En plein regain de popularité depuis que d'innombrables célébrités postent des photos d'eux grimés en personnes âgées, l'application FaceApp est un tombeau ouvert pour vos données personnelles.
Lancée en 2017, FaceApp permet - gratuitement - d'utiliser l'intelligence artificielle pour modifier ses traits de façon importante. Changer de sexe, devenir chauve ou, au contraire, s'imaginer avec des cheveux longs. L'un des filtres les plus populaires de l'application permet de se contempler à 70 ans, et il est actuellement en train de (re)faire décoller l'application.
En utilisant FaceApp, vous cédez tous vos droits en matière d'image à l'éditeur
Il ne faut pas chercher bien loin pour trouver l'anguille sous la roche. Les conditions d'utilisation de l'application éditée par Wireless Lab (consultables ici) sont très claires. Utiliser FaceApp, c'est céder tous vos droits en matière d'image à l'éditeur de l'application.Comme l'indiquent sans ambages les CGU, dès lors que vous utilisez FaceApp pour vous prendre en photo et la partager, « vous accordez à FaceApp votre consentement pour l'utilisation de votre Contenu Utilisateur, peu importe s'il inclut votre nom, une ressemblance, votre voix ou persona, et qu'il soit suffisamment précis pour connaître votre identité ».
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« Si c'est gratuit, c'est toi le produit »
Comment sont utilisées les données ainsi récoltées par FaceApp ? La page dédiée à la politique de confidentialité est peu claire, sinon généraliste. Vendues à des annonceurs, celles-ci servent en partie à proposer de la publicité ciblée. Les images sont aussi partagées au sein des autres entreprises du groupe à des fins de « développement et test de nouveaux produits et fonctionnalités ».Au chapitre abordant la question du stockage de ces données, aucune mention n'est faite d'un chiffrage quelconque. Pire, la clause de confidentialité indique ne pas pouvoir « garantir la sécurité d'aucune information que vous transmettez à FaceApp ou garantir que les informations du Service ne puissent être accessibles, dévoilées, altérées ou détruites ».
Des polémiques en pagaille
Ce n'est pas la première fois que FaceApp est épinglé pour des pratiques éthiques douteuses. En août 2017, l'application avait mis en ligne une série de filtres « ethniques » permettant à ses utilisateurs de se grimer en personne d'origine asiatique, africaine, caucasienne ou encore indienne. Des transformations évidemment basées sur de nombreux stéréotypes qui lui ont valu des accusations de racisme. Acculé, l'éditeur avait finalement décidé de retirer les filtres.Mais dès son lancement, FaceApp avait déjà suscité un tollé avec un filtre censé rendre ses utilisateurs plus « sexy ». Par quel prodige ? En leur lissant les traits et... en leur blanchissant la peau. Les personnes de couleur apprécieront.
Via : Game Rant