Art Lebedev et son Optimus Keyboard rejoindront-ils Duke Nukem Forever au rang des arlésiennes qui finalement voient le jour ? La firme russe signe son retour au CES de Las Vegas, avec une variante moins ambitieuse, mais plus économique, de son concept de clavier personnalisable.
Rappelez-vous... depuis des années, Art Lebedev promet la sortie imminente de l'Optimus Keyboard, un clavier donc chaque touche présente la particularité d'embarquer un écran LED autonome. L'affichage est susceptible d'être personnalisé par l'intermédiaire d'un logiciel fourni : on peut alors envisager d'afficher les icônes relatifs à ses sorts dans un jeu de rôle de type WoW, ou ses raccourcis clavier préférés au sein d'applications professionnelles. La promesse était particulièrement séduisante, d'autant qu'avec des écrans individuels, LED, l'affichage des premiers prototypes se révélait vif, contrasté et particulièrement agréable, surtout dans l'obscurité.
Problème : le marché a ses raisons, et si novateur qu'ait pu être le concept Optimus, les coûts de fabrication se sont révélés prohibitifs, compromettant de fait la viabilité commerciale du projet. Las, Art Lebedev a fini par sortir des claviers auxiliaires miniatures (jusqu'à quinze touches), mais l'Optimus en tant que clavier complet n'a jamais vu le jour ailleurs que dans les labos de la firme russe et sur quelques salons.
L'idée n'a toutefois pas été abandonnée... mais rationnalisée, perdant ainsi de sa superbe. Au CES deLas Vegas, Art Lebedev présente cette semaine une nouvelle déclinaison du concept, baptisée cette fois Optimus Popularis. Les écrans individuels propres à chaque touche laissent leur place à un afficheur rétroéclairé LCD qui occupe la surface entière du clavier. Chaque touche est transparente, et laisse donc voir une portion de cette dalle. Un contrôleur se charge ensuite de gérer l'ensemble, de façon à ce que les choix de l'utilisateur transparaissent sur les touches. Sur le salon, Art Lebedev prend comme exemple une configuration Flight Simulator, où les très nombeux raccourcis clavier nécessaires sont rendus plus lisibles, du fait de ces touches « personnalisées ». Comme sur l'Optimus original, le corps du clavier et les touches de fonction sont séparées par une bande où apparait l'affichage LCD. Celle-ci peut ainsi servir à afficher des informations liéees à l'application en cours. L'intensité du rétroéclairage peut être réglée par l'utilisateur.
Si le contact de ces touches transparentes ne nous a certainement pas paru égaler les produits des spécialistes de la frappe, le rendu visuel se révèle plutôt agréable, même dans les conditions d'un salon où de très nombreuses sources lumineuses viennent réduire l'impact du rétroéclairage. L'expérience est toutefois moins bluffante qu'avec les écrans individuels LED propres à chaque touche, mais il fallait, selon les représentants d'Art Lebedev rencontrés sur place, opérer ce compromis pour que l'Optimus prenne vie. Le succès commercial n'est toutefois pas garanti : cet Optimus Popularis serait en effet commercialisé d'ici l'été au prix indicatif de 700 dollars !