Android serait la plateforme open source la moins ouverte

Guillaume Belfiore
Par Guillaume Belfiore, Rédacteur en chef adjoint.
Publié le 04 août 2011 à 18h10
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Une étude menée par un cabinet londonien a mesuré le degré d'ouverture des plateformes open source. Au travers des résultats, il semblerait qu'Android soit la plus fermée.

Dans l'étude en question, menée par VisionMobile et partiellement soutenue financièrement par la Commission Européenne, les analystes s'intéressent aux stratégies suivies par le monde de l'open source et du logiciel libre en tentant de déterminer le degré de transparence et d'accessibilité au code source des logiciels. Ces critères formeront alors un taux attribué aux organisations ou aux projets sous analyse. Parmi ces derniers nous retrouvons Eclipse (84%), Linux (71%), WebKit (68%), Mozilla (65%), MeeGo (61%), Symbian (58%), Qt (58%) et Android qui ferme la marche avec un taux de seulement 23%.

Si de prime abord l'on pourrait penser que c'est précisément l'aspect open source d'Android qui a conduit à son succès, VisionMobile explique que d'autres facteurs sont à prendre en compte. D'une part la popularité du système serait largement due au porte-feuille de Google ainsi qu'à son équipe d'ingénieurs. Par ailleurs le système est distribué gratuitement aux fabricants. Enfin les OEM et les opérateurs téléphoniques auraient dépensé des milliards afin de placer Android en véritable alternative à l'iPhone d'Apple. Pour reprendre les propos de Stephen Elop, PDG de Nokia, « c'est Apple qui a créé Android, ou du moins ils ont fait germer les conditions nécessaires pour créer Android ».

Les composants du système Android sont pour la plupart sous la licence permissive Apache 2.0, laquelle autorise la modification du code sans pour autant devoir redistribuer ces changements. Parmi ces composants nous retrouvons également le kernel de Linux ainsi que le moteur de rendu WebKit, lesquels sont respectivement distribués sous les licences GNU GPL et LGPL. Google dispose cependant d'une branche dont l'accès est privé pendant 6 à 9 mois avant la mise à disposition du code. Seuls deux fabricants OEM choisis par la firme californienne ont accès à cette branche et travaillent avec Google. La firme de Mountain View a cependant récemment annoncé ne pas vouloir distribuer le code d'Honeycomb. Notons par ailleurs que Google ne propose aucune feuille de route et laisse donc un flou sur les ambitions de la société.

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Les contributions au code d'Android seraient pour leur part très strictes et les développeurs doivent alors signer des licences spécifiques leur interdisant de ne pas reproduire leurs travaux sur d'autres environnements. Chaque contribution est ensuite approuvée ou non par les responsables de Google. Notons également que les fabricants de smartphones doivent nécessairement respecter certains critères en terme de configuration afin de pouvoir utiliser la marque Android. C'est ainsi que si Archos possède des terminaux sous Android, la société n'a pas été officiellement certifiée à faire l'usage de cette marque.

Outre le manque de communication au sein de l'Open Handset Alliance, MobileVision revient également sur l'affaire opposant Google à la firme Skyhook Wireless, spécialisée dans la géo-localisation par Hotspot WiFi. Celle-ci expliquait que Google avait envoyé une notice à Motorola et un autre constructeur en les informant qu'ils devaient migrer immédiatement leur technologie de triangulation opérée par Skyhook vers celle de Google ; une condition décrite comme sine qua non pour l'utilisation du système Android sur leurs téléphones.

Retrouvez l'étude dans son intégralité en anglais ici.
Guillaume Belfiore
Rédacteur en chef adjoint
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