A l’heure du règne implacable des SUV sur le marché automobile, la Skoda Superb iV vient nous rappeler que les berlines n’ont pas dit leur dernier mot. Disponible en berline ou en break, la grande routière est le tout premier modèle hybride rechargeable de la marque tchèque. De son agrément de conduite au confort de l’habitacle en passant par ses technologies, ce modèle réserve de nombreuses surprises. En route !
Depuis plusieurs années, Skoda est devenu avec Porsche la marque la plus rentable du groupe Volkswagen. Racheté en 1991 par le géant allemand, le constructeur tchèque a commencé à enchaîner les succès avec le lancement de ses SUV Kodiak en 2016 et Karok l’année suivante. Deux modèles qui se sont présentés comme des alternatives très bien équipées et moins onéreuses que ses cousines Touareg et Tiguan de Volkswagen. Contre toute attente, ce n’est pas le segment en vogue des SUV qu’a choisis Skoda pour lancer son premier modèle Plug-in Hybrid, mais celui en perte de vitesse des berlines avec sa plus grande routière Superb iV. Pourvue de la même mécanique que sa cousine Passat GTE PHEV Restylée, cette dernière constitue l’hybride rechargeable la moins chère de sa catégorie.
Le tarif de la Superb iV s’élève à 39 950 € pour la finition Business, et à 46 650 € pour notre modèle d’essai Sportline 1.4 TSI PHEV 218 DSG6. Des modèles qui affichent un excellent rapport qualité-prix avec un équipement de série à faire pâlir la concurrence. La marque reste également fidèle à son slogan « Simply clever » (« Simplement intelligent ») qui consiste à offrir toujours plus de fonctionnalités pratiques à ses clients. Cela va des équipements technologiques de pointe aux astucieux détails tels que des range-parapluies dissimulés dans les accoudoirs des portes avant, un compartiment pour lunettes de soleil (placé sous le rétroviseur) ou encore une lampe de coffre détachable pouvant au besoin servir de lampe de poche.
Une renaissance stylistique
En découvrant la Superb iV, on ne peut pas s’empêcher de se dire que Skoda a fait un sacré chemin depuis quelques années. Modèle après modèle, la marque tchèque impose un nouveau style sobre et élégant qui n’a vraiment plus rien à voir avec celui des Skoda d’antan. Comme le constructeur l’a si bien illustré dans sa campagne de publicité intitulée «Vous aussi, vous étiez moches dans les années 90 !», l’époque où ses véhicules étaient ringards est révolue ! Non seulement la Superb iV attire tous les regards, mais elle bénéficie d’un capital sympathie assez impressionnant. Durant notre semaine de test, nous avons été approchés à plusieurs reprises par des passants qui voulaient en savoir plus sur le véhicule.
Bien proportionnée avec ses 4,86 m de long et ses 1,86 m de large, la berline se caractérise par sa calandre et sa signature lumineuse modernes ainsi que ses lignes élancées marquées par des pliures de carrosserie ultra-fines. Hormis la prise de recharge dissimulée discrètement sous la calandre avant et son badge « iV » sur la malle arrière, la Superb rechargeable est identique aux versions thermiques. Avec 1 730 kg sur la balance, elle accuse en revanche un surpoids élevé de 280 kg dû au pack de batteries.
Le passage à l’hybride n’entame pas son habitabilité hors norme, mais empiète sur le volume du coffre qui passe de 625 litres sur le modèle essence à un honorable 485 litres. Suffisant pour emporter quelques grosses valises et des paires de ski grâce à la trappe dédiée. Un sous-coffre bien pratique permet de ranger les câbles de recharge, et même quelques autres babioles. La Superb iV jouit enfin d'un hayon à commande électrique.
À bord de la Superb iV
Outre un châssis sport et un kit carrosserie aux lignes plus agressives, la finition Sportline de notre essai embarque de belles jantes alliages 18", le Digital Cockpit, des projecteurs Matrix LED adaptatif, et de très beaux sièges sport avec sellerie en alcantara. Fermes et confortables, les sièges sont chauffants avec réglages électriques à mémoire pour le conducteur. Rien à dire sur la qualité des matériaux et de l’assemblage, mais l’intérieur demeure très sobre, voire un peu austère.
Avec ses plastiques piano brillants, l’ordinateur de bord et la console centrale font vraiment cheap, tout comme le grand levier de vitesse qui semble provenir des années 80. Mention spéciale pour le volant gainé de cuir avec palettes de sélection, dont la forme particulière offre une excellente préhension. De chaque côté, il comprend deux molettes de sélection cliquable très pratiques pour gérer notamment l’instrumentation 100% numérique.
A l’avant comme à l’arrière, l’espace du véhicule est impressionnant et correspond d’ailleurs plus à celui d’une limousine premium du segment supérieur. Les passagers arrière sont particulièrement gâtés avec beaucoup d’espace pour les jambes, la climatisation deux zones et deux prises USB. Sans oublier un toit ouvrant panoramique qui amplifie la sensation d’espace dans l’habitacle. Le véhicule fourmille de rangements astucieux (parapluies, lunettes de soleil, skis, bouteilles…) très pratiques à utiliser au quotidien.
Une hybridation convaincante
La première voiture hybride rechargeable de la marque tchèque est animée par une motorisation signée Volkswagen. Celle-ci combine un moteur 1,4 litres TSI de 156 chevaux à un bloc électrique de 85 kW (116 ch) et une boite automatique DSG à six rapports. Au total, le véhicule offre une puissance maximale combinée de 218 ch, et un couple immédiatement disponible de 400 Nm. Malgré ses 1 730 kg, la Superb iV monte facilement dans les tours et passe de 0 à 100 km/h en 7,7 secondes. Pas mal pour une grande routière, même si les reprises sont moins foudroyantes que l’on ne l’aurait imaginé au-delà des 80 km/h. Le véhicule peut grimper jusqu’à 140 km/h en mode tout électrique tandis que la vitesse maximale est bridée à 225 km/h.
La batterie de 13 kWh qui est placée dans le plancher sous le coffre promet une autonomie de 55 km (cycle WLTP). Dans les faits, en adoptant différents modes de conduite sur des parcours mixtes en ville et en périphérie, nous avons fait en moyenne entre 27 et 32 km en tout électrique. Au regard des performances de la récente génération des PHEV qui offrent pour certains plus de 70 km d’autonomie (cycle WLTP), ce résultat est forcément décevant. D’autant que son comportement est radicalement différent selon qu’il y a de la batterie ou pas. En mode 100 % électrique, l’auto est particulièrement agréable à conduire grâce notamment à une insonorisation digne d’une berline premium allemande. Au silence de fonctionnement s’ajoutent d’excellentes suspensions qui donnent l’impression de survoler la route sans toucher le bitume !
Consommation : tout ou rien !
Malgré sa taille, cette grande routière se montre incroyablement agile en ville grâce à une direction courte très précise et un système de freinage régénératif qui a du répondant. Lors de notre essai, la consommation électrique moyenne en cycle mixte qui s’élevait à 17,6 kWh/100 km s’avère plutôt satisfaisante. Il faut compter près de 5h30 pour recharger la batterie à domicile sur une prise secteur, et 3h30 sur une Wallbox. A condition de toujours avoir de la batterie, le mode hybride permet de profiter pleinement du duo de moteurs thermique et électrique. Sur un parcours total de 285 km (batterie rechargée), la berline a consommé seulement 3,7 litres aux 100 km. Même si c’est loin des 1,5 l/100 km annoncés par le constructeur (WLTP), c’est tout à fait remarquable pour une voiture de ce gabarit.
Il est possible, mais pas conseillé, de recharger la batterie avec le moteur à essence. Une fois la batterie vidée, l’expérience n’est plus tout à fait la même. Privée de la fée électricité, le moteur 1,4l TSI est à la peine et devient aussi audible que gourmand. On ne le répétera jamais assez, les Plug-in Hybrid n’ont aucun intérêt s’ils ne sont pas rechargés régulièrement.
Même si les primes écologiques consenties pour ce type de véhicules sont alléchantes, il ne faut pas oublier que leur consommation de carburant explose une fois la batterie vidée. Dans le cas de la Superb iV, elle grimpe entre 7 à 8 l aux 100 km. Mieux vaut passer son chemin si l’on ne peut pas accéder facilement à une prise de recharge au travail ou à la maison.
Arsenal technologique
Trois modes de conduite sont accessibles via des boutons de commande dédiés placés à côté du levier de vitesse. À commencer par le mode « Normal » chargé de gérer au mieux les interactions entre le duo de moteurs, et le très pratique « e-Mode » permettant de forcer le véhicule à rouler uniquement à l’électricité. Le troisième mode « Sport » débride
quant à lui le véhicule en affermissant les suspensions, l’accélérateur et le système de freinage. Les accélérations sont plus franches, mais cette berline tout confort n’est clairement pas taillée pour être trop bousculée.
En passant par le menu de l’ordinateur de bord, un autre mode « Individuel » offre la possibilité de personnaliser à sa guise le comportement du véhicule (direction, freinage, accélérateur…), et activer/désactiver certains éléments de confort ainsi que certaines assistances à la conduite. Le menu de configuration permet également de définir un seuil de charge de réserve électrique. Richement équipé, le véhicule embarque plusieurs systèmes de sécurité et de conduite semi-autonome. Citons le régulateur adaptatif et prédictif de vitesse (210 km/h) capable de régler automatiquement la vitesse du véhicule en fonction des panneaux de circulation, le Front Assist avec protection des piétons chargé d’alerter le conducteur des risques de collisions et d’actionner les freins en cas d’urgence.
On retrouve également tout l’arsenal technologique de Volkswagen tels que le Lane Assist, le Trafic Jam Assist, le Side Assist, et l’Emergency Assist. Ces systèmes de conduite assistée de niveau 2 exploitent les données fournies par les capteurs et les caméras embarqués, ainsi que les sources d’information externes (marquages au sol, panneaux de signalisation, etc.) pour adapter la vitesse du véhicule en fonction de la circulation, freiner en cas d’urgence, garder le véhicule au centre de la voie, ou encore surveiller les angles morts. Comme nous l’avions déjà constaté sur d’autres modèles du groupe allemand, certaines assistances demeurent trop intrusives. Il est possible de les désactiver pour garder le contrôle, ou de diminuer leur niveau de sensibilité souvent trop élevé par défaut.
Connectivité et services numériques
À travers ses laboratoires DigiLab basés à Prague et à Tel-Aviv, Skoda investit beaucoup dans le développement des services numériques. Sans surprise, sa plus grande berline profite de toutes les technologies et services connectés de la marque tchèque et de sa maison mère Volkswagen. Doté d’un écran de 8 pouces, le système d’infotainment équipé d’une e-Sim comprend la navigation GPS avec la cartographie de l’Europe de l’Ouest et l’information trafic en temps réel en France. Compatible avec MirrorLink, Android Auto et Apple CarPlay, le système permet de gérer son smartphone via l’écran de bord.
Aucune précision n’est donnée sur le système de son de série sans saveur dont est équipé notre modèle d’essai. Pour une qualité supérieure, la marque propose en option le Sound System de Canton de 600 W comprenant 12 haut-parleurs (560 €). Côté connectivité, il dispose du Bluetooth et d'un module Wi-Fi permettant de créer un hotspot dans le véhicule. Grâce à la connexion 4G, il est possible de consulter des bulletins météo, ou encore les prix des carburants et la disponibilité des places de parking via le système de navigation. Sans oublier le service eCall chargé de contacter automatiquement les services d’urgence en cas d’accident, ou le système de contrôle vocal.
Le système dispose de toutes les fonctionnalités désormais classiques pour téléphoner, lire les SMS vocalement, écouter la radio, ou encore jouer avec l’éclairage d’ambiance LED (10 couleurs). On regrette en revanche l’ergonomie brouillonne des menus que l’on n’avait toujours pas réussi à dompter après une semaine d’essai. Différentes interactions à distance sont enfin possibles avec le véhicule via l’application Skoda Connect, que nous n'avons malheureusement pas pu tester. Celle-ci délivre des informations en temps réel sur le véhicule (autonomie électrique et totale restante, consommation moyenne, localisation du véhicule sur une carte…) et permet de piloter les ouvrants, le klaxon, les phares, ou encore la climatisation.
Fiche technique
- Dimensions L x l x h en mètres : 4,86 x 1,86 x 1,46
- Empattement : 2,84 m
- Volume de coffre : 485 / 1 610 litres
- Poids à vide : 1 730 kg
- Nombre de places : 5
- Moteur thermique : 1.4 TSI 218 DSG6
- Cylindrée : 4 cylindres 1 395 cm3
- Puissance fiscale : 8 CV
- Moteur électrique : 116 ch/85 kW
- Puissance totale cumulée : 218 ch
- Couple total cumulé : 400 Nm
- Batterie : 13 kWh (56 km WLTP)
- Réservoir : 50 litres
- 0 à 100 km/h : 7,7 secondes
- Vitesse maximale : 224 km/h (140 km/h en mode électrique)
- Émissions CO2 : 25 à 42 g/km (WLTP)
- Tarif : 32 850 €
- Garantie : 2 ans (km illimité)
- Garantie de la batterie : 8 ans ou 160 000 km
Verdict : faut-il craquer pour la Skoda Superb iV ?
Au volant de la Superb iV Sportline, on a vite repris goût au plaisir de conduire une berline. Confortable, spacieuse et très silencieuse, c’est une voiture vraiment très agréable à utiliser au quotidien. Les performances, la faible consommation et même l’agrément de conduite sont toutefois totalement conditionnés à des recharges régulières. Comme pour la plupart de ses congénères rechargeables, le carrosse se transforme en citrouille dès que la batterie est vidée. Les gros rouleurs ont donc tout intérêt à se tourner vers une version diesel comme la Superb 2.0 TFSI.
Dans sa catégorie, la berline tchèque commercialisée à partir de 39 950 € pour la finition Business et à 46 650 € pour la Sportline constitue incontestablement la championne du rapport qualité-prix. À titre de comparaison, le prix de la Passat GTE PHEV Restylée issu du même groupe démarre à 50 200 €, soit 10 250 € de plus que la version Business. Malgré cette différence de prix, la berline de Skoda richement dotée de série n’a rien à envier à la Passat qui dispose d’une seule finition. La version premium Laurin & Klement (51 450 €) se veut même encore plus luxueuse que sa cousine. Citons également la Peugeot 508 Hybrid (disponible aussi en version break SW) qui fait partie de ses plus sérieuses concurrentes, mais qui demeure plus onéreuse avec un prix de départ de 44 550 € pour la version Allure.
Prix et équipements
Skoda Superb Sportline 1.4 TSI PHEV 218 DSG6 : 46 450 € (hors bonus)
Prix du modèle hors options : 43 140 €
Principales options du modèle de test
- Peinture métallisée gris argent : 700 €
- Sellerie cuir / Alcantara : gratuit
- Prises 230 V + 4 ports USB : 250 €
- Volant cuir multifonctions (chauffant) avec palettes : 140 €
- Jantes alliage 19" Vega : 550 €
- Pack SPortline : 1350 €
- Système mobile Bluetooth avec contrôle vocal et chargeur à induction : 320 €
Principaux équipements de série
- Accoudoir central + trappe à ski
- Aide au démarrage en côte
- Assistance de conduite : Lane Assist, Side Assist, Trafic Jam Assist et Emergency Assist
- Principaux équipements de série
- Caméra de recul
- Ciel de pavillon noir
- Climatisation automatique bi-zone
- Digital Cockpit
- Front Assist
- Hayon à commande électrique
- Kit carrosserie Sportline
- Éclairage d’ambiance
- Pack Visibilité
- Pédalier aluminium
- Radar de stationnement
- Phares Full LED
- Régulateur de vitesse adaptatif
- Système de navigation Amundsen
- Apple CarPlay/Android Auto/MirrorLink
- Rétroviseurs électriques