Deux modèles, un seul nom
Le nom commercial « Galaxy S II » peut désigner depuis quelques mois deux produits distincts : le modèle originel dont la référence est GT-i9100, mais aussi un nouveau GT-i9100G, initialement destiné aux nouveaux marchés tels que la Tunisie, la Malaisie ou d'autres pays d'Asie.
Les deux références sont strictement identiques, notamment sur le plan esthétique, à un détail près : le GT-i9100 embarque un SoC Samsung Exynos 4210, le GT-i9100G un Texas Instruments OMAP4430. Certes ils abritent tous deux un CPU ARM Cortex-A9 double-cœur cadencé à 1,2 GHz, mais le premier abrite le jeune GPU ARM Mali-400 MP alors que le second abrite le vieillissant PowerVR SGX540. Des tests de performance ont en outre démontré que le premier CPU était plus performant que le second, qui plafonne la majeure partie du temps à 1,0 GHz, même en charge.
Discrète cohabitation
Non content d'avoir réservé une version au rabais à des populations qui s'en sont émues, Samsung l'a finalement livrée en Europe, où la situation est d'autant plus problématique qu'elle a jusqu'à présent discrètement cohabité avec l'originale. De nombreux marchands se contentaient effectivement d'indiquer le nom commercial et « double-cœur à 1,2 GHz », le plus souvent depuis le lancement, ce qui est malheureusement insuffisant pour distinguer les deux références. On les identifie pourtant sur l'emballage, sur l'écran de démarrage puis dans le menu À propos.
En octobre dernier, en réponse à la fronde de la population malaisienne, Samsung Malaisie affirmait sur Facebook que « la différence de puce n'impactait pas les performances du produit ». Les benchmarks susmentionnés ont depuis démonté cet argument. C'est pourtant celui qu'a employé un cybermarchand français la semaine dernière, sur un forum de défense des consommateurs, tout en proposant le remboursement du produit. L'écart devrait en outre se creuser avec la mise à jour à venir vers Android 4.0, exploitant bien plus l'accélération graphique.
Ce cybermarchand laisse d'ailleurs entendre qu'il ne fait que revendre ce que Samsung lui a livré, qu'il n'aurait pas explicitement acheté de GT-i9100G et par conséquent que seul le fabricant profiterait de la supercherie en augmentant sa marge. Une affirmation dont nous attendons la confirmation.
Les marchands les plus réactifs ont quoi qu'il en soit mis à jour leurs fiches produit, contrairement à des marchands plus traditionnels mais aussi et surtout à Samsung dont le site Internet parle de « processeur Samsung dual core 1,2 GHz ». Les acheteurs lésés peuvent renvoyer leur produit et se faire rembourser, ou se consoler avec l'autonomie supérieure et la chauffe inférieure de leur GT-i9100G. D'autant que tout porte à croire qu'il n'y a plus de GT-i9100 en stock à ce jour !
Publication initiale le 03/02/2012 à 12 h 28
Mise à jour le 21/02/2012 à 16 h 02
Un porte-parole nous a finalement recontacté aujourd'hui, près de trois semaines après notre demande, pour nous livrer la justification de Samsung France : la conception d'une variante du Galaxy S II ne répondrait qu'à une demande croissante, à laquelle il n'aurait pu répondre qu'avec son SoC maison.
En France comme en Malaisie, le fabricant continue par ailleurs de prétendre que les deux références répondent strictement au même cahier des charges. Si on peut reconnaitre que l'écart de performance est ténu sous Android 2.3 Gingerbread, il existe bel et bien et reste au désavantage de la nouvelle référence, et devrait se creuser avec la mise à jour à venir vers Android 4.0 Ice Cream Sandwich, qui exploite plus le GPU.
Quoi qu'il en soit, si Samsung estime vraiment ne rien avoir à se reprocher, pourquoi envoyer une note d'information aux revendeurs et aux clients finaux, comme il a prévu de le faire tout prochainement ?