La NASA a annoncé hier soir un accord avec SpaceX pour une étude de six mois, afin d’évaluer les possibilités pour un véhicule Dragon de rehausser l’orbite de Hubble. Plus globalement, SpaceX (et le programme privé Polaris du milliardaire Jared Isaacman) s’intéresse aux missions de service en orbite…
Il ne s’agit pas encore de préparer des missions comme ce fut le cas avec les navettes.
Un milliardaire, un télescope et SpaceX entrent dans un bar…
Depuis l’annonce d’une conférence publique avec les responsables de Hubble, de SpaceX et le milliardaire Jared Isaacman, les spéculations vont bon train. Il faut rappeler qu’Isaacman, qui est l’homme derrière la mission Inspiration4 réalisée l’année dernière, finance à grand frais le programme privé Polaris.
Le premier vol, qui inclura la première sortie extravéhiculaire depuis une capsule Crew Dragon, est prévu en mars prochain. Polaris est centré sur l’innovation et les nouvelles capacités offertes par le véhicule de SpaceX… Et voilà que l’équipe (avec le constructeur) s’est rapprochée de la NASA, pour étudier la possibilité d’intervenir sur le télescope Hubble.
Help Hubble !
Hubble, qui est en orbite depuis 1990, a été conçu pour être l’objet de visites de maintenance, d’améliorations et de réparations. Ce fut le cas à plusieurs reprises grâce aux navettes américaines STS, jusqu’en 2009 et la dernière mission du genre avant la mise à la retraite de l’avion spatial de la NASA… Néanmoins un petit dispositif d’amarrage a été installé, pour qu’éventuellement de futurs véhicules puissent s’accrocher à Hubble pour intervenir dessus.
Crew Dragon (ou Dragon V2, la version non habitée) pourrait-elle aider Hubble ? C’est toute la question sur laquelle les équipes de SpaceX, de Polaris et de la NASA (qui ne dépense pas un centime sur le sujet) vont tenter d’apporter une réponse. Avec en premier objectif le fait de remorquer Hubble sur une orbite plus haute.
Du remorquage à la maintenance
Hubble orbite actuellement à environ 539 km de la surface terrestre. Environ 80 km plus bas qu’il y a 13 ans, même s’il devrait rester « naturellement » en orbite jusqu’à 2030-2035 au moins sans coup de pouce. Et pour l’instant, compte tenu de son âge, il se porte très bien et poursuit son incroyable moisson scientifique (il a d’ailleurs observé l’impact de DART sur l’astéroïde Dimorphos pas plus tard que lundi). Rehausser son orbite permettrait certainement de le conserver une dizaine d’années supplémentaires… Mais il ne s’agit que de la partie émergée de l’iceberg.
En effet Hubble aurait bien besoin d’une maintenance complète : changement de ses stabilisateurs gyroscopiques, travaux sur ses instruments, etc. Or ce n’est pas au menu de cette étude, même si Jessica Jensen, responsable du programme pour SpaceX, explique que l’entreprise travaille sur des « missions de service » plus étendues. Ce qui dépassera sans doute les capacités de Dragon. On notera que s’il ne s’agit ici que d’une étude de six mois (et non d’un plan ferme pour une mission), le fait que Hubble soit au centre du projet montre que l’intérêt pour le robuste mais vieillissant télescope n’est pas encore éteint…
Source : NASA