Meta Reality Labs (anciennement Facebook Reality Labs) a développé un prototype de gant haptique capable de reproduire les sensations telles que la prise d’objet ou le passage de la main sur une surface. Une nouvelle preuve de l’ambition de l’entreprise pour le développement du metaverse.
Facebook, qui s’est récemment rebaptisée Meta, travaille sur cette technologie depuis qu'elle a fait l’acquisition d’Oculus il y a sept ans.
Une pièce maîtresse des dispositifs VR et AR
Si les réalités virtuelle (VR) et augmentée (AR) progressent, il existe encore de nombreuses limites pour qu’elles reproduisent des sensations réalistes. Les manettes aujourd’hui vendues avec les casques de réalité virtuelle, bien qu’efficaces, sont encore loin du compte. « Ce que nous essayons de faire, c'est trouver comment vous donner un feedback riche pour que vos mains deviennent pleinement utiles. C'est une pièce clé et l'une des plus difficiles et risquées à long terme, mais une fois que cela sera en place, alors la VR pourra vraiment devenir un environnement dans lequel presque tout ce que vous êtes effectivement capable de faire est possible », explique Michael Abrash, responsable scientifique de Meta Reality Labs.
Ainsi, le prototype est doté de quinze sortes de coussinets qui sont en fait des actionneurs, des éléments permettant au gant haptique de simuler la sensation de retour tactile ; ils sont positionnés sur la paume, au-dessous et au bout des doigts du porteur. Le dispositif est en outre équipé de petits marqueurs blancs qui permettent aux caméras de suivre les mouvements des doigts dans l'espace, ainsi que des capteurs internes qui enregistrent la façon dont ils se plient.
Connecté à une expérience VR, un système de contrôle sophistiqué ajuste le niveau de gonflage, créant une pression sur différentes parties de la main. Si l’on touche un objet, alors le gant réagit de manière à ce que l’on ait la sensation que celui-ci s’appuie sur la peau. De même, les actionneurs créent une sensation de résistance si l’on se saisit d’un objet.
Objectif metaverse
Là où Meta a voulu se différencier de ses concurrents, c’est en permettant aux actionneurs de ne pas surchauffer – ce qui peut arriver quand il y en a trop sur un même circuit – grâce à la microfluidique. La firme explique avoir conçu « le premier processeur microfluidique à haute vitesse au monde », c’est-à-dire une puce qui contrôle le système de flux d'air du gant, lequel alimente les actionneurs.
Pour l’heure, le prototype est encore bien loin de la commercialisation : il doit encore être grandement allégé et doit devenir sans fil. Si l’entreprise assure qu’à l’avenir, les technologies haptiques pourront rendre les expériences VR et AR bien plus réalistes, il n’est pas certain que l’on arrive un jour à les rendre exactement semblables au monde réel.
La présentation de ce gant haptique est une nouvelle démonstration de la tournure que veut prendre Meta en se lançant corps et âme dans le déploiement de son metaverse. En 2021 seulement, la firme a dépensé 10 milliards de dollars pour son matériel, ses logiciels et ses applications metaverse.