A l'instar de l'Union Européenne et des Etats-Unis, la Russie a ouvert une enquête sur les pratiques commerciales mises en place par Google, notamment en ce qui concerne Android. Selon le magazine Recode, qui rapporte l'information, les autorités de la concurrence estiment en effet que le géant californien a enfreint les lois locales.
Pour le Service Fédéral Anti-monopole de la Fédération de Russie, Google est obligé de retirer ses propres applications comme Hangouts, Gmail, Chrome, Drive Maps... afin de permettre aux autres éditeurs d'avoir autant de chance de se faire une place sur l'OS mobile.
Les applications : un enjeu non négligeable pour Google
En Russie, Android disposerait d'une part de marché de 65%. Or on sait que depuis plusieurs années, pour obtenir la certification Google Play, les constructeurs partenaires de Google doivent installer au moins une vingtaine d'applications de l'éditeur et les mettre en avant en les positionnant au plus loin sur le panneau adjacent à l'écran d'accueil principal aux côtés des widgets également créés par Google.Si Android est "open source" et en théorie proposé gratuitement même aux partenaires de la société, ces applications sont pour Google l'occasion d'attirer toujours plus d'utilisateurs sur ses services sponsorisés par de la publicité. Un système complètement nu affecterait donc la stratégie Google même si la société perçoit quand même 30% sur chacune des ventes effectuées sur le Play Store. A moins que Google doive également laisser la place aux autres plateformes de téléchargement...
En étant sous le coup de plusieurs enquêtes similaires, Google pourrait avoir senti le vent tourner. En effet sur les nouveaux smartphones de la gamme Nexus présentés en fin de mois dernier, bien que certaines applications de Google soient livrées par défaut, il est désormais possible de les désinstaller.
Russie : deux vecteurs de pression
En Russie, les pressions exercées sur Google émanent à la fois du secteur public et des sociétés privées.Ainsi le groupe Yandex a pointé des stratégies anti-concurrentielles concernant le secteur de la recherche sur mobile mais également parce que la société propose des services alternatifs à Gmail, YouTube ou Google Maps.
Par ailleurs, au mois de mai, nous apprenions que le pays souhaitait réduire ses dépendances technologiques pour assurer une meilleure sécurité intérieure. L'idée d'un OS mobile sponsorisé par l'Etat a d'ailleurs été évoquée. Ce dernier serait développé en partenariat avec SailFish OS.