrôler les réseaux sociaux ». Voire les tenir responsables ?
Source : France Info