L'Arcep avait autorisé des opérateurs comme Iliad ou Bolloré Telecom à utiliser des fréquences Wimax de « boucle locale radio de la bande 3,4 - 3,6 GHz ». En échange, ces opérateurs devaient suivre certaines obligations portant sur le déploiement de leur réseau.
Après enquête, le régulateur des Télécoms constate que sur 10 titulaires métropolitains étudiés « sept d'entre eux n'ont pas respecté les obligations de déploiements figurant dans leurs autorisations, en termes de nombre de sites déployés ». Les mauvais élèves sont Altitude Wireless, Axione, Bolloré Telecom, le département de la Charente, la collectivité territoriale de Corse, Nomotech et SHD.
L'Arcep ajoute que trois d'entre eux (Altitude Wireless, Bolloré Telecom et la collectivité territoriale de Corse) n'ont pas utilisé les fréquences, c'est-à-dire qu'aucune ouverture commerciale n'a été faite et qu'aucun réseau n'a encore été déployé.
Interrogé sur ce manque de motivation, le groupe Bolloré a répondu au magazine Challenges par la voie de son président chargé des médias. Jean-Christophe Thierry explique ainsi vouloir tenir ses engagements mais que : « au moment de l'appel d'offres, l'ensemble des acteurs concernés jugeait que la technologie Wimax permettant son développement était prête. Mais depuis, elle a été abandonnée par toute la filière des télécoms : principalement Intel pour les puces, mais aussi les équipementiers comme Alcatel, Cisco ou Motorola, sans parler des opérateurs télécom comme Sprint aux Etats-Unis ».
L'opérateur ajoute avoir déjà investi 200 millions d'euros dans ses développements télécom dont 95 millions dans l'acquisition de ces fréquences. Si Bolloré ne respecte pas ses engagements l'Arcep menace déjà de faire appliquer l'article L.36-11 du CPCE. Ce dernier l'autorise à suspendre totalement ou partiellement l'autorisation délivrée ou, dans le pire des cas, sanctionner financièrement l'opérateur.