Invité à parler du programme Starship en vidéoconférence hier, le fondateur de SpaceX a répondu à de nombreuses questions sur sa vision du futur… Mais il a aussi évoqué des détails plus terre à terre sur l'agenda à venir. Sur la « Starbase » au Texas, l'activité se poursuit avant la première tentative de vol orbital.
La production en masse reste le point dur.
Pas besoin de Powerpoint…
Alors que les grues et les équipes de BTP règnent toujours en maître sur le site de SpaceX à Boca Chica au Texas, Elon Musk était l'invité hier soir de l'équivalent de la branche espace de l'Académie des Sciences américaines. Il en a profité pour faire une courte présentation, évoquer les essais à venir et répondre à plus d'une dizaine de questions, essentiellement sur sa vision du futur pour « faire de l'humain une espèce interplanétaire ». Vaste sujet !
Il a globalement repris la plupart des arguments qu'il distille depuis cinq ans (et même plus) pour justifier les plans actuels et le besoin selon lui d'étendre notre occupation du Système solaire pour « sauvegarder » notre civilisation et la conscience humaine. Mais pour y arriver, ou en tout cas pour amorcer cette expansion, il faut un outil à tout faire, peu cher et capable de transporter de grosses charges vers et depuis l'orbite, à destination de la Lune, Mars, et même au-delà. Ce système, c'est toujours Starship. Et selon Elon Musk, la mise en service régulière est moins loin qu'on ne l'imagine.
Tout boucler pour le premier tir
Selon le fondateur de SpaceX, l'objectif d'ici la fin de l'année est de terminer la mise en place initiale des infrastructures pour permettre les vols orbitaux et tester les différents matériels de vol pour le premier tir. Ces essais ont déjà commencé, en réalité, avec une mise à feu statique simultanée des six moteurs du Starship SN20 le 12 novembre… Les regards se tournent donc vers l'étage de fusée géant, le SuperHeavy, pour le prochain essai. Le voir allumer ses 29 moteurs risque d'être spectaculaire !
Elon Musk en a profité pour confirmer que la génération suivante comptera bien 33 moteurs « Raptor 2 », une nouvelle génération plus puissante et plus fiable de son moteur à haut rendement qui fonctionne à l'oxygène liquide et au méthane. La première tentative de vol orbital d'un Starship-Superheavy est annoncée en janvier ou février. L'ingénieur principal n'a pas semblé inquiet pour ce qui est d'obtenir le sésame nécessaire afin de faire décoller ses fusées vers l'espace depuis Boca Chica, à savoir l'accord de la FAA (autorité américaine de l'aviation).
Confiance dans le nouveau système
La décision des autorités gouvernementales est attendue pour fin décembre, mais elle n'est pas une formalité : en cas de refus, elle pourrait imposer des travaux supplémentaires, voire bloquer le projet Starship durant une période indéterminée. En prenant en compte par exemple l'argument que le site n'est pas aujourd'hui destiné à l'usage pour lequel SpaceX a fait valoir l'achat des terrains en 2012-2013…
Toutefois, Elon Musk ne s'est pas appesanti sur le sujet. Il attend donc un premier tir dans les mois qui viennent, qui ne sera « probablement pas » un succès, mais qui permettra à ses équipes d'apprendre un maximum par l'erreur. Et la suite ? La cadence des essais devrait grimper en flèche : le milliardaire attend une douzaine de vols de test orbitaux l'année prochaine, de quoi roder Starship, SuperHeavy et l'aspect récupération/réutilisation du système.
La mise en service opérationnelle (avec des missions d'envoi de satellites par exemple), il l'annonce avec précaution pour 2023. Inutile en effet pour lui de prévoir les problèmes de demain, le défi principal étant de produire un maximum de matériel fiable le plus tôt possible. Ce sont donc encore de grosses améliorations du site de production à venir !
Source : Spacenews