Un an après s'être engagé sur le terrain des tablettes tactiles avec le lancement, aux Etats-Unis, du Kindle Fire première génération, Amazon étoffe ses gammes et part à la conquête de l'Hexagone avec le Kindle Fire HD. Une tablette motorisée par une déclinaison maison d'Android, équipée d'un navigateur développé en interne et toute entière tournée vers les contenus et les services du géant de la distribution numérique qu'est devenu Amazon. L'ensemble s'articule autour d'un écran de 7 pouces (17,8 cm) affichant 1280 x 800 pixels et débarque à tarif particulièrement agressif : 199 euros pour la version 16 Go, et 249 euros pour le modèle 32 Go.
Côté matériel, le Kindle Fire HD repose sur un processeur double coeur (un OMAP 4460 cadencé à 1,2 GHz). Amazon ne s'étend guère sur les spécifications techniques, mais assure que l'ensemble suffit largement pour lire des vidéos HD ou jouer, ce que confirment nos premiers essais. Munie d'un contrôleur WiFi dual bande, la tablette offre une connectique limitée : micro-USB, pour le transfert des contenus depuis ou vers un ordinateur et la recharge, mini-HDMI pour l'export des contenus vers une TV et sortie jack pour des écouteurs. Un bouton d'extinction et deux touches de volume complètent l'ensemble. Au dos, deux hauts parleurs - certifiés Dolby Plus - délivrent un son étonnamment correct pour une tablette à ce format. La batterie intégrée porte le poids à 400 grammes, et promet selon Amazon une autonomie de onze heures en usages multimédias.
Chez Amazon, on assume sans complexe le fait que la tablette ne soit qu'une commodité vers une galaxie de contenus et services : c'est d'ailleurs pour promouvoir cette dernière que le marchand casse à ce point les prix. Jeff Bezos, son fondateur, n'avait d'ailleurs pas fait mystère du fait que le hardware est aujourd'hui vendu quasiment à prix coûtant.
Le logiciel repose donc sur Android (base Ice Cream Sandwich), mais revu et corrigé à la sauce Amazon, sensible dès l'apparition de l'écran d'accueil. Celui-ci n'ouvre en effet pas sur les traditionnels widgets ou icônes d'application, mais sur un carrousel qui liste indifféremment les derniers contenus affichés ou logiciels lancés. Le contenu avant tout, donc, dans la droite lignée des interfaces Kindle.
Livres électroniques, vidéo, musique, le Kindle Fire HD joue dans un premier temps un rôle de lecteur multimédia, connecté aux services marchands associés d'Amazon. Pour la vidéo, il n'y a pas encore d'offre à la demande sur le marché français, mais l'arrivée d'un service ne saurait tarder : il devrait selon toute attente s'agir d'une transposition du service Lovefilm, actif en Grande Bretagne et en Allemagne et récemment acheté par Amazon.
À cet ensemble s'ajoute un kiosque d'application qui n'est pas Google Play mais la plateforme opérée directement par Amazon, lequel négocie d'ailleurs des exclusivités ou des tarifs préférentiels sur certaines applications populaires disponibles dans le reste de l'environnement Android.
Acteur incontournable du cloud computing, Amazon intègre enfin au Kindle Fire HD sa palette d'outils dédiés au stockage et à la synchronisation. Les différents menus de la tablette proposent ainsi de visualiser aussi bien les contenus stockés par l'utilisateur sur les serveurs d'Amazon que ceux directement disponibles sur le terminal. Les premiers peuvent être rapatriés à la demande, et restent accessibles depuis n'importe quel terminal connecté, ordinateur ou appareil mobile, via les clients dédiés édités par Amazon. Son service Cloud Drive permet pour mémoire de stocker gratuitement jusqu'à 5 Go de données personnelles. Les contenus achetés depuis Amazon (musique ou livre par exemple) sont quant à eux stockés gratuitement sans restriction.
Dernier point sur lequel l'américain entend se distinguer de la concurrence : le navigateur Web. Amazon propose en effet son propre logiciel, baptisé Silk, ce qui lui permet d'intégrer dès l'accueil de ce dernier ses si puissants outils de recommandation, par ailleurs omniprésents au sein de l'interface globale. Le logiciel est par ailleurs connecté à ses propres serveurs, sur lesquels sont stockés sous forme de cache les sites Web visités par les utilisateurs de Kindle Fire : l'intérêt est ici de profiter de l'énorme force de frappe d'Amazon en matière d'hébergement, et donc potentiellement d'accélérer la navigation de l'internaute. La démarche se révèle toutefois opportune, puisqu'elle permet également à Amazon de collecter un certain nombre d'informations statistiques qui, elles aussi, viendront étayer les mécaniques de recommandation. Ce fonctionnement si particulier avait lors du lancement, de Silk fin 2011, suscité la controverse aux Etats-Unis, centrée autour des potentiels atteintes à la vie privée.
Avec le Kindle Fire HD, Amazon livre donc une tablette résolument tournée vers les usages en ligne et le cloud, mais à la sauce Amazon. Cette omniprésence des outils, plateformes, services et publicités de la plateforme est la contrepartie du prix particulièrement attractif proposé. Le Kindle Fire HD peut dès à présent être commandé chez Amazon France, en attendant sa distribution en boutique physique chez Darty.Une variété d'accessoires dédiés est également commercialisée.