Asus Eee Pad Transformer : tablette ou netbook ?

Stéphane Ruscher
Par Stéphane Ruscher, Spécialiste informatique.
Publié le 27 juin 2011 à 13h10
Alors que la tendance voudrait que les tablettes soient en train de porter préjudice aux ventes de netbooks, Asus dégaine l'Eee Pad Transformer, une tablette sous Android Honeycomb, qui porte bien son nom : on peut la docker à un clavier pour la ... transformer en un netbook, ou l'utiliser indépendamment. Le meilleur des deux mondes ?

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Depuis la sortie de l'iPad 2, les tablettes Android, qui ne brillaient ni par leur nombre, ni par leur qualité, se sont bousculées au portillon. En quelques semaines nous avons pu voir débarquer l'Acer Iconia Tab A500, la Motorola Xoom ou encore l'HTC Flyer. Néanmoins, c'est surtout l'Asus Eee Pad Transformer qui nous avait tapé dans l'œil, avec son concept original et très bien implémenté de dock clavier optionnel qui permet de la... transformer en netbook.

Après avoir eu entre les mains un modèle de présérie prometteur, mais entaché par plusieurs bugs gênants, nous avons enfin la version finale entre les mains. Celle ci ne nous semble pas différente de notre prototype d'un point de vue matériel, mais la partie logicielle gagne en stabilité et passe d'ailleurs à la version 3.1 d'Android Honeycomb. L'Asus Eee Pad Transformer tient-il toutes ses promesses ? Voyons cela sans plus tarder !

Asus Eee Pad Transformer
Caractéristiques principales
Système d'exploitationAndroid 3.0
Processeur / FréquenceNVIDIA Tegra 2 (dual core)
Mémoire / StockageMémoire interne : 16 ou 32 Go
Slot Micro SD jusqu'à 32 Go (et slot SDHC sur dock)
Technologie d'écran et définitionEcran LCD IPS capacitif 10 pouces (1280x800)
Appareil photo5 mégapixels au dos / 1,2 mégapixels en façade
GPSOui
Radio FMNon
BatterieLi-polymère (24,4 Wh)
Dimensions 271 x 177 x 12.98 mm
Poids680 grammes (avec batterie)


Design et ergonomie[/anchor]

Comme toutes ses concurrentes sous Android Honeycomb, l'Asus Eee Pad Transformer est basée sur un format 10" 16/10e, qui privilégie donc la largeur par rapport à un iPad en 4/3, et un usage plus confortable en mode paysage qu'en mode portrait. Les cinéphiles apprécieront un format plus naturel pour les films en cinémascope, mais l'usage en mode portrait est du coup assez étrange, la tablette étant beaucoup plus large (plus de 2 cm) que le format iPad.

Plutôt imposante, la Transformer est également assez lourde : 680g ! Elle est tout de même plus légère que la Xoom et l'Iconia A500 qui dépassent toutes les deux la barre des 700g.

La finition est en revanche satisfaisante. Le dos en plastique texturé façon sac à main pourra rebuter, mais la bordure en aluminium et l'écran en verre inspirent confiance, avec une petite bordure en plastique autour du panneau, qui pourra le protéger de certaines rayures. Pas de cache disgracieux, pas de jeu, des boutons bien implantés... Du tout bon... à l'exception de l'écran ! Celui-ci attire logiquement les traces de doigts, mais n'est pas agrémenté d'un traitement oléophobique facilitant leur nettoyage. Il faut donc y aller vigoureusement au chiffon !
L'Asus Eee Pad Transformer peut être utilisée indépendamment ou arrimée à un dock clavier.
Le port de connexion USB fait également office de connexion au dock, avec à gauche et à droite deux attaches.
La connectique embarquée sur la tablette est déjà assez fournie.On trouve un slot Micro SD et, Tegra 2 oblige, un port mini HDMI pour connecter la tablette à un téléviseur ou un moniteur.
Au dos de la tablette, on trouve un capteur photo/vidéo 5 MP. Un objectif 1,2 MP est également proposé en façade.
Une fois dockée, l'Eee Pad Transformer se transforme en un vrai petit netbook. Un pointeur de souris apparaît, et le trackpad permet également de contrôler certains aspects du système au moyen de gestes multi touch (défilement, passage d'un écran vifrtuel à l'autre...)
La station d'accueil dispose d'un système de fixation de la charnière qui nous semble robuste et fiable. La finition du dock est tout aussi réussie que celle de la tablette : aluminium, clavier chiclet façon MacBook et trackpad assez confortable.
La station d'accueil est plus qu'un simple clavier : elle intègre sa propre batterie, faisant passer l'autonomie, selon Asus, de 9,5 à 16h. Un second connecteur USB permet de recharger le tout (le connecteur de la tablette étant déjà occupé par la station). Attention cependant : la charge en USB nécessite un port compatible (10 Watts, 2 Ampères), et s'avère extrêmement longue : comptez à peu près 16h !
En plus du slot Micro SD intégré à l'Asus Transformer, la station d'accueil propose un second slot, cette fois ci au format SD standard, et compatible SDHC.
Dernier détail appréciable du dock : la présence de deux ports USB, pour y brancher un périphérique de stockage, ou même une souris.


La connectique est plutôt bien fournie : outre une prise jack 3,5 mm, on trouve une sortie micro HDMI et un slot Micro SD. Sur le bas de la tablette (en mode paysage), on trouve le connecteur et les guides permettant de docker la tablette sur sa station d'accueil ou de la relier en USB à un ordinateur. Par rapport à l'Acer Iconia Tab A500, on regrettera en revanche l'absence de port USB Host sur la tablette elle même (ils sont uniquement disponibles sur le dock clavier).

Le dock confirme cette bonne impression. Toute la surface du clavier est en aluminium, avec le même revêtement plastique en dessous. Le poids du dock est légèrement inférieur à celui de la tablette (634g) et l'ensemble pèse donc 1,3 kg, soit à peu près le poids d'un netbook ou d'un MacBook Air 13 pouces. Le clavier de type « chiclet » offre des touches d'assez petite taille, mais pas trop, et une frappe un peu molle mais qui demeure agréable. Un bon point également pour le trackpad, suffisamment spacieux pour être confortable.



La charnière dans laquelle s'insère la tablette nous a semblé suffisamment ferme et solide. La pièce métallique est recouverte, à l'intérieur, de feutrine pour éviter les rayures sur la tablette. Le système de crochets est ferme, mais sur notre exemplaire de test, il nous a néanmoins fallu forcer sur la tablette pour réellement stabiliser la tablette et entendre le « clic » qui indique la mise en place des crochets. Au bout de quelques utilisations, le système semble fonctionner plus aisément.

La station d'accueil étend également la connectique de l'appareil qui s'enrichit alors de deux ports USB, protégés par des caches. On se demande pourquoi protéger ces ports et pas les autres, mais les caches sont de bonne qualité et fermes.

On trouve également sur le dock un slot SDHC, cette fois ci « full size ». Néanmoins, le principal apport de la station réside dans l'autonomie : elle possède sa propre batterie, et fait doubler l'autonomie selon le constructeur. Concrètement, la batterie du dock clavier prend le relais et recharge la batterie de la tablette.

Il faut néanmoins préciser que la recharge USB n'est pas possible depuis un port USB traditionnel, comme c'est le cas sur l'iPad. Bref : utilisez le chargeur secteur fourni !

Composants[/anchor]

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L'Asus Eee Pad Transformer est plutôt bien lotie au niveau matériel puisqu'on y trouve un SoC (System on a Chip) Tegra 2 de Nvidia. Cette solution équipe toutes les tablettes Android Honeycomb testées jusqu'ici, ainsi que certains smartphones comme l'Optimus 2X de LG ou le Motorola Atrix. Tegra 2 inclut 2 processeurs ARM Cortex A9 cadencés à 1 GHz, embarquant chacun 32 Ko de cache. 1 Mo de cache L2 est également partagé entre les deux unités. Tegra 2 intègre surtout un cœur graphique à peu près équivalent à une Geforce 6200, et compatible OpenGL ES 2.0, OpenVG 1.1, et EGL 1.4. En plus de ces capacités 3D, la puce prend également en charge le décodage et l'encodage HD (jusqu'à 1080p) et gère une sortie mini HDMI, présente sur la tablette. Démonstration de cette sortie en vidéo !



La tablette est équipée d'1 Go de mémoire vive, soit ce qu'on trouve sur les autres tablettes Honeycomb et sur le BlackBerry PlayBook. En ce qui concerne le stockage, on trouve deux capacités : 16 ou 32 Go, sachant que l'on dispose en plus d'un slot Micro SD sur la tablette, ainsi que d'un slot SD et deux ports USB Host sur la station d'accueil optionnelle. De quoi faire gonfler la capacité !

Un très bon point également pour l'écran : Asus a misé sur une dalle IPS à rétro-éclairage LED, offrant un bon rendu des couleurs et un angle de vision n'ayant quasiment rien à envier à celui de l'iPad.

Quid de la partie photo/vidéo ? On dispose de deux capteurs : 5 MP à l'arrière et 1,2 MP à l'avant. C'est nettement meilleur que ce qu'on trouve sur l'iPad 2, mais moins bon que la Xoom ou la BlackBerry Playbook pour le capteur en façade (respectivement 2 et 3 MP). En ce qui concerne la vidéo, il est possible de capturer des séquences en 1080p.

Du côté son, on trouvera deux petites enceintes délivrant un son assez correct, mais sans plus. On dispose néanmoins de la technologie SRS pour améliorer le rendu sonore.

Reste la connectique sans fil à évoquer et là tout y est ou presque : Wi-Fi B/G/N, Bluetooth 2.1 et puce GPS. Ne manque que la 3G... qui est selon Asus, disponible via un module optionnel. On trouve en outre un accéléromètre et un gyroscope dans la tablette.

Android 3.0 Honeycomb[/anchor]

L'Asus Eee Pad Transformer intègre Android Honeycomb en version 3.1. On rappelle que Honeycomb est la première version d'Android à être optimisée pour un affichage sur tablette. Par rapport à Android 2.x, beaucoup de choses ont changé, même pour un habitué d'Android.



On commence avec l'écran d'accueil qui subit de profondes modifications : les boutons de retour à l'accueil ou de retour en arrière ne sont plus implantés sur l'appareil même (avec ou sans bouton physique), mais font partie d'une barre des tâches où l'on trouve également les notifications, ainsi que l'affichage de l'heure et des circuits Bluetooth ou Wi-Fi.

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L'interface de Honeycomb est enfin adaptée à un usage sur tablette

Cet affichage dépouillé voit également l'apparition d'une nouvelle icône, permettant d'afficher sous la forme d'une colonne de vignettes en surimpression les applications ouvertes : ça remplace de manière beaucoup plus parlante l'appui prolongé sur le bouton d'accueil d'Android 2.x. La version 3.1 apporte enfin la possibilité de faire défiler ces vignettes lorsque leur nombre dépasse la hauteur de l'écran. En revanche, il est toujours impossible de tuer une application depuis ces vignettes et c'est bien dommage...

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Avec Honeycomb 3.1, on peut enfin faire défiler les applications ouvertes

Autre nouveauté d'Android Honeycomb 3.1 : la possibilité de redimensionner les widgets ! Ça n'aura rien de nouveau pour les habitués de surcouches telles que LauncherPro sur smartphone, mais on apprécie cette possibilité, notamment pour les widgets de listes (Gmail, actus...) dont la taille réduite n'exploitait pas l'espace disponible sur une tablette dans la version 3.0.

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Il est désormais possible de redimensionner les widgets

D'une manière générale, l'affichage de Honeycomb est effectivement bien adapté à une tablette à grand écran, et s'affranchit de l'effet « smartphone géant » présent sur les tablettes que l'on avait pu voir jusqu'ici. En revanche, la disposition des éléments à de quoi dérouter : menu applications en haut à droite, recherche en haut à gauche, et notifications qui se consultent individuellement dans la barre, en lieu et place du panneau « dépliable » que l'on connaît et apprécie sur smartphone. Les habitués d'Android devront repasser par la case apprentissage... En attendant la mise à jour Ice Cream Sandwich qui devrait unifier les deux univers.

On passera également sur les effets 3D un peu gratuits de l'interface, plus gadget qu'autre chose, même si certains fonds d'écrans animés et utilisant l'accéléromètre font leur petit effet. Néanmoins, malgré les quelques améliorations apportées par la mise à jour 3.1, on reste bizarrement loin du confort apporté par l'HTC Flyer, une tablette exécutant pourtant... Android 2.3, mais dont la surcouche HTC Sense est autrement plus soignée.


Internet[/anchor]

Android Honeycomb intègre une version particulièrement réussie de Chrome Lite. Le navigateur propose une ergonomie beaucoup plus proche de son grand frère desktop, et notamment ses onglets, que l'on ne peut malheureusement pas déplacer.

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Chrome Lite bénéficie d'onglets et d'une interface proche de la version desktop

En revanche, bon point pour l'affichage des favoris en mosaïque, et pour l'historique qui bénéficie d'une vue en double panneau. Au final, si on regrette quelque peu le thème trop sombre de l'interface, on dispose tout de même de la meilleure version de Chrome que l'on ait pu voir sur un appareil Android jusqu'ici.

Flash 10.3 est de la partie, mais on reste très déçu par les performances affichées ici. Depuis la sortie d'Android Honeycomb 3.1, on attendait des améliorations concernant Flash, mais il faut bien admettre que les résultats restent extrêmement variables sur les sites que nous avons testés : certaines vidéos passent, d'autres sont très saccadées, et dans tous les cas on reste loin des performances de la BlackBerry PlayBook, ou de certains smartphones récents comme le Samsung Galaxy S II ou l'HTC Sensation, deux smartphones qui n'utilisent pas Tegra 2. C'est à se demander si le problème ne vient pas du SoC de NVIDIA.

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Gmail gagne quant à lui une vue à double panneau

Un mot au passage sur les applications de messagerie et de PIM : Gmail et le client mail POP/IMAP/Exchange offrent un affichage à double panneau dans la lignée de la version iPad de Mail. Rien à signaler : c'est clair et concis, peut être même un peu austère. Il en va de même des applications calendrier et contacts.

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L'interface du calendrier : un peu austère...

On termine avec Google Maps, puisque puce GPS il y a : la tablette intègre la dernière version de l'application, semblable à la version pour smartphone, et bénéficiant donc d'un affichage en 3D, immeubles compris lorsqu'ils ont été modélisés.

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Google Maps propose désormais une vue 3D avec affichage des immeubles


Multimedia[/anchor]

L'Eee Pad Transformer propose une partie multimédia limitée aux formats pris en charge nativement par Android : pas de lecteur maison qui apporterait par exemple le décodage logiciel de formats tels que Divx. En revanche, on appréciera une fois de plus la sobriété et la qualité de l'interface des modules proposés par Android Honeycomb : la partie musique propose notamment une sorte de dérivé de la vue Coverflow, très agréable à manipuler.

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Le lecteur audio propose une vue à la Cover Flow plutôt agréable

On aurait en revanche souhaité des applications distinctes pour gérer les photos et les vidéos, ou au moins distinguer les vidéos des fichiers capturés avec les deux caméras de la tablette. On peut néanmoins filtrer les vidéos, c'est mieux que rien !

Du côté de YouTube, la version Honeycomb exploite bien les possibilités de la tablette. Le mur d'images en 3D est sans doute un peu gadget, mais l'interface à panneaux multiples permet d'afficher simultanément une vidéo et ses commentaires ou vidéos associées. Il est possible de passer en plein écran à tout moment.

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En plus des applications fournies en standard, on trouvera une application développée par Asus et intitulée MyNet. Celle ci permet notamment de diffuser en streaming via DLNA les contenus multimédias présents sur un PC ou un autre périphérique compatible, vers la tablette, ou vers un autre périphérique DLNA.

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Autre application « maison », My Cloud permet de faire la même chose, mais depuis un espace de stockage en ligne. L'application permet également de prendre le contrôle de votre PC à distance, et d'écouter des web radios.

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On trouvera enfin dans l'offre logicielle d'Asus un lecteur de presse au format PDF, permettant de s'abonner à de multiples journaux en version électronique, avec téléchargement automatique des nouveaux numéros. Une offre gratuite pendant 7 jours est proposée, mais le service sera bien entendu payant. L'application permet également de lire des livres électroniques au format Epub.

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Capture photo et vidéo[/anchor]

La version de pré-série que nous avions initialement obtenue nous avait laissé une impression cauchemardesque concernant la capture vidéo : image affreusement saccadée et capteur souvent indisponible. On n'imaginait pas Asus sortir sa tablette dans cet état, et effectivement ce vilain bug a été corrigé : les vidéos 1080p sont désormais parfaitement fluides !



Sur la partie photo, on note une image certes assez sombre par défaut, mais un capteur 5 mégapixels qui offre une bonne précision, même si l'usage photo sera ici plus qu'accessoire...

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Jeux et applications[/anchor]

Honeycomb intègre une version revue et corrigée de l'Android Market. Enfin, surtout revue, car malgré une refonte graphique plutôt agréable, dans la lignée de l'interface web proposée par Google depuis quelques mois, il faut bien admettre que le kiosque de téléchargement est toujours aussi mal rangé et incapable de mettre en avant de manière vraiment satisfaisante les applications phares. En naviguant dans les différentes catégories, on trouve de tout et rapidement n'importe quoi. Google a prévu une évolution du Market dans les prochaines semaines, mais en l'état on reste sur notre faim.

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Les applications dédiées à Android Honeycomb ne se bousculent toujours pas au portillon. Une centaine d'applications sont actuellement disponibles, sans que l'on puisse les filtrer. On peut citer par exemple le lecteur de flux RSS Pulse News ou l'application Kindle d'Amazon. Dans les deux cas on profite d'une interface optimisée et d'une disposition différente en mode portrait ou paysage. On trouve aussi quelques applications spécifiques comme Newsr, un lecteur de flux RSS basé sur Google Reader, ou TweetComb, un client Twitter plutôt bien fait puisqu'exploitant l'écran pour afficher simultanément la timeline, les réponses et les messages directs.

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On pourra néanmoins exécuter toutes les applications du Market, avec des résultats variables : certains éléments graphiques pourront être distordus, et la résolution sera inadaptée, notamment à l'usage en mode paysage où la taille des boutons ou des champs devient parfois démesurée. Dans tous les cas c'est toujours mieux que la méthode d'Apple qui consiste simplement à afficher l'application iPhone en résolution native au milieu de l'écran, où à zoomer l'affichage avec un effet de pixellisation parfois désagréable.

Certains jeux s'adaptent également automatiquement : pas de version spécifique pour un Angry Birds qui détecte automatiquement la résolution et s'adapte à merveille à l'écran de la tablette. En ce qui concerne les jeux, l'Eee Pad Transformer bénéficie évidemment de sa puce Tegra 2, qui lui offre des possibilités assez intéressantes en 3D. Afin de trouver plus facilement des jeux compatibles avec la puce, on pourra se diriger vers l'application gratuite TegraZone, proposée par NVIDIA sur l'Android Market. L'application permet de visualiser des actualités sur les jeux exploitant Tegra 2, et centralise quelques jeux afin de les « extirper » de la nébuleuse de l'Android Market.

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La Tegra Zone réunit les jeux exploitant la puce 3D de la tablette

Nous avons pu essayer Dungeon Defenders, savoureux mélange de hack'n'slash et de tower defense, Samurai II, un beat them all au style manga, ou encore le shoot them up Galaxy on Fire 2. Dans tous les cas, on retrouve une très bonne qualité graphique et une fluidité exemplaire : les jeux se montrent en tout point similaires à leurs équivalents sur iPad. Tout est donc là pour faire de l'Eee Pad Transformer une bonne machine de jeu... Ne manquent que les jeux, domaine dans lequel iOS a encore un certain avantage.

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Le jeu est un vrai plaisir sur l'Eee Pad Transformer, mais les titres sont rares


Signalons enfin la présence avec la tablette d'une version complète de Polaris Office, une suite bureautique assez basique, mais relativement fonctionnelle, adaptée à l'interface d'Android Honeycomb et compatible Microsoft Office. On est loin de l'ergonomie et des fonctionnalités de suites bureautiques desktop telles que MS Office ou même OpenOffice.org/Libre Office, mais ça dépanne, et l'importation de document Open XML est un peu meilleure que la suite fournie avec la BlackBerry PlayBook, qui n'était même pas capable d'importer des graphiques.

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Polaris Office, la suite bureautique intégrée, est basique, mais efficace


Un mot sur l'expérience au clavier/trackpad

Android est évidemment conçu pour un usage tactile. Néanmoins, l'utilisation de la station d'accueil fait apparaître un pointeur de souris permettant de manipuler l'OS entièrement au trackpad et au clavier... ou presque. Il faut bien admettre que si la présence d'un clavier physique est un gros plus pour les tâches bureautiques ou la rédaction de mails, les opérations telles que la sélection de texte sont nettement plus agréables à réaliser de manière tactile, Android Honeycomb offrant en la matière un fonctionnement très proche de celui d'iOS (deux balises que l'on déplace au doigt). On s'attend à pouvoir sélectionner du texte comme sous Windows, mais il n'en est rien : le pointeur ne réagit pas comme on le souhaiterait : il faut double cliquer sur un mot pour le sélectionner, puis étendre la sélection avec les poignées, l'une après l'autre.

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On pourra néanmoins combiner les deux, d'autant plus que la charnière est suffisamment ample pour offrir un certain confort d'utilisation, même tablette placée sur le dock. En outre, le trackpad offre malgré tout une très bonne prise en charge des défilements aussi bien verticaux (scrolling de pages web ou de documents) qu'horizontaux, pour basculer par exemple entre les écrans d'accueil. On a même pensé à inverser les gestes sur le trackpad, pour refléter l'usage que l'on en fait sur un OS desktop ! Android a beau ne pas avoir été fait pour être utilisé de la sorte, l'Eee Pad Transformer fait de son mieux pour s'adapter, et paradoxalement, l'usage d'un OS pensé pour le tactile en « mode PC » s'avère moins désagréable que l'inverse !

Si le trackpad ne vous convient pas davantage, sachez que vous pourrez même brancher une souris sur l'un des deux ports USB présents sur la station d'accueil. Pour finir sur le clavier, celui-ci révèle de bonnes surprises. On appréciera ainsi la présence de touches dédiées pour les menus contextuels, la recherche et le retour à l'accueil. Asus a même pensé à nous en intégrant une touche de capture d'écran !

Autonomie[/anchor]

Afin de mesurer l'autonomie de l'Asus Eee Pad Transformer, nous lisons en boucle une vidéo SD (résolution DVD) encodée en H264, avec une luminosité à 80%, un son à 50%, le tout avec circuit Wi-Fi activé et Bluetooth éteint.

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Autonomie en lecture vidéo (en minutes, le plus grand résultat est le meilleur)


Sans surprise, l'Eee Pad Transformer obtient, avec un matériel équivalent à ce que l'on trouve sur les autres tablettes Android, des résultats similaires. Elle se situe tout de même dans la moyenne haute avec plus de 470 minutes. Ca reste loin de l'iPad 2, mais ça écrase par exemple l'Iconia Tab W500 d'Acer, sous Windows 7, et à base de plateforme AMD Fusion (APU C-50 « Ontario »).

Évidemment, tout l'intérêt de la tablette réside dans l'autonomie supplémentaire apportée par le dock clavier optionnel. Celui-ci fonctionne comme une source de recharge qui prend le relais de la batterie lorsque celle-ci est à plat. Lors de nos tests, le dock est arrivé à recharger en 2h15 la batterie à 52%, ce qui lui ajoute environ 5h d'autonomie, en plus des 2h15 de recharge. Sachant que l'on se situe à près de 8h d'autonomie avec la tablette seule, on obtient 13h en tout. Impressionnant !

Performances[/anchor]

Afin d'évaluer les performances de l'Asus Eee Pad Transformer, nous l'avons soumis à quelques benchmarks synthétiques disponibles sur l'Android Market ou sur le web. Il faut noter au passage que nous n'avons pas pu exécuter le benchmark Neocore sur l'Asus Transformer, l'application quittant inopinément au bout de quelques secondes.

Benchmark Pi

Le premier test, Benchmark Pi, calcule comme son nom l'indique le nombre de millisecondes nécessaires au calcul des premières décimales du nombre Pi. Le plus petit résultat est donc le meilleur.

Là encore pas de surprise : 3 des 4 tablettes testées utilisent le même processeur et la même version d'Android. Les résultats sont donc très similaires, mais l'Asus Transformer fait un tout petit peu moins bien que la Xoom et l'HTC Flyer.

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Benchmark Pi (en ms, le plus petit résultat est le meilleur)


CaffeineMark

Même tendance constatée avec CaffeineMark qui se base sur l'environnement Java : ici les résultats sont inversés, mais avec des écarts tellement minimes qu'il est impossible d'en tenir compte.

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Caffeine Mark (le résultat le plus élevé est le meilleur)


SunSpider

On boucle cette série de tests avec Sunspider, le benchmark JavaScript des auteurs du moteur de rendu HTML Webkit (Safari, Chrome...). Ici, on fait également entrer dans le test la BlackBerry PlayBook et l'iPad 2 d'Apple. Ll'Asus Eee Pad Transformer est 4e, derrière l'Acer Iconia A500, la Motorola Xoom et l'iPad 2 d'Apple. Néanmoins, une fois de plus on est en présence de tablettes au matériel assez similaire, et leurs navigateurs respectifs semblent se tenir tête en ce qui concerne leurs moteurs JavaScript : les écarts constatés sont assez réduits.

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Benchmark Javascript Sunspider (en ms, le plus petit résultat est le meilleur)


Conclusion[/anchor]

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Cette fois-ci, c'est la bonne : nous avons eu un Eee Pad Transformer finalisé entre les mains. Alors, le charme est-il toujours là ? Certainement ! Disons-le tout de suite : les quelques problèmes que nous avions rencontrés avec notre modèle de présérie semblent avoir été réglés. Le capteur vidéo fonctionne désormais comme on l'attend, même si le micro au rendu subaquatique reste toujours d'aussi mauvaise qualité. Nous n'avons pas non plus rencontré les nombreux plantages que nous avions dû affronter alors. Est-ce dû à Android 3.1 ? La mise à jour du système corrige quelques défauts, mais on reste sceptique sur l'interface qui nous paraît toujours aussi déconcertante. On ne s'y fait pas : par certains aspects (notifications, présence de boutons physiques ou tactiles), on préfère toujours un 2.3 accompagné d'une bonne surcouche telle que HTC Sense.

Au niveau matériel, pas de différence avec le prototype que l'on avait eu entre les mains et on a donc un produit correctement fini, avec un concept original, bien implémenté, et une autonomie qui tient la route : plus de 7h en vidéo, avec pour ceux qui opteront pour le dock clavier, la batterie de celui-ci en backup. Les composants sont également de qualité : Tegra 2 propose de bonnes performances en ce qui concerne les jeux (pour l'accélération de Flash en revanche, il semble qu'on repassera), et l'écran à dalle IPS est tout simplement d'excellente qualité. Des trois tablettes Android Honeycomb que nous avons pu tester, et en attendant la Galaxy Tab 10.1 de Samsung, c'est clairement la meilleure du lot !

Malheureusement, c'est au niveau logiciel que ça se gâte. On appréciera au moins les efforts d'Asus pour fournir une offre assez conséquente : suite bureautique (certes assez basique) en version complète, application de diffusion de contenus multimédias en DLNA, lecteur de livres électroniques et kiosque à journaux. Ça n'est pas un luxe, car du côté des applications optimisées pour Honeycomb, ça reste le désert. On a au moins quelques grands noms (Amazon et son Kindle, CNN) et des applications phares du monde mobile comme le lecteur de flux RSS Pulse, mais on reste très loin du compte et un utilisateur de tablette Honeycomb va devoir se préparer pendant un certain temps encore à utiliser principalement des applications smartphones étirées.

Finalement, si on passe outre les défauts inhérents à Android Honeycomb, l'Asus Transformer offre tout de même un ensemble suffisamment cohérent et fourni pour être séduisant : un concept original, une mise en œuvre nettement plus réussie que les hybrides tablette/PC portable que l'on a pu voir jusqu'ici (l'Acer Iconia W500 étant un exemple de ratage) et surtout, un prix qui reste très correct : 399 et 499 euros pour les versions 16 et 32 Go respectivement, prix auxquels il faudra ajouter 100 euros pour le dock clavier. Un positionnement agressif, donc, avec de sérieux atouts. Bref, une réussite !

Asus Eee Pad Transformer

6

Les plus

  • Concept original et bien fini
  • Autonomie record avec dock clavier
  • Rapport qualité/prix intéressant
  • Connectique fournie (HDMI, Micro SD...)

Les moins

  • Pas de port USB sur la tablette
  • Encore trop peu d'applications Honeycomb
  • Performances décevantes avec Flash
  • Format plus adapté à la vidéo qu'à la lecture

Finition8

Ergonomie8

Internet8

Multimédia8





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Stéphane Ruscher
Par Stéphane Ruscher
Spécialiste informatique

Tombé dans un Amstrad CPC quand j'étais petit, je teste des logiciels, des Mac, des claviers, des souris ou des tablettes pour Clubic depuis 2005. J'aime aussi écouter du rock et de la musique électronique, en faire même un peu, regarder des films pas trop bêtes, et rire d'humour absurde.

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