Le verdict est tombé pour l'ancien employé de la NSA. L'homme, aujourd'hui âgé de 68 ans, qui était rentré chez lui avec des informations classifiées vient d'écoper d'une peine de plus de 5 ans de prison ferme par la justice américaine.
Des outils de cyber-espionnage pour travailler à la maison
Nghia Hoang Pho n'était pas n'importe qui au sein de la NSA puisqu'il faisait partie d'une cellule sécrète nommée Tailored Access Operations (TAO). Cette équipe composée d'analystes et de hackers travaillait notamment sur la conception d'outils malveillants avec pour principal objectif l'interception de données à l'étranger.L'ancien hacker avait plaidé coupable l'an dernier au chef d'accusation de rétention illégale d'informations classées secret-défense. Il est en effet accusé d'avoir transféré des outils d'espionnage de la NSA sur son ordinateur personnel.
Selon ses avocats, Nghia Hoang Pho n'avait aucune intention de nuire à la NSA en révélant intentionnellement des informations, il a d'ailleurs déclaré dans une lettre qu'il souhaitait simplement faire des heures supplémentaires à son domicile en vue d'obtenir une promotion.
Des informations tombées entre les mains du Kremlin
Installé sur l'ordinateur de l'accusé, l'antivirus Kaspersky serait en cause dans la fuite de données qui a permis aux « Shadowbrokers » de s'emparer de documents sensibles et d'outils malveillants de l'Equation Group de la NSA. Même si on ne sait pas vraiment comment les documents ont pu être récupérés par le groupe de hackers russe, on sait que la fuite est due à un paramétrage de l'antivirus. Kasperky aurait en effet fait remonter les outils malveillants sur ses serveurs pour une analyse approfondie, après quoi les hackers s'en seraient emparés.Bien que les services de renseignement israéliens aient fourni à Washington des preuves concernant l'implication de l'antivirus, les dirigeants de Kaspersky Lab se sont défendus de toute collusion avec la Russie en contestant toutes ces allégations.
Selon le procureur Robert Hur, « À cause de ses agissements, Pho a compromis certains des renseignements les plus secrets du pays et forcé la NSA à abandonner d'importantes initiatives pour se protéger et protéger ses capacités opérationnelles, à un coût économique et opérationnel très élevé ».
Nghia Hoang Pho devra passer 66 mois derrière les barreaux contre les 96 mois initialement réclamé par les procureurs. En outre, il sera surveillé pendant 3 ans après sa sortie de prison.