Un livre peut-il être aussi hollywoodien qu’un bon film d’action ? La réponse est oui. La preuve avec la trilogie du Faucheur de David Gunn, bourrée de testostérone et d’action explosive.
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Nous nous donnons 5 citations et 5 paragraphes pour vous convaincre.
Le Faucheur (2008)
David Gunn
Drizzt Do’Urden, Geralt de Riv, Golgoth, Ibram Gaunt : voici quelques-uns des héros de Fantasy et SF qui ont marqué mes souvenirs. Rudement secoués par les turpitudes de la vie, ils n’en conservent pas moins – chacun à sa façon – leur sens de l’honneur et leurs valeurs. Ils sont le genre de types qui accomplissent des exploits improbables et s’en sortent sans sourciller. En bref, des super héros par excellence !
Dans sa trilogie, David Gunn met à l’honneur un héros de la même trempe. Un dur à cuir que rien n’arrête. Inutile de dire que je me suis éclaté comme un fou avec ce roman où les faits héroïques se succèdent à une vitesse frénétique. Si vous aimez l’action, les situations improbables et les gros baraqués, vous risquez d’avoir du mal à décrocher de la trilogie du Faucheur.
“Attaché à un poteau, entouré par des cadavres et la tête broyée par un monstre qui pose des questions existentielles, j’ai pas choisi la meilleure place.”
Quand je vous disais que la vie ne faisait pas de cadeaux aux héros, j’étais loin de la vérité. En fait, il semble bien que la vie déteste Sven Tveskoeg. Paumé sur une planète désertique aux confins de l’univers connu, condamné au fouet pour insubordination : notre soldat commence ses aventures sur les chapeaux de roues. Enfin, ça c’est avant qu’une attaque de ferox ne ravage le camp militaire où il devait subir sa sentence.
À partir de là, vous serez embarqué dans une succession d’aventures toutes plus explosives les unes que les autres. Dès les premières pages, on plonge dans un univers d’une violence inouïe où la survie ne tient qu’à un fil. Si vous cherchez un roman reposant, passez votre chemin et cherchez plutôt du côté de L’Espace d’un an.
David Gunn nous sort volontairement un roman très cru. L’immersion n’est que plus intense, proche de ce qu’on ressent quand on lit du Warhammer 40.000. L’espoir d’une vie sereine semble bien vain dans le monde du Faucheur...
“Je dispose de quoi ? Un flingue qui parle, un assortiment d’armes muettes, une putain de limace mutante dans la gorge et des voix qui gueulent pour qu’on leur réponde à la frontière de mon esprit.”
Parlons d’ailleurs plus en détail de l’univers créé par l’auteur britannique. Comme je le disais, il se veut très sombre. La guerre fait rage entre les humains et les Exaltés. Une troisième faction neutre, l’Union Libre, fait office d’arbitre en récupérant au passage un bon paquet d’argent quand c’est possible. Guerre et misère sont le lot quotidien des humains dirigés d’une main de fer par Octo V.
Ce vaste monde se dévoile à nous au fur et à mesure, avec pas mal d’éléments qui prêtent à sourire comme cette prison de haute sécurité nommée Paradis. Tout aussi fun : le flingue doté d’une IA bavarde et bien caustique qui accompagne Sven très tôt dans ses aventures. Ou encore le Kip, une limace télépathe que notre pauvre soldat doit avaler de force...
Personnellement, je trouve ce genre d’éléments badass toujours très jouissifs. Ils contribuent à la consolidation de cet univers tout en servant l’histoire tout du long. Certes, c’est Sven qui reste le héros, mais le monde dans lequel il évolue n’en est pas moins important. Le premier roman de la trilogie, Les Aux, pose ainsi de solides bases qui peuvent se déployer dans les deux autres tomes.
“Dites-moi, reprend-il, elle est vraiment bonne votre petite unité ?”
Revenons à notre héros si vous le voulez bien. Rescapé de l’attaque sauvage d’une tribu ferox, il va être amené à grimper les échelons à toute vitesse. En même temps, quand on est le seul survivant d’un carnage, il ne reste plus grand-monde pour obtenir une belle médaille. Sven va donc malgré lui intégrer la prestigieuse unité d’élite de l’Empereur : les Faucheurs.
Octo V semble très intéressé par l’homme malgré sa tendance à cracher sur la hiérarchie et son tempérament tempétueux. Est-ce dû à ses capacités de régénération dignes de Wolverine ? À sa réaction inattendue au Kip ? Vous le découvrirez dans les deux autres livres de la trilogie. Tout comme vous découvrirez aussi qu’Octo V n’est pas ce qu’il semble être.
Face à toutes ces épreuves, Sven va une fois de plus aller contre les règles et créer sa propre escouade. Créés sur le champ de bataille, sous les bombardements, les Aux vont devenir une partie intégrante de la vie de Sven. Chaque membre de cette escouade pas comme les autres apporte bien entendu son passé lourd de secrets, ce qui vient renforcer l’univers déjà très riche du Faucheur. Un véritable régal qui m’a fait penser aux Fantômes de Gaunt du côté de Warhammer 40.000, on est exactement dans le même style de récit !
“Nous sommes des soldats au milieu d’une guerre menée par des machines, continue-t-il. Enfin, des esprits collectifs de synthèse.”
Largués sur une planète sous contrôle Exalté, les Aux vont avoir fort à faire. Si la première partie du roman se concentre sur Sven et son intégration progressive aux Faucheurs, la seconde nous mène en pleine zone de guerre. Une guerre bien sale, racontée avec un réalisme détonnant.
Il faut dire que David Gunn a eu un passé militaire intense, participant dans sa jeunesse à plusieurs missions à l’étranger. C’est de ce passé qu’est né Sven Tveskoeg, un personnage fictif basé sur des éléments réels de la vie de l’auteur. Le réalisme est donc de rigueur pour les scènes d’action, même si on décèle bien évidemment des exagérations afin de donner au tout un côté plus puissant.
Je préfère vous prévenir, cette trilogie est loin d’être recommandée aux âmes sensibles. Membres arrachés, morts violentes, blessures bien crades... Vous aurez presque l’impression de ramper dans la boue aux côtés des Aux. C’est cru, très cru. Idem pour les quelques scènes de sexe disséminées dans le roman. Attention donc avant de vous lancer dans la trilogie du Faucheur !
“Nous travaillons pour l’U/Libre ?”
Comme vous le verrez vite, les Aux sont des durs à cuire. Entre l’assassinat d’un Exarche et le sauvetage d’une cité assiégée, la jeune escouade aura du pain sur la planche. Et ça, c’est juste pour le premier livre !
Bras cybernétique, limace mutante, flingue psychopathe, combats à gogo : les 300 pages – et des poussières - du Faucheur ne m’ont pas laissé indifférent. C’est le genre de roman qui est idéal pour décompresser sans prise de tête, du même genre que Journal d’un Assasynth.
J’ai littéralement dévoré Le Faucheur (le livre, pas le gros balaise hein !). Nul doute que la suite sera encore plus intense avec de nouvelles missions palpitantes du côté de l’U/Libre. Mais je vous laisse découvrir ça par vous-même. En attendant, je vous dis à bientôt pour une prochaine chronique littéraire consacrée à la SF !
Le Faucheur (2008) est édité chez Bragelonne en version papier. Il est aussi disponible sur 7Switch en version EPUB et sur Amazon en version Kindle.