Les applications de santé ne sont pas toutes aussi fiables qu'elles le laissent croire ! En vérité, sur les nombreuses applications permettant d'établir un auto-diagnostic ou une autosurveillance, seules quelques-unes d'entre elles sont réellement conçues et validées par des professionnels de la santé.
À l'occasion du Congrès de la Société Européenne d'Hypertension Artérielle, des médecins en lien avec la fondation Health on the Net (HON), ont présenté les résultats d'une enquête à propos de l'autosurveillance de la tension artérielle par des femmes enceintes. Le constat est sans appel : il reste nécessaire que ces mesures soient effectuées par un médecin ou une sage-femme plutôt que grâce à une application e-Health.
Une affection cardiovasculaire à ne pas prendre à la légère
Bien que les autorités européennes et nord-américaines recommandent d'effectuer, dans certains cas, une démarche d'autosurveillance à domicile - en règle générale dans le but d'éviter l'effet « blouse blanche » et afin de pouvoir détecter une éventuelle hypertension masquée - cette enquête réalisée par des médecins, et disponible sur le site automesure.com, remet en cause la fiabilité des applications d'autosurveillance tout en mettant en garde les femmes enceintes.Selon eux l'hypertension artérielle - une augmentation anormale de la pression du sang sur la paroi des artères - doit impérativement être mesurée par un médecin ou une sage-femme, particulièrement chez les femmes enceintes. Cette maladie chronique qui touche entre 8 à 10 % des femmes représente en effet un réel danger pour les femmes enceintes et les fœtus et constitue aujourd'hui une cause majeure de mortalité et de morbidité maternelles et fœtales dans le monde.
Des applications qui doivent être passées au crible
Les auteurs de l'étude ont mis en évidence le fait qu'un bon nombre des applications d'autosurveillance ne sont pas fiables, ayant souvent été conçues sans le contrôle des autorités de santé ni aucune validation médicale. Selon le HON, il est nécessaire de les expertiser afin de savoir quelles applications peuvent être recommandées ou non.L'étude évoque ainsi plusieurs cas de figure avec, par exemple, une application de mesure de la tension aux États-Unis qui s'est vendue à plus de 149 000 exemplaires. Une expertise récente a permis de démontrer que le manque de fiabilité de cette application a mené à des diagnostics d'hypertension erronés. Sur 107 applications passées au crible par une précédente enquête en 2016, seules trois avaient réellement été conçues avec le concours de médecin et de professionnels de la santé, tandis qu'aucune n'avait été testée en milieu médical afin de recevoir une validation clinique.
Une auto-évaluation banalisée
Pour collecter davantage de données sur le comportement des utilisateurs d'applications de santé, les auteurs ont interrogé de façon anonyme 420 femmes ayant utilisé un programme de surveillance de poids durant la grossesse. L'enquête a permis de révéler que 34 % de ces femmes surveillaient également leur tension artérielle et que 90 % d'entre elles l'ont fait de leur propre chef, sans demander conseil à leur médecin. Cette donnée nouvelle montre la place importante des applications de santé aujourd'hui et les médecins estiment qu'il est nécessaire que des professionnels de la santé aident à mettre au point ces applications.À l'heure actuelle, seules deux applications (ESH Care et Hy-Result) ont réellement été validées cliniquement et respectent les recommandations de la Société Européenne d'Hypertension Artérielle.
Source : Communiqué de presse Hy-Result / Withings