Il est des sagas de SF qui marquent les esprits. La série des Honor Harrington – ainsi que ses dérivés - en fait indéniablement partie. Je vous invite donc à découvrir à mes côtés le premier tome de ce space opera grandiose : Mission Basilic.
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Nous nous donnons 5 citations et 5 paragraphes pour vous convaincre.
Honor Harrington : Mission Basilic (1993)
David Weber
Grand amateur de combats spatiaux, il ne manquait à ma collection qu’une série : Honor Harrington. Après avoir dévoré l’intégrale de La Flotte Perdue de Jack Campbell, je me suis lancé dans le premier tome de la saga culte de David Weber, nommé Mission Basilic.
Ayant déjà lu L’Option Excalibur du même auteur – que je vous recommande d'ailleurs – je savais que je m’embarquai dans un voyage qui mélangerai action, intrigue et hard science en parts égales. Autant le dire de suite, je n’ai pas été déçu par le premier livre de cette série.
Faites chauffer les impulseurs, préparez vos lances gravitiques et bouclez vos harnais de sureté : il va y avoir du grabuge du côté du Royaume de Manticore !
« Depuis le début, elle savait et acceptait que d’autres, moins compétents mais issus de lignées plus prestigieuses lui passeraient sous le nez […] mais elle était enfin arrivée au but : le commandement d’un croiseur, rêve de tout officier digne de ce nom. »
Je m’étais éclaté avec les aventures de Jack Geary, capitaine de La Flotte Perdue. Maintenant, c’est au tour d’Honor Harrington de nous faire vivre de palpitants moments de courage, de gloire et d’honneur. Enfin, il va quand même falloir attendre un peu…
Fraîchement promue capitaine de son propre croiseur, Honor va devoir composer avec un équipage totalement inconnu. Son second en particulier ne semble pas spécialement enclin à collaborer. Et histoire de gâter les choses, la politique locale fait que la jeune femme se retrouve aux commandes d’un vaisseau dont l’armement a été lourdement modifié, le rendant peu adapté aux combats à très longue distance dans l’espace. Le croiseur léger Intrépide ressemble en fait plus à une poubelle volante qu’autre chose.
Malgré tout ces éléments ne jouant pas en sa faveur, Honor Harrington ne se laisse pas démonter. On a, dès les premiers paragraphes, un aperçu de son caractère : tenace, intelligente et douée d’un grand sens du devoir. Celle qui n’est qu’une novice va vite devenir un élément stratégique pour la flotte du Royaume de Manticore.
« Nous venons de recevoir une dépêche de l’Amirauté, commandant. Des ordres d’affectation à un nouveau poste. »
Les gamelles continuent de s’enchaîner pour Honor Harrington. Suite à une série d’exercices de simulation pour tester son nouvel armement et des résultats désastreux, l’équipage de l’Intrépide se retrouve logé à un nouveau poste : Basilic.
Ce secteur spatial est une plateforme tournante du commerce de Manticore mais aussi un véritable casse-tête territorial. En gros, le genre d’affectation dont personne ne veut. Inutile de dire que le moral de l’équipage est au plus bas. Le vieux croiseur va toutefois devoir assurer à lui tout seul la surveillance du système complet de Basilic et en particulier de la planète indigène Méduse. Ça commence à faire beaucoup, non ?
C’est ici qu’on commence à voir se dessiner les divers protagonistes de Mission Basilic. À l’instar de Fondation, la saga de David Weber met l’accent sur les complots. Chaque partie prenante tente de tirer la couette à elle afin de réaliser de gros profits ou avoir la mainmise sur le système de Basilic : cartel Hauptman, République de Havre, partis d’opposition à la Couronne de Manticore… Sans le savoir, Honor va se retrouver au centre d’intrigues alambiquées qui la dépassent. Elle pourra toutefois compter sur des soutiens haut placés pour l’aider dans l’ombre.
« Voudriez-vous dire qu’il y a enfin un commandant qui fait son boulot au poste de Basilic ? C’est extraordinaire ! »
Honor tire son épingle du jeu dans cette mission quasi-impossible en usant de toute son ingéniosité. Fine psychologue, notre capitaine réussit peu à peu à exploiter le plein potentiel de son équipage, le rendant plus efficace que jamais. Dispersés aux quatre coins du système de Basilic, les matelots de la capitaine ne tardent pas à découvrir un trafic d’ampleur entre les indigènes de Méduse – les Échassieux - et les humains.
S’ensuit alors une véritable course contre la montre pour faire cesser les activités illégales. Sauf que tout ceci n’est qu’une façade pour un complot plus vaste encore : la République de Havre est décidée à mettre la main sur Basilic. Seule contre tous, Honor se retrouve à lutter pour éviter le lancement d’une guerre stellaire que Manticore n’aurait aucune chance de remporter.
Très centré sur les jeux d’intrigue, Mission Basilic n’en reste pas moins haletant. Chaque complot en cache un autre, puis un autre, puis un autre… On savoure ainsi un savant mélange entre La Flotte Perdue et Fondation, mixant habilement les batailles spatiales façon hard science et la politique. On ne s’ennuie pas un instant avec l’ouvrage de David Weber !
« 61 hommes et femmes, tués ou bon pour l’hôpital en l’espace de deux minutes ; c’était un coup terrible pour la petite équipe si soudée de l’API, et Honor ressentait un malaise physique à l’idée du rôle qu’elle avait joué, bien involontairement, dans la genèse de ce massacre. »
Le dernier quart du roman de l’auteur américain fait d’ailleurs la part belle à l’action. On y découvre un équipage qui a repris confiance en lui et surtout en son commandant. L’Intrépide reprend du poil de la bête, guidé d’une main ferme par Honor Harrington.
Cela n’empêche pas les pertes humaines de s’accumuler. Se sentant acculés, les comploteurs n’hésitent plus à employer la force pour effacer leurs traces, quitte à se salir les mains. On en vient presque à ressentir lourdement la perte des membres d’équipage dans nos tripes. Mission Basilic étant un roman assez long, on s’attache particulièrement à ses personnages les plus emblématiques. David Weber arrive à les rendre attachants, bien qu’il ne s’attarde que rarement sur leur psyché. Seul le second McKeon et bien entendu Honor ont droit à une investigation en profondeur des sentiments qui les agitent.
Qu’à cela ne tienne, on passe un bon moment avec les membres de l’Intrépide. D’ailleurs, le vieux croiseur va lui aussi jouer un rôle déterminant dans l’aventure en s’attaquant à un ennemi de taille, le Sirius de la République de Havre.
« Il restait quarante-trois minutes pour détruire le navire-Q ; sans quoi, toute la poursuite aurait été vaine. »
Qu’est-ce qui fait que le roman de Weber m’a autant accroché ? C’est probablement parce qu’il s’inspire des vieilles tactiques navales de la Première et Second Guerre. Nous sommes ainsi ancrés dans un monde relativement réaliste, à l’instar de celui de La Flotte Perdue. Les combats spatiaux qui se déroulent dans l’univers de la saga Honor Harrington sont donc assez longs, avec des manœuvres qui demandent plusieurs dizaines de minutes et se produisent sur des millions de kilomètres. En gros, ce n’est pas du Star Wars !
Les derniers chapitres de Mission Basilic n’en sont pas moins très prenants. Je vous laisse toutefois le plaisir de découvrir ça par vous-même. Vous verrez que l’Intrépide porte bien son nom et j’espère que, tout comme moi, vous apprécierez le roman de David Weber. Pour ma part, nul doute que je vais continuer à explorer l’univers du capitaine Harrington dans les mois à venir.
D’ici là, je vous souhaite de saines lectures, et de belles aventures SF !
Honor Harrington : Mission Basilic (1993) est édité chez L’Atalante en version papier. Il est aussi disponible sur 7Switch en version EPUB et sur Amazon en version Kindle.