© Exotrail
© Exotrail

La start-up française Exotrail, qui fait partie du New Space, vient de réussir une levée de fonds de 54 millions d'euros. C'est la troisième pour la jeune entreprise, qui avait levé 3,5 et 11 millions d'euros en 2018 et 2020.

L'objectif est d'accélérer l'industrialisation de ses moteurs destinés à la propulsion de petits satellites et de se développer à l'international.

S'installer sur le marché de la mobilité spatiale

De plus en plus de start-up regardent vers les étoiles, mais c'est en France que l'on trouve Exotrail, créée en 2015 du côté de Polytechnique et de la SATT Paris-Saclay. Implantée à Massy et Toulouse, Exotrail a développé des méthodes de propulsion à base de xénon pour les petits satellites, accompagnées par des logiciels dénommés SpaceTower et SpaceStudio.

À l'aide de ces derniers, les entreprises peuvent concevoir des missions spatiales, appuyées par milliers de simulations, mais également gérer et surveiller leurs constellations. Un gain de temps précieux, qui permet de reconfigurer les appareils et d'automatiser les manœuvres anticollisions. De quoi convaincre des nouveaux et d'anciens investisseurs lors d'un tour de table de série B.

Autrement dit, le projet est déjà lancé, et les fonds doivent permettre le passage d'une nouvelle étape et d'ajouter 70 salariés aux 90 déjà en place. BPI France, Eurazeo et CELAD se sont donc joints à 360 Capital, Digital Venture, Karista, Digital Ventures ou encore BNP Paribas et Banque Populaire pour lever 54 millions d'euros supplémentaires. Un nouveau record qui efface celui de The Exploration Company.

« Cette levée de fonds doit permettre à Exotrail de concrétiser son ambition de devenir le leader de la desserte en orbite en faisant évoluer sa plateforme […]. La société entend capitaliser sur la dynamique commerciale engendrée en 2022 par ses systèmes de propulsion avancée (spaceware) et ses produits logiciels (Space Studio et Space Tower). »

Se développer à l'international

Avec près de 70 millions d'euros levés en 5 ans, l'entreprise Exotrail a pour objectif de renforcer sa production de propulseurs et le développement de ses deux logiciels. En parallèle, l'idée est de créer puis de mettre sur le marché de nouveaux produits, qui permettront à Exotrail de monter en gamme et de se développer au niveau international. Dans les prochains mois et années, Exotrail va chercher à s'installer sur les marchés américains et asiatiques.

Une volonté d'expansion portée par la croissance « à trois chiffres » de l'entreprise et un carnet de commandes qui a triplé en 2022. Dans tous les cas, la dynamique est définitivement lancée pour Exotrail, qui fait partie du programme spatial France 2030 depuis l'an dernier avec son projet SpaceDrop. Annoncé l'an dernier, ce programme prend la forme d'un service de lancement surnommé « le bus de l'espace », le SpaceVan.

Il pourra transporter 400 kg de satellites pour plusieurs clients, ce qui permettra de faire des économies. Très concrètement, le service est présenté comme le « Uber de l'espace » par Maxime Montès, responsable du développement produit chez Exotrail. À l'avenir, SpaceDrop devrait également permettre d'assurer la maintenance des satellites ou leur ravitaillement. Le premier lancement est prévu en octobre avec SpaceX.