La question de la guerre en Ukraine réveille les craintes de pénuries sur le marché des semi-conducteurs déjà mis à mal par le Covid-19.
Effroyable drame humain, la guerre en Ukraine soulève par ailleurs de très nombreuses questions autant géopolitiques qu'économiques. Depuis quelques jours, des voix s'élèvent évoquant un risque pour une industrie que nous surveillons de près sur Clubic, celle des semi-conducteurs.
50 % du néon mondial fabriqué en Ukraine
Il faut effectivement savoir que la fabrication de ces semi-conducteurs implique plusieurs gaz dans le procédé de lithographie ou dans celui d'ionisation de surface. Des gaz qui doivent être d'une pureté presque parfaite pour être exploitables et rares sont les entreprises capables d'atteindre cette nécessaire pureté.
Selon les sources, il est estimé que 50 % à 70 % du néon mondial sont produits en Ukraine. Forcément, la guerre dans le pays n'est pas une bonne nouvelle pour cette production et on se souviendra que l'annexion de la Crimée en 2014 avait, à elle seule, entraîné une augmentation des tarifs du néon de l'ordre de 600 %.
La pandémie de Covid-19 a généré de graves tensions sur l'industrie du semi-conducteur et alors que la situation commence enfin à se calmer, la guerre en Ukraine est perçue comme une nouvelle alerte.
Néon, mais aussi xénon et krypton
Avant même le lancement des opérations militaires par la Russie, la tension était palpable autour de l'approvisionnement en néon, mais aussi en krypton et en xénon dont l'Ukraine est également un grand producteur. Bien sûr, les entreprises ont cherché à diversifier leur approvisionnement, mais on ne s'improvise pas fabricant de néon.
Cités par Ars Technica, plusieurs analystes ont ainsi averti que même si des productions alternatives pouvaient se mettre en place, il faut compter au moins six mois pour en assurer la certification. Un délai qui peut même doubler. Forcément, durant ce laps de temps, la demande en néon, xénon ou krypton serait supérieure à l'offre.
Certains observateurs notent que même avant le lancement de l'offensive russe, le prix du krypton est passé de 1,73 / 2,59 dollars le litre en 2021 à 8,64 dollars le litre fin janvier 2022. Certains analystes estiment que les principaux acteurs de l'industrie du semi-conducteur ont six à huit semaines de réserves. Ensuite, tous les yeux seront tournés vers la Chine, autre très grand centre de production de ces gaz.
Source : Ars Technica