SF Genesis le défi des étoiles

Bienvenue dans votre chronique littéraire ! Aujourd’hui, je vous invite à prendre part à une folle épopée de SF mâtinée de romantisme entre humain et machine. C’est trépidant, c’est touchant et ça s’appelle Génésis.

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Nous nous donnons 5 citations et 5 paragraphes pour vous convaincre.

Génésis : Le défi des étoiles (2017)

Claudia Gray

Jusqu’à présent, je vous ai présenté des romans relativement bruts de décoffrage. Un Assasynth par ci, une pirate de l’espace par là, sans oublier un commandant de vaisseau spatial dirigeant ses sbires d’une main de fer… Ou encore une Terre tant dévastée par le réchauffement climatique qu’elle rend ses habitants plus inhumains que jamais. Bref, j’aime la SF qui bouge bien et qui ne s’embarrasse pas d’un enrobage trop fleur bleue.

Et pourtant, j’ai immédiatement accroché à Génésis : Le défi des étoiles. Édité en 2017 chez Castelmore, ce livre m’a envouté, avec son histoire d’amour sur fond de course poursuite infernale au confins de l’espace. Un savant mélange des genres qui m’a happé plus que je n’aurais pu l’imaginer. Serais-je finalement un grand romantique ?

« Dans trois semaines, Noémi Vidal va mourir – ici, à cet endroit même »

Je ne vous cache pas que l’entrée en matière de Génésis à de quoi flatter les amateurs d’action tels que moi. Alors que la planète éponyme se prépare à une opération de guerre massive – nommée « Opération Massade » – elle subit une attaque surprise de la Terre. Tout ça parce que les terriens n’ont pas apprécié l’envie d’indépendance de Génésis et la rouste qu’ils se sont pris 30 ans auparavant, lors de la Guerre de la Liberté…

Notre héroïne, Noémi Vidal, se retrouve donc prise en plein combat spatial alors qu’elle se préparait à sacrifier sa vie pour l’opération Massada. Oui, j’aurai dû le préciser : cette fameuse opération pour contrer la Terre est pensée comme un aller simple pour ses participants. Vous imaginez donc l’ambiance bien sympa qui se dégage des premières pages du roman de Claudia Gray.

On attaque sur les chapeaux de roues. L’auteure nous lâche dans un univers bien sombre où, pour une fois, ce ne sont pas les terriens qui ont le beau rôle. Ces derniers sont d’ailleurs tellement courageux qu’ils envoient des machines guerroyer à leur place. J’espère que vous aimez les cyborgs, parce que vous allez en voir un paquet dans Génésis – dont un particulièrement unique en son genre !

« Abel s’autorisera à être découvert par son sauveur, la personne qui l’a libéré après tout ce temps. Puis il visera pour tuer »

Parlons justement du second héros de notre roman : Abel. Malgré son apparence, il n’est pas humain. Il n’est rien d’autre que la création ultime de Burton Mansfield, le plus grand ingénieur terrien ayant jamais existé. Et par conséquent, il est unique.

Enfermé dans les débris du Daedalus depuis la Guerre de la Liberté, il ne cesse d’espérer une libération qui le conduira à nouveau près de son créateur. Telle est sa programmation. Mais il y a un hic : c’est Noémi qui tombe sur lui par hasard lors de l’assaut surprise de la Terre. Et suite à une défaillance dans sa programmation, notre cyborg de chair et d’acier se retrouve contre son gré aux ordres de la jeune fille.

C’est de cette rencontre fortuite que naîtra un amour semblable à aucun autre. Bien entendu, nos deux héros sont loin de se douter de ça quand ils se rencontrent pour la première fois. En fait, Noémi y voit d'abord une occasion de faire sauter définitivement le portail qui relie la Terre à Génésis. Quant à Abel, il compte bien utiliser la jeune femme pour retrouver les traces de son ingénieur de « papa ». Je t’aime, moi non plus

« NOUS SOMMES REMEDY, LE REMÈDE – REJOIGNEZ-NOUS »

Et c’est parti pour un joyeux road-trip – ou devrais-je dire space-trip ? – passant par les diverses colonies de la Terre. Désormais Noémi compte bien empêcher l’opération Massada et le massacre de milliers de jeunes gens de son âge. Pour cela, elle doit trouver plusieurs composants, à même de faire exploser le portail de Génésis. Un exploit que seul un méca comme Abel peut accomplir avec ses talents surhumains.

De la riche planète Kismet à la souterraine Cray en passant par la sombre planète Forteresse, nos deux héros vont parcourir un univers d’une grande richesse. C’est indéniable, Claudia Gray a un talent certain pour la création d’univers profonds et complexes. Je me suis presque vu arpenter les docks spatiaux aux côtés des Vagabonds, j’ai frissonné quand les indépendantistes de Remedy ont fait exploser leurs bombes de terreur, j’ai angoissé quand Noémi a contracté le virus Toile d’Araignée…

Tous les éléments s’imbriquent les uns avec les autres dans un accord parfait. Chaque détail, aussi anodin soit-il, trouve ainsi pertinemment sa place dans le roman. Rares sont les univers aussi vivants que celui décrit dans Génésis, et probablement est-ce dû, aussi, à l’aspect course-poursuite insufflé par l’auteure américaine.

« Le modèle Abel a été localisé. Mansfield désire son retour »

J’en parle depuis le début de ma chronique, il est donc temps de détailler un peu cette histoire de poursuite intersidérale. C’est l’un des axes majeurs du roman. C’est aussi ce qui conduira nos deux protagonistes, que tout oppose, à se rapprocher progressivement l'un de l'autre. 

Le topo est simple : Burton Mansfield recherche sa création depuis 30 ans. Il ne désire qu’une chose, la retrouver. Pourquoi ? Ça, vous le saurez en lisant le roman, je ne vais pas tout vous spoiler quand même !

Sachez simplement que le docteur a lancé à la poursuite d’Abel deux cyborgs de combat légèrement améliorés, un modèle « Charlie » et un modèle « Queen ». Il aurait pu les appeler Terminator que ça leur serait allé tout aussi bien.

Peu après leur atterrissage sur la lune de Kismet, Noémi et Abel se retrouve donc confrontés à deux boîtes de conserve au caractère légèrement soupe au lait, peu enclins à la discussion. S’engage une course effrénée, qui sera le fil conducteur de tout le roman. J’y vois là une excellente idée qui permet de garder le rythme d'une action constante, entrecoupée de brefs moments de répit.

« Il a des espoirs et des peurs. Il aime certaines choses et d’autres pas. Il se soucie de son créateur. Il a un sens de l’humour. Il rêve. Abel à une âme »

Noooooon… Encore une fois, je suis à court de temps pour passer en revue l’intégralité de ma dernière lecture. Bon, vous ne m’en voudrez pas de faire une petite avance rapide : poursuite, combats, rencontre de nouveaux alliés, re-poursuite, naissance de sentiments entre l’humain et la machine, changement du plan « faire péter le portail avec le robot », révélations sur les véritables buts de Mansfield, retour sur Génésis… Pfiou, ça en fait des rebondissements !

Vous l'aurez compris, Génésis est une œuvre très dense, mais pas indigeste pour un sou. Pas comme Les Furtifs quoi. Arrivé à la fin de ce livre, je n’ai eu qu’une envie : me jeter sur le second tome. Ah oui, j’aurais peut-être dû le préciser plus tôt : Génésis est une trilogie dont le troisième tome n’est malheureusement pas encore publié en français. Pas grave, il y a déjà de quoi s’occuper avec les deux premiers romans, le temps que le dernier arrive.

Pour ma part, j’ai adoré ce bouquin. Malgré le côté légèrement téléphoné de la romance entre Abel et Noémi, je me suis laissé prendre au jeu ; et j'ai désormais hâte de savoir ce qu’il va advenir de cet étonnant couple futuriste. « Wait and see » comme le disent si bien nos amis anglophones.

En attendant, je vous dis à très bientôt pour une future chronique littéraire S | F. Longue vie et prospérité !

Génésis

Génésis : Le défi des étoiles (2017) est édité chez Castelmore en version papier. Il est aussi disponible sur 7Switch en version EPUB et sur Amazon en version Kindle.