Les utilisateurs de Facebook peuvent désormais refuser de voir leurs habitudes traquées, ce qui permettra de ne plus recevoir de publicités ciblées. Pour cela, il faudra demander à Meta de désactiver son suivi par l'intermédiaire d'un nouvel outil.
De quoi, au moins temporairement, s'opposer à l'idée de « l'intérêt légitime » défendue par Meta pour ses réseaux sociaux.
Le groupe NOYB s'occupe de tout, ou presque
Le groupe européen NOYB (None of Your Business), dont l'objectif est de lutter pour la protection de la vie privée en ligne, vient de dévoiler un nouvel outil permettant aux utilisateurs du réseau social Facebook de refuser toute utilisation des données personnelles à des fins publicitaires. Prenant la forme d'une option de retrait (opt-out), cet outil invite les internautes à renseigner leur adresse électronique.
Ceci étant fait, un mail de confirmation est envoyé avec un lien permettant d'accéder à Facebook pour authentifier le compte. Les utilisateurs peuvent ensuite prévisualiser le mail d'opposition avant de décider (ou non) de l'envoyer à Meta. Nos confrères de Phonandroid qui relaient l'information précisent qu'il est actuellement difficile d'évaluer le délai de traitement de la demande, mais que Meta s'est bel et bien engagé à désactiver en partie le suivi des données pour les personnes qui en feront la demande.
Si l'idée de passer par un tiers vous pose un souci, sachez que Meta donnera prochainement accès à un formulaire dédié, directement dans Facebook. En le remplissant, vous signalerez au réseau social que vous refusez que vos données soient utilisées à des fins publicitaires. À Meta ensuite d'étudier la demande et d'appliquer les changements. Autrement dit, Meta pourrait bien refuser certaines demandes.
Meta cède en partie, mais a la ferme intention de se défendre
En janvier dernier, l'Union européenne avait infligé à Instagram et Facebook des amendes de 180 et 210 millions d'euros pour non-respect du règlement général sur la protection des données, le fameux RGPD. Meta s'est donc plié aux demandes de Bruxelles formulées après le dépôt de nombreuses plaintes de NOYB, équivalent européen de la Quadrature du Net, auprès de la Commission irlandaise de Protection des Données (DPC).
Depuis le 5 avril, les utilisateurs peuvent donc demander à ne pas être suivis à chaque instant. À la place, Facebook propose une version de ses services qui exclut notamment les contenus consultés des données récoltées pour cibler la publicité. En revanche, Meta récupérera toujours les informations liées à l'âge et à la localisation pour proposer des publicités dites pertinentes. Quoi qu'il en soit, l'entreprise ayant récemment licencié des milliers de salariés est loin d'avoir dit son dernier mot.
Meta compte bien faire appel des décisions de la DPC en utilisant une défense qu'aurait utilisée TikTok, sans succès, auprès des régulateurs. Pour l'entreprise, la collecte des différentes informations relève d'un intérêt légitime permettant de correctement faire fonctionner ses réseaux sociaux.
Source : Phonandroid