Asus Transformer Book T100 | |
Caractéristiques principales | |
Système d'exploitation | Windows 8.1 |
Processeur / Fréquence | CPU : Intel Atom Z3740 cadencé à 1,3 GHz GPU : Intel HD Graphics |
Mémoire / Stockage | Mémoire interne de 32 Go Mémoire vive de 2 Go Slot Micro SD |
Technologie d'écran et définition | Ecran 10,1" LCD de 1366x768 pixels Sortie vidéo Micro HDMI |
Appareil photo | Webcam 1,2 mégapixels |
GPS | Non |
Radio FM | Non |
Batterie | 31 wH |
Dimensions | 263 x 171 x 10,5 mm (tablette) 263 x 171 x 13,1 mm (clavier) |
Poids | 576 grammes (tablette) 536 grammes (clavier) |
L'hybride façon netbook[/anchor]
Le Transformer Book T100 se situe dans la lignée de 2 produits phares d'Asus. Tout d'abord, l'Eee PC, le premier « netbook » qui avait ouvert la voie à une catégorie très en vogue... Jusqu'à ce qu'elle subisse la concurrence des tablettes. Et c'est justement sur ce marché qu'Asus avait réussi à se positionner de manière assez originale avec son EeePad Transformer, une tablette accompagnée d'un dock clavier qui la transforme en un mini PC portable.Problème : la Transformer exécutait Android (en version 3.0 à l'époque), et hormis quelques applications bureautiques comme Polaris Office, on ne profitait pas vraiment du concept hybride. Une équation que Microsoft essaye de résoudre avec Windows 8, un OS basé sur 2 interfaces, l'une tactile, et l'autre héritée du bureau « classique ».
Le T100 n'est pas le premier convertible d'Asus sous Windows 8.x, mais jusqu'à maintenant, Asus avait plutôt tablé sur le format 11,6 pouces, plus proche des ultrabooks, et dans un premier temps sur le tandem NVIDIA Tegra 3/Windows RT. Là, on revient au format du netbook et de la première Transformer, avec une exigence encore plus grande : faire tenir dans une tablette 10 pouces un processeur Intel Atom sans trop l'alourdir ou l'épaissir.
Bas prix = compromis[/anchor]
Le Transformer Book Z100 est commercialisé à un tarif très attractif de 349 euros pour la tablette en version 32 Go accompagnée de son dock clavier. C'est 90 euros de moins qu'une Surface 2 de même capacité, prix auquel il faut encore ajouter une Touch ou Type Cover.Mais qui dit bas prix, dit compromis ! Le design du T100 laisse ainsi apparaître quelques économies qui entachent un peu notre première impression. Commençons par le plus évident : la finition de la tablette est loin de ce à quoi Asus nous a habitués sur ce type de produit. Une coque en plastique brillant qui n'inspire pas confiance tant il est souple. On peut appuyer sur le dos, le tordre... Sans parler de l'accumulation de traces de doigts.
Un détail à noter d'ailleurs. Le T100 n'intègre pas de touche Windows tactile en façade. Le bouton de retour à l'accueil est situé sur la tranche, sous les réglages du volume. Le plus étrange étant que certains T100 aperçus dans les rayons sont pourvus d'un logo Windows que l'on pourrait prendre pour une touche tactile, mais celui-ci est purement décoratif !
Le format de la tablette empêche la présence d'un port USB « natif ». Celui-ci est donc uniquement disponible sur le clavier. En pratique, ça ne s'avère pas trop gênant, puisqu'on aura surtout besoin de ce connecteur en mode PC portable.
Parlons justement de ce clavier. Celui-ci propose des textures nettement plus agréables que celles de la tablette, même si elle souffre de ses propres limitations. L'une est due à sa taille : à format de netbook, clavier de netbook. Les touches sont petites, le pavé de flèches, collé au reste sans aucune séparation. Pas facile de s'habituer à la frappe sans s'emmêler les doigts, tandis que la barre d'espace, trop proche du rebord, est plutôt désagréable.
Le touchpad laisse lui aussi à désirer. La manière dont il se tord sur les clics fait vraiment « cheap », et les contacts très bruyants deviennent vite agaçants. En revanche, sa glisse est satisfaisante, et vu le format, il est de taille respectable. On aurait même préféré qu'Asus rogne un peu dessus pour privilégier le clavier.
Mais surtout, on déplore l'absence d'une caractéristique appréciable des claviers de précédentes Transformer : la batterie intégrée. Certes, l'Atom Z3000 promet une très bonne autonomie (voir plus bas), mais l'intérêt d'une Transformer Prime était justement de proposer encore plus sur ce point, d'autant plus que l'adaptateur secteur trop faible rend la charge interminable. En revanche, Asus a également dans ses cartons un autre clavier, incluant un disque dur de 500 Go, et augmentant pour la peine le stockage interne étriqué.
Atom Z3000 : enfin crédible face à ARM ?[/anchor]
Depuis les premiers Atom, Intel a fait de nets progrès, et la nouvelle plateforme Bay Trail, apporte enfin la promesse d'une alternative vraiment crédible aux SoC ARM. Gravés en 22 nm, les nouveaux Atom peuvent inclure jusqu'à 4 cœurs et 2 Mo de mémoire cache L2. La puce qui équipe la tablette d'Asus est précisément un Atom Z3740, quadri cœurs donc, et cadencée à 1,33 GHz.Côté graphique, l'Atom abandonne les solutions PowerVR pour intégrer un dérivé du circuit HD Graphics des processeurs Intel Core de 3e génération. Le tout promet de consommer très peu, avec des performances somme toute modestes. Intel annonce une enveloppe thermique entre 2 et 2,2 watts.
Malheureusement, l'argument marketing du 64 bits, à la mode en ce moment, ne peut être exploité en l'état. En effet, bien que 64 bits, les Atom Z3000 ne profitent pas de pilotes 64 bits pour leur circuit graphique. Résultat, le T100 est doté d'un Windows en 32 bits. Un détail qui fait un peu tache à l'heure des iPad animés par le processeur A7, le premier SoC ARM en 64 bits. À noter qu'Intel devrait y remédier d'ici le début 2014, mais le T100 en profitera-t-il ? Pas sûr...
Un rapide tour sur le reste de la fiche technique : la tablette intègre 2 Go de mémoire vive et 32 Go de stockage interne, une version 64 Go étant également disponible. Dans les 2 cas, ça paraît bien peu... Asus se rattrape sur l'écran, qui n'est certes pas full HD comme celui d'une Surface 2. La dalle LCD est néanmoins de bonne qualité.
À l'usage[/anchor]
Les composants sont prometteurs, la première prise en main laisse apparaître quelques limitations, mais qu'en est-il de l'usage du Transformer Book T100 au quotidien ? Malgré les défauts mentionnés plus haut, on est forcé d'admettre que l'hybride d'Asus reste la conception la plus convaincante, en tous cas la plus polyvalente, pour ce type de produit.Les 2 modes fonctionnent à peu près comme on le souhaite. La tablette n'est pas excessivement lourde ou volumineuse, et donc confortable. Si l'absence d'écran Full HD peut être regrettable, ça n'est pas bien gênant, la dalle étant suffisamment lisible.
Windows 8.1 apporte son lot d'améliorations, notamment sur l'affichage des applications côte à côte et sur la personnalisation de l'accueil, et s'avère toujours aussi agréable à utiliser en mode tactile. Le système semble d'ailleurs tout à fait à l'aise pour les tâches courantes. Lors de notre test, nous n'avons pas constaté de lenteurs ou de saccades particulières.
En mode PC, il faut composer avec ce clavier exigu et pas des plus confortables, néanmoins l'usage sur les genoux ou sur un lit demeure plus stable que sur une Surface équipée d'une de ses Cover.
On regrettera tout de même l'angle d'ouverture un peu juste. Il s'agit d'un compromis difficile à éviter, car une plus grande amplitude causerait forcément un déséquilibre. De même, l'ensemble est plus lourd que Surface 2, puisqu'on dépasse le kilogramme. Certes, mais on rappelle que la tablette seule, elle, est sensiblement plus légère (576 grammes) !
Côté soft, l'option Intel Atom s'avère payante puisque l'on peut utiliser, en mode portable, la Windows existante. Le catalogue disponible pallie ainsi de manière efficace l'écosystème encore bien jeune du Windows Store dès que l'on essaye de sortir des applications de consultation de contenus.
L'Asus Transformer T100 inclut en outre Office 2013 Famille et Etudiants en version complète. Un ajout d'autant plus bienvenu, quand la version Intel de Surface ne le propose pas, pour un prix pourtant plus élevé. La suite bureautique de Microsoft demeure une référence, et pour un produit hybride PC/tablette, son intégration est un plus, notamment pour les étudiants : pas besoin de débourser une centaine d'euros ou de souscrire à un abonnement Office 365.
En somme, on dispose du principal avantage réservé précédemment aux tablettes sous Windows RT sans leur principal inconvénient : l'incompatibilité ascendante qui justifiait l'intégration d'Office RT. Evidemment, il ne faudra pas s'attendre à utiliser de manière confortable des applications ou des jeux trop gourmands : ça reste un Atom. Mais le fait de pouvoir choisir son navigateur web, de retrouver ses petits utilitaires préférés ou d'accéder à certains logiciels pro, au moins pour procéder à quelques modifications ou ébauches pèse lourd dans la balance !
Performances[/anchor]
Evoquons justement les performances. Le T100 étant un PC hybride, il est intéressant de le tester à la fois comme un PC portable et comme une tablette. Comment se défend un Atom Bay Trail par rapport aux autres hybrides sous Windows 8 que nous avons testés précédemment ? Précisons que la plupart d'entre eux intégraient un Core i5 ou i7. Il est donc assez naturel de retrouver le T100 en retrait, sur les performances CPU comme GPU. Le stockage flash semble lui aussi à la traîne.En revanche, face aux dernières tablettes, et notamment à Surface 2, équipée pour rappel d'un SoC NVIDIA Tegra 4, le T100 ne démérite pas, au contraire. La partie graphique de l'Atom Z3740 se débrouille très bien sur 3DMark RT, même si on reste évidemment loin des performances des Surface Pro, qui intègrent un Core i5.
Le processeur fait briller Internet Explorer 11 en Javascript : là encore un Core i5 fait forcément mieux, mais on se trouve à des niveaux de performance comparables aux meilleures tablettes ARM.
Autonomie et consommation[/anchor]
C'est évidemment sur l'autonomie que l'on attendait le plus des performances des Atom Z3000 par rapport aux processeurs ARM. Et le T100 ne déçoit pas sur ce point : il fait jeu égal avec Surface 2 ou l'iPad Air, et les dépasse même sur notre test d'autonomie en vidéo.En comparaison avec la plupart des ultrabooks, il affiche une endurance record. On a rarement vu un portable sous Windows capable de tenir 8h et 29 minutes sur notre test !
Il faut dire que sa consommation est plus que minimale : 10 watts en charge, et 4,5 watts au repos ! Là encore, c'est tout à fait remarquable.
Conclusion[/anchor]
L'Asus Transformer Book T100 impose deux conclusions. La première est qu'il est difficile de créer un hybride tablette/PC complètement satisfaisant. Asus n'y parvient pas totalement, d'une part en raison des contraintes physiques induites par le format, et d'autre part à cause de choix liés au positionnement tarifaire. Néanmoins, malgré un clavier trop étriqué, et des matériaux un peu « cheap », le T100 est un bon compromis à l'utilisation assez confortable, ou plus exactement pas trop désagréable. On regrettera tout de même l'absence de batterie dans le dock. On s'était habitué à sa présence sur les Transformer Pad du constructeur.
Mais surtout, la question que l'on se pose concerne l'avenir de Windows RT. Le Transformer Book T100 fait partie des premières tablettes sous Intel Atom Z3000 et on se demande vraiment ce qu'il reste à la version ARM de Windows, alors que l'autonomie du T100 égale celle d'une Surface 2, tout en étant capable d'exécuter des applications « desktop » en plus de celles proposées sur le Windows Store.
Une belle promesse, donc, mais pas encore exécutée à la perfection. En l'état, à 349 euros, le Transformer Book T100 peut être intéressant pour les utilisateurs à la recherche d'un hybride à petit prix, notamment grâce à l'intégration d'Office 2013. Il faudra néanmoins vivre avec des défauts qui peuvent s'avérer gênants.