© Razer
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Sauf produit complètement passé sous notre radar, Razer est le premier fabricant à mettre sur le marché une souris gaming capable d’une fréquence d’interrogation (polling rate dans la langue de Shakespeare) de 8 000 Hz. Alors que les principaux concurrents se contentent de 2 000 Hz, Maurice Razer ne pousse-t-il pas le bouchon un peu loin ?

Les plus
  • Réactivité parfaite (8 kHz)
  • Design ambidextre réussi
  • Capteur Focus+ impeccable
  • Légère et ergonomique
  • Câble USB Speedflex
  • Bonne glisse des patins PTFE
Les moins
  • Câble non détachable
  • Exclusivement filaire
  • Gros PC pour profiter du 8 kHz

En ce début d’année 2021, Razer a des envies de modernité et d’innovation. Ainsi, juste quelques jours après avoir testé ses contacteurs « analogiques optiques » sur le clavier Huntsman V2 Analog, nous abordons le cas de cette Viper 8K et de cette promesse de « contrôle absolu » comme l’avance si humblement le fabricant américain. Un constructeur qui vise logiquement le public de l’eSport à qui il souhaite vendre « la latence la plus faible jamais atteinte ». Si nous n’avons pas la prétention d’égaler les performances des cyber athlètes, nous avons pris le temps de tester la chose.

Un design tout simple, mais élégant et fonctionnel © Nerces

Fiche technique de la Razer Viper 8K

Chez Razer, la Viper n’est pas un modèle unique, « perdu dans la foule ». Il s’agit en réalité d’une gamme contenant à l’heure actuelle pas moins de huit déclinaisons depuis la Viper Mini (moins de 12 centimètres et 61 grammes) jusqu’à la Ultimate, produit sans-fil livré avec sa station d’accueil. La Viper 8K ne vise pas l’ultra haut de gamme comme cette dernière, mais ses innovations techniques en font un modèle pour le moins singulier.

La Razer Viper 8K, c’est :

  • Prise en main : parfaitement ambidextre
  • Capteur : Razer Focus+ (optique)
  • Contacteurs : Razer optiques (70 millions de clics)
  • Sensibilité : 100 – 20 000 points par pouce, par pas de 50 ppp
  • Fréquence d'interrogation : 125, 500, 1 000, 2 000, 4 000 ou 8 000 Hz
  • Nombre de boutons : 8, tous programmables, 1 molette
  • Mémoire embarquée : oui, capable de stocker 5 profils
  • RVB : oui, Razer Chroma sur 1 zone (16,8 millions de couleurs)
  • Dimensions : 126,73 x 57,6 x 37,81 mm
  • Poids : 71 grammes (sans le câble)
  • Type de connexion : filaire USB (câble Speedflex de 1,8 mètre)
  • Logiciel : oui, Razer Synapse 3
  • Garantie : 2 ans
  • Prix et disponibilité : déjà disponible, à 89,99 €

Contrairement à ce que Razer peut faire avec la Naga, il n’est pas question de proposer une version « pour gauchers » de sa Viper 8K pour la bonne et simple raison qu’elle adopte une forme et des fonctionnalités capables de lui faire changer d’orientation en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Notez également que la souris est un modèle strictement filaire ce qui explique en partie une tarification relativement mesurée.

Crantée et souple - mais pas trop - la molette est un modèle du genre © Nerces

Design symétrique pour souris ambidextre

En dehors de la Mini, toutes les souris de la gamme Viper adoptent un design assez similaire. Notre Viper 8K est donc – comme ses consœurs – un modèle oblong d’un petit peu plus de 12 centimètres pour une largeur plus faible que de coutume, moins de 6 cm. Moins arrondie que nombre de souris concurrentes, elle se contente d’une hauteur de moins de 4 cm ce qui a pour effet de favoriser une tenue avec l’intégralité de la main, une palm grip comme disent les anglophones. Les plus grandes mains pourront toutefois aisément adopter une claw grip (tenue en griffe). Seule la fingertip grip (tenue du bout des doigts) sera plus délicate.

À la manière des autres Viper, la 8K se distingue par sa grande sobriété. La robe de la souris est ainsi uniformément noire et aucune protubérance, aucune excroissance ne vient briser les harmonieuses lignes du périphérique. Soulignons que même du côté de l’éclairage LED, Razer a fait preuve d’une sobriété à laquelle nous ne sommes pas habitués. Pensez donc qu’il n’est même pas question d’éclairer la molette centrale : seul le logo Razer présent sur l’arrière de la souris s’illumine et, sous la Viper 8K, on trouve aussi un témoin lumineux destiné à renseigner sur la sensibilité retenue. Une simplicité qui confirme la volonté « sérieuse » du constructeur.

Difficile d'être convaincu par le message écolo d'un fabricant qui renouvelle ses gammes tous les ans © Nerces

Nous l’avons déjà souligné, mais il convient de préciser un peu les choses. Côté design, la principale caractéristique des Viper – et donc de notre 8K – c’est le côté ambidextre de la souris. Razer n’est ainsi pas « obligé » de proposer une version spécifiquement conçue pour les gauches. La Viper 8K adopte une forme parfaitement symétrique qui permet de la tenir indifféremment avec la main droite ou la gauche. Deux boutons « de pouce » sont disposés sur les deux côtés de la souris et une option du logiciel Synapse permet de basculer entre les configurations en désactivant les boutons inutiles. Soulignons la bonne position de ces boutons qui ne gênent aucunement l’auriculaire.

Enfin, terminons ce tour du propriétaire en évoquant quelques points de détail. Destinée aux cyber athlètes, la Viper 8K se devait de garder une taille de guêpe : avec 71 grammes sur la balance, elle est parfaitement dans les clous. On regrettera que le câble – très souple, c’est un Speedflex, et de bonne longueur – ne soit pas détachable et on se consolera avec les deux larges patins en PTFE. Razer n’a toujours pas tenté l’expérience de la céramique et, plus dommageable, il ne propose pas non plus de patins supplémentaires dans la boîte. Toujours sous la souris, un bouton est à proximité du témoin : il permet la bascule entre les niveaux de sensibilité programmés.

Une glisse parfaite avec ces deux larges patins en PTFE © Nerces

Et ces 8K, c’est vraiment utile ?

Il est maintenant temps de voir les entrailles de la Viper 8K afin de revenir sur ses caractéristiques essentielles et sur ce qui fait sa spécificité. En premier lieu, on notera que Razer reprend un capteur bien connu de ses usagers : le Focus+, un modèle optique capable d’une sensibilité jusqu’à 20 000 points par pouce. La chose est évidemment réglable et il n’y a pas à tortiller, quelles que soient vos exigences, quelles que soient vos habitudes, vous ne parviendrez pas à le prendre en défaut, même en exploitant une définition d’image en 4K. Notons également qu’à moins d’utiliser une table en verre, aucune surface ne pose de problème à ce capteur.

Razer a également reconduit ses contacteurs optiques pour les boutons. L’idée est ici de profiter de quelque chose de plus réactif qu’avec un contact métallique : le fabricant évoque une réactivité sans équivalent dans le monde des souris gaming ce que nos tests semblent confirmer même si certains concurrents vont encore un peu plus loin dans la sensibilité des clics. La question de la réactivité ne se limite pas seulement aux boutons de la Viper 8K. Nous l’avons déjà évoqué, c’est la principale nouveauté d’une souris qui met en avant une fréquence d’interrogation capable de grimper jusqu’à 8 000 Hz alors que la plupart des souris gaming se contentent de 1 000 ou 2 000 Hz.

Une fréquence de 8 000 Hz évite en plus de devoir « attendre » le rendu de la prochaine image © Razer

L’idée de Razer est ici de retourner beaucoup d’informations à l’ordinateur pour que la moindre sollicitation du joueur soit prise en compte. En théorie, il ne faut donc que 0,125 milliseconde pour que l’impulsion envoyée via la souris soit prise en compte par l’ordinateur : les choses vont donc normalement huit fois plus vite que sur une souris classique. Razer souligne à ce niveau qu’il faut un moniteur au strict minimum capable d’afficher en 144 Hz pour que la Viper 8K se distingue. En effet, même avec un tel moniteur (l’image est rafraîchie toutes les 7 ms), la souris va « attendre » le reste de la configuration du joueur.

La parfaite symétrie de la Viper 8K assure un fonctionnement pour droitier ou gaucher © Nerces

Faute de matériel compatible, nous n’avons pu aller plus haut que ce 144 Hz sur l’écran et c’est peut-être la raison pour laquelle le gain apporté par cette Viper 8K n’a pas semblé décisif. Soulignons tout de même des sensations plus « confortables », l’impression de mouvement plus « coulés » de notre curseur ou de notre personnage. Précisons aussi qu’il n’était plus question de ressentir le moindre micro-stuttering en cours de partie. Nous ne serons donc pas en mesure de trancher définitivement sur l’intérêt d’une telle souris pour des cyber athlètes, mais le ressenti reste malgré tout très positif avec toutefois une petite mise en garde.

En effet, en plus d’exigences matérielles du côté du moniteur, il ne faut pas oublier le reste de la configuration. Ainsi Razer précise qu’il faut au minimum une GeForce RTX 1080 pour profiter de la souris dans les meilleures conditions… disons qu’il faut une carte capable de proposer du 144 images par seconde dans la définition retenue. Enfin, le processeur central ne doit pas non plus être négligé. Le fabricant évoque ici un Core i5-8600K ou un Ryzen 5 3600. Nous avons conduit quelques tests sur un Core i9-9900K et l’occupation processeur passait de 6-7% avec un polling rate de 1 000 Hz à plus ou moins 11-12% lorsque nous passions en 8 000 Hz. Prudence donc.

Dans la partie inférieure, le réglage « ambidextre » de la souris © Nerces

Simple et efficace, Razer Synapse

Avant d’embrayer sur l’inévitable paragraphe consacré à l’environnement logiciel de la Viper 8K, nous avons un minuscule point à faire sur la glisse de la souris car malgré l’utilisation de patins PTFE tout ce qu’il y a de plus classiques, la souris s’est montrée particulièrement agréable à manipuler. Bien vu de la part de Razer. Habile transition vers le logiciel Synapse, soulignons que la luminosité du logo Razer sur l’arrière de la souris n’est aucunement gênante grâce à la possibilité d’en régler l’intensité depuis le soft. Bien sûr compatible Chroma, la chose peut être associée à d’autres illuminations sur le PC avec tous les effets que les joueurs connaissent.

Sensibilité et fréquence d'interrogation sont les réglages les plus importants © Nerces

Pour le reste, rien de bien extraordinaire à signaler. Synapse est un logiciel complet, plutôt bien pensé et doté d’une bonne traduction française. On peut donc y modifier la sensibilité du capteur Focus+ (de 100 à 20 000 ppp, par pas de 50 ppp), mais aussi la fréquence d’interrogation : il reste possible de se contenter d’un 1 000 Hz, par exemple si on est amené à déplacer la souris sur une autre configuration, moins performante. La fonction HyperShift – seconde commande sur chaque bouton – est toujours de mise et c’est aussi via Synapse que l’on passe du mode droitier au mode gaucher. Enfin, notons que tous ces réglages peuvent être stockés – via cinq profils – dans la mémoire de la souris pour une utilisation sans Synapse justement.

La Viper 8K : un modèle sans réelle faille © Razer

Razer Viper 8K : l'avis de Clubic

Conclusion
Note générale
9 / 10

Pour être tout à fait honnêtes, et c'est peut-être notre niveau en jeu qui n'est pas suffisant, nous avons eu quelques difficultés à être vraiment impressionnés par le 8 000 Hz promis par Razer. On sent bien une réactivité remarquable et un certain confort, mais impossible de parler de révolution.

En revanche, grâce aux autres qualités de cette souris digne héritière de l'excellente gamme Viper, on ne peut pas reprocher grand-chose à Razer. La Viper 8K est un modèle agréable, aussi réactif qu'il est précis, et doté de tous les raffinements du moment, l'ambidextrie en plus. Souris filaire oblige, Razer évite en plus d'être trop gourmande côté tarif. Que demander de plus ?

Les plus
  • Réactivité parfaite (8 kHz)
  • Design ambidextre réussi
  • Capteur Focus+ impeccable
  • Légère et ergonomique
  • Câble USB Speedflex
  • Bonne glisse des patins PTFE
Les moins
  • Câble non détachable
  • Exclusivement filaire
  • Gros PC pour profiter du 8 kHz