FaceApp et son filtre vieillissant peuvent réutiliser vos photos à l'envi

Pierre Crochart
Par Pierre Crochart, Spécialiste smartphone.
Publié le 17 juillet 2019 à 12h46
FaceApp
© FaceApp

En plein regain de popularité depuis que d'innombrables célébrités postent des photos d'eux grimés en personnes âgées, l'application FaceApp est un tombeau ouvert pour vos données personnelles.

Lancée en 2017, FaceApp permet - gratuitement - d'utiliser l'intelligence artificielle pour modifier ses traits de façon importante. Changer de sexe, devenir chauve ou, au contraire, s'imaginer avec des cheveux longs. L'un des filtres les plus populaires de l'application permet de se contempler à 70 ans, et il est actuellement en train de (re)faire décoller l'application.

FaceApp
Exemples d'utilisation des filtres FaceApp. © FaceApp

En utilisant FaceApp, vous cédez tous vos droits en matière d'image à l'éditeur

Il ne faut pas chercher bien loin pour trouver l'anguille sous la roche. Les conditions d'utilisation de l'application éditée par Wireless Lab (consultables ici) sont très claires. Utiliser FaceApp, c'est céder tous vos droits en matière d'image à l'éditeur de l'application.

FaceApp
Les conditions d'utilisation de FaceApp stipule que vous renoncez à tout droit concernant vos photos. © FaceApp

Comme l'indiquent sans ambages les CGU, dès lors que vous utilisez FaceApp pour vous prendre en photo et la partager, « vous accordez à FaceApp votre consentement pour l'utilisation de votre Contenu Utilisateur, peu importe s'il inclut votre nom, une ressemblance, votre voix ou persona, et qu'il soit suffisamment précis pour connaître votre identité ».


 « Si c'est gratuit, c'est toi le produit »

Comment sont utilisées les données ainsi récoltées par FaceApp ? La page dédiée à la politique de confidentialité est peu claire, sinon généraliste. Vendues à des annonceurs, celles-ci servent en partie à proposer de la publicité ciblée. Les images sont aussi partagées au sein des autres entreprises du groupe à des fins de « développement et test de nouveaux produits et fonctionnalités ».

Au chapitre abordant la question du stockage de ces données, aucune mention n'est faite d'un chiffrage quelconque. Pire, la clause de confidentialité indique ne pas pouvoir « garantir la sécurité d'aucune information que vous transmettez à FaceApp ou garantir que les informations du Service ne puissent être accessibles, dévoilées, altérées ou détruites ».

Des polémiques en pagaille

Ce n'est pas la première fois que FaceApp est épinglé pour des pratiques éthiques douteuses. En août 2017, l'application avait mis en ligne une série de filtres « ethniques » permettant à ses utilisateurs de se grimer en personne d'origine asiatique, africaine, caucasienne ou encore indienne. Des transformations évidemment basées sur de nombreux stéréotypes qui lui ont valu des accusations de racisme. Acculé, l'éditeur avait finalement décidé de retirer les filtres.

Mais dès son lancement, FaceApp avait déjà suscité un tollé avec un filtre censé rendre ses utilisateurs plus « sexy ». Par quel prodige ? En leur lissant les traits et... en leur blanchissant la peau. Les personnes de couleur apprécieront.

FaceApp
Le filtre « sexy » se contente ici de blanchir la peau de l'acteur Idris Elba. © Jessica Lea

Via : Game Rant
Pierre Crochart
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Commentaires (5)
Oldtimer

Il faut rendre obligatoire les cours de droit dès l’école primaire.

castortroy01

C’est mieux de crier en tant que sjw plutôt que de se dire que l’algo n’a soit pas appris assez et/ou une correction humaine doit être apportée :confused:

Popoulo

“des pratiques éthiques douteuses” : n’importe quoi…
Et oui, désolé, la photo de droite est plus “sexy” que celle de gauche. Donc, pas si bête que ça cette appli au final.

Rapidkiller

A l’envi ?
Vous êtes sûr du terme ?

Rapidkiller

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