Son décollage le 21 juillet dernier n'était pas le dernier moment de suspense dans la (déjà longue) carrière du nouveau module russe Nauka. Son arrivée sur la station spatiale internationale aujourd'hui s'est heureusement bien passée, après un transfert en orbite qui n'a pas manqué d'incidents.
Les astronautes vont pouvoir s'atteler à préparer le compartiment pour qu'il atteigne son plein potentiel.
Une vraie Kours d'endurance
Aussitôt en orbite, on aurait pu croire que la longue, très longue série de déboires du nouveau module scientifique russe MLM « Nauka » serait terminée. Toutefois, le véhicule de 23 tonnes réservait encore quelques surprises. Pour commencer, un souci mineur avec le déploiement de ses antennes, dont une partie nécessaire pour son amarrage avec l'ISS. Puis, plus grave, le système principal de propulsion n'a pas pu être allumé dans les heures suivant le décollage suite à un problème lié à la pressurisation de ses réservoirs. Il aura fallu environ 24 heures aux équipes au sol afin de rétablir la situation et d'utiliser les propulseurs secondaires pour corriger la trajectoire et faire en sorte que le rendez-vous entre le nouveau module et la Station Spatiale Internationale puisse avoir lieu.
Heureusement, malgré quelques articles de presse alarmants, la situation était réglée assez rapidement… Et même s'il restait quelques interrogations, entre autres sur le nombre d'approches de l'ISS possibles avec le carburant restant dans les réservoirs, elles resteront des hypothèses face à la réalité : Nauka, avec une approche finale un peu hésitante, s'est amarrée à l'ISS cet après-midi à 15 h 29 (Paris). L'approche a eu lieu en grande partie grâce au système automatisé Kours, l'astronaute Oleg Novitsky reprenant le contrôle manuel pour les cinq derniers mètres.
Adieu Pirs, bonjour Nauka
La confiance des autorités russes et des différentes équipes était évidente dès que l'ordre d'évacuation a été donné pour le véhicule Progress MS-17. Ce dernier s'est désamarré le 26 juillet à 16 h 51, emportant avec lui le module Pirs, qui a constitué durant pratiquement 20 ans l'un des ports d'amarrage et des sas russes les plus utilisés de toute la station.
Pirs n'étant pas compatible avec Nauka, il était nécessaire de le détacher pour laisser la place au grand module scientifique. Cela faisait plusieurs mois que le segment russe préparait ce départ, qui s'est déroulé sans incident… Et dès qu'il a eu lieu, les équipes en ont profité pour inspecter l'extérieur de l'écoutille pour être certains qu'il n'y avait pas de souci. L'approche et l'arrivée de Nauka a ensuite été confirmée.
Et maintenant au travail !
Il faudra quelques heures pour que l'atmosphère au sein de Nauka soit égalisée avec celle de l'ISS, que les connexions soient vérifiées et que les données du module soient étudiées en profondeur avant de pouvoir ouvrir l'écoutille, après quoi Oleg Novitsky et Piotr Dubrov pourront bénéficier d'un très grand module dédié à devenir le laboratoire scientifique russe. Il faudra, bien sûr, du temps pour qu'il soit pleinement opérationnel mais ce sera l'une des activités principales des occupants du segment russe pour l'année à venir… À l'intérieur et à l'extérieur. C'est aussi l'arrivée sur la station spatiale internationale du premier bras robotisé européen, offrant de nouvelles capacités pour l'ESA.
Une excellente nouvelle !
Source : Direct