Test du Google Pixel 9a : nouveau look pour une nouvelle vie riche en autonomie

Après un léger retard à l'allumage, officiellement causé par un souci technique repéré sur un nombre très restreint de smartphones, le Google Pixel 9a passe enfin sur la table d'opérations ! Un nouveau milieu de gamme déjà clivant en raison de son changement de design que d'aucuns qualifient de radical, et toujours davantage tourné vers l'IA. Alors, qu'est-ce qu'il vaut au quotidien ?

Après la franche réussite des Pixel 9, Pixel 9 Pro, Pixel 9 Pro XL et Pixel 9 Pro Fold, Google bat le fer tant qu'il est chaud et vient donner un coup de neuf sur son milieu de gamme. Comme son prédécesseur le non moins excellent Pixel 8a, ce nouveau venu veut chiper un maximum de technologies à ses grands frères pour une fraction de leur prix.

Test réalisé sur un smartphone prêté par le constructeur.

Dans la boîte du Google Pixel 9a

• Câble USB-C vers USB-C

Design : plus de peur que de mal

C'est indéniablement un choc : le Pixel 9a change de look, et pas qu'un peu. Autant l'écrire, il détonne clairement dans la grande famille des Pixel 9, et même des smartphones Google tout court, en réalité.

En cause, la disparition pure et simple de la camera bar, cette disposition si particulière des appareils photo, intégrés au sein d'une barre horizontale immédiatement reconnaissable. Cette année, on devra se contenter de deux caméras logées bêtement côte à côte à l'arrière du Pixel 9a. On a vu plus original ; même si le fait que les deux modules ne dépassent absolument pas du châssis est assez impressionnant.

Derrière ce choix se cache l'ambition de venir loger une batterie plus volumineuse à l'intérieur de ce smartphone plutôt compact. Louable, en plus d'être salvateur (j'y reviendrai bien plus tard). Mais on peut aussi y déceler une volonté du fabricant d'opérer une distinction plus marquée entre ses Pixel 9 et ce modèle « lite ». Pensez-y : les années précédentes, il était assez difficile de distinguer la version « a » des modèles haut de gamme.

Une fois habitué par contre, on retrouve effectivement un smartphone qui renoue vite avec ses habitudes en matière de confort d'utilisation, de légèreté et de sérieux dans les finitions. La face arrière, toujours en plastique, fait parfaitement illusion et se fond à merveille dans le joli cadre en aluminium brossé qui entoure le smartphone.

Personnellement, j'ai encore du mal à prendre le pli de ce bouton Power situé au-dessus de la réglette de volume. Une simple affaire de mémoire musculaire, à n'en pas douter. Il est très facile à atteindre, tout comme le capteur d'empreintes digitales est réactif et bien placé.

Par contre, même si l'on peut applaudir la certification IP68 du smartphone de milieu de gamme, il est difficilement pardonnable que Google ait voulu faire des économies sur le verre qui protège l'écran du Pixel 9a. On est sur du Gorilla Glass 3, un modèle lancé en 2013… un peu de sérieux.

Écran : un écran très lumineux

On retrouve sur le Pixel 9a un bel écran OLED de 6,3 pouces (diagonale de 16 cm), Full HD (définition de 1 080 points par 2 424), proposant une fréquence de 120 Hz. Fait étonnant : la fréquence dynamique n'est pas activée par défaut sur le smartphone. Il faut le faire manuellement depuis les réglages sous peine de plafonner à 60 Hz. Probablement pour rehausser encore une autonomie qui, nous le verrons plus tard, est pourtant déjà excellente.

De toute façon, la plus grosse fulgurance du Pixel 9a se manifeste par la luminosité de son écran. 35% plus lumineux que celui du Pixel 8a (qui n'était déjà pas vilain), il culmine maintenant à 2700 nits, ce qui le rend très lisible en plein soleil. Même si je trouve que le réglage automatique de la luminosité fait souvent n'importe quoi.

Certains seront sans doute incommodés par l'épaisseur des bordures de l'écran mais, honnêtement, on n'y porte plus tellement attention après quelques jours passés en leur compagnie. Et c'est un gros nerd des bordures fines qui vous dit ça.

Performances : imbattable à ce prix

Il fallait s'y attendre : le Pixel 9a est l'un, sinon le smartphone le plus performant sous la barre des 600€. Il embarque la même puce Tensor G4 que le Pixel 9 Pro qui, s'il n'est clairement pas le modèle le plus véloce sur le très haut de gamme, écrase ici tous ses concurrents.

On reste toutefois vigilants sur un point en particulier. Le GPU embarqué sur le Pixel 9a n'est pas tout à fait le même que sur les autres Pixel de la famille. Il s'agit d'un Mali-G715 MP7, légèrement moins bon. Pas d'inquiétude néanmoins, le Pixel 9a reste très à l'aise en jeu. Il m'a permis de jouer à Genshin Impact en qualité moyenne tout en conservant un framerate constant de 60 images/seconde (fps). Que demander de plus, à ce prix ?

Forcément, le petit format du smartphone rend la dissipation un peu complexe, et une chauffe assez importante – sans être gênante – peut se faire ressentir après quelques dizaines de minutes de jeu. On le constate aussi sur les benchmarks : le thermal throttling est de rigueur. Le Pixel 9a n'est pas un parangon de stabilité lorsqu'une tâche tourne à haute intensité. Rien d'handicapant ou d'impardonnable, dans mon livre.

Oh, et j'ai failli oublier une autre différence importante avec les Pixel 9 et 9 Pro : le Pixel 9a n'est pas compatible avec le Wi-Fi 7. Il faudra se contenter de la norme 6e. Un peu dommage ; le côté future proof du smartphone en prend un petit coup.

Interface : Google à son meilleur

Le logiciel embarqué dans le Pixel 9a est identique à celui qui anime les autres Pixel de neuvième génération. Un Android 15 dernier cri, surmonté de la surcouche maison, qui dévie à peine de ce que l'on peut considérer comme une version stock du système d'exploitation.

Une interface dépourvue d'applications préinstallées donc… à moins de considérer que les services et applis Google sont des bloatwares (ce qui serait parfaitement recevable). Forcément, l'intelligence artificielle Gemini irrigue tout le système, même si l'utilisateur ou l'utilisatrice pas intéressés peut parfaitement s'en passer.

On retrouve les mêmes fonctionnalités IA que sur les Pixel 9 et Pixel 9 Pro. La fonction M'ajouter permet de venir taper l'incruste dans une photo de groupe que vous avez prise ; la gomme magique fait toujours son petit effet pour retoucher ses photos, et Gemini Live avec partage d'écran est disponible dès le lancement du smartphone.

Le Pixel 9a, comme ses prédécesseurs, pourra être mis à jour pendant sept ans et recevra par ailleurs les Pixel Drop, l'ajout de nouvelles fonctionnalités inédites, tout au long de sa durée de vie. En d'autres termes, c'est un smartphone qui va continuer de s'améliorer au fil du temps.

Enfin, et c'est assez inédit à ce prix : le Pixel 9a adopte la fonction de détection des accidents de voiture, permettant d'alerter les secours en cas de pépin. Le genre d'outils dont on espère ne jamais avoir à se servir, mais dont la seule présence rassure.

Appareil photo : une prestation de haute volée

Vous connaissez la chanson désormais. Les Pixel a sont des versions légèrement inférieures des Pixel classiques, et cela s'illustre en particulier en photo. La configuration est non seulement plus pauvre, elle est aussi plus limitée. Par exemple, l'appareil photo principal du Pixel 9a est plus petit et de moins bonne résolution que celui du Pixel 9. Maintenant, est-ce que cela a un réel impact sur la qualité des clichés ?

La configuration photo du Google Pixel 9a :

• Grand-angle : 48 Mpx ; 1/2.0" ; f/1.7
• Ultra grand-angle : 13 Mpx ; 1/3.1" ; f/2.2
• Selfie : 13 Mpx ; 1/3.1" ; f/2.2

Grand-angle

Au grand-angle, en tout cas, difficile de faire la différence. Les photos du Pixel 9a en mettent plein les yeux grâce à leurs couleurs trés saturées et à leur aspect très chaleureux. C'est sûr, il ne faut pas venir y chercher des photos d'une neutralité absolue. Les Pixel ont une « patte », et le 9a ne déroge pas à la règle.

L'optique, en tout cas, est de qualité. Le piqué est excellent, et le niveau de détails reste excellent même sur les bords de la photo. On n'en attendait pas moins du fabricant américain !

Ultra grand-angle

Avec le second objectif en revanche, on est moins à la fête. Bien moins bien défini, il propose des clichés parfois un peu brouillons, qui font rarement honneur au sujet que l'on souhaite immortaliser sur sa pellicule.

Reconnaissons toutefois une certaine cohérence colorimétrique avec le module photo principal, ainsi qu'un piqué à l'avenant au centre de l'image. Remarquez, pour 549€, ce n'est pas si mal, après tout.

Téléobjectif / Zoom

Pas de zoom, sur le Google Pixel 9a. On peut évidemment utiliser un grossissement numérique sur grâce à la définition plutôt généreuse du module principal, mais mieux vaut ne pas s'attendre à des résultats miraculeux.

Aller, en 2x, passe encore. Après tout, c'est quand même la moindre des choses en 2025. Il faudra simplement accepter de récupérer des images moins bien dégrossies qu'en se passant de zoom. Sur un écran de smartphone, on peut s'en contenter. Sur grand écran, c'est déjà un peu plus gênant.

Poussé à son maximum, le « zoom » peut même grimper jusqu'à 10 fois mais, très franchement, la qualité des images parle d'elles-mêmes.

Photos de nuit

Heureusement que les algorithmes de Google sont de qualité, car la performance des deux capteurs du Pixel 9a en basse lumière laisse à désirer. Il fallait s'y attendre, mais on voit vraiment une sorte de « avant-après » s'opérer sous nos yeux lorsqu'on capture une photo nocturne et qu'on file la visionner immédiatement dans notre galerie.

Au final, le résultat se tient. Mais il vaudra mieux se limiter à l'usage de l'appareil photo principal, le grand-angle, de loin le plus à l'aise dans ce genre d'exercice.

Portraits et selfies

Les portraits ont toujours été un domaine où les Pixel s'en sortent bien. Il faut dire que la puissance de calcul du smartphone, très mobilisée par le traitement numérique des photos, lui permet de proposer des clichés très intéressants, avec une belle profondeur de champ, naturelle, et une carnation parfaitement respectée.

Même à contrejour, le Pixel 9a reste volontaire et parvient à travailler l'histogramme de manière à rendre l'ensemble assez lisible.

En revanche, l'appareil photo avant est pour le moins médiocre. Très daté, de petite taille et de faible définition, il accouche de photos peu détaillées, un peu granuleuses – même en journée. Le traitement numérique est également plus froid que pour les photos prises avec les capteurs arrières.

Vidéo

Le Pixel 9a laisse le choix entre des vidéos en 4K à 30 images par seconde (fps) sur son grand-angle, ou en 1080p à 60 fps sur les deux capteurs. Dans le premier cas, la qualité d'image est au rendez-vous, avec par ailleurs une stabilisation exemplaire.

Captation du Pixel 9a via son grand-angle en 4K à 30 fps.

Captation du Pixel 9a via son grand-angle en 1080p à 60 fps.

En revanche, l'ultra grand-angle est une nouvelle fois décevant, avec une image appauvrie.

Captation du Pixel 9a via son ultra grand-angle en 1080p à 60 fps.

Autonomie : des progrès impressionnants

On ne va pas se le cacher, l'autonomie du Pixel 8a ne figurait pas nécessairement parmi ses meilleurs atouts. Pourtant, plusieurs aspects de la fiche technique de son successeur donnent de l'espoir. On l'a évoqué plus haut : l'une des raisons qui ont poussé Google à réinventer le design de sa gamme "a" est de pouvoir lui offrir une batterie plus conséquente. Et ce n'est pas du bluff : on passe effectivement de 4492 mAh à 5100 mAh sur ce nouveau modéle, pour une épaisseur identique.

Un pari gagnant pour Google ; son Pixel 9a est increvable. Malgré sa compacité, le smartphone tient sans problème la journée et demie d'utilisation. J'ai pu cumuler plus de 8h30 de temps d'écran avant qu'une alerte ne m'invite à refaire le plein. Et encore, il faut réaliser que, dans le lot, il y a beaucoup de jeu vidéo et de consommation vidéo en streaming. Je ne doute pas que certaines et certains arriveront à tenir deux jours complets en adaptant leurs usages. Sur le protocole automatisé de PC Mark, il a fallu attendre 15h39 pour passer de 100% à 20% d'autonomie. C'est colossal.

L'autonomie et la durée de vie de la batterie sont un sujet que Google a pris très au sérieux cette année. Le Pixel 9a est en effet le premier à bénéficier d'un nouvel outil visant à réduire progressivement la tension au fil des cycles de recharge afin de préserver l'accu sur le long terme.

Pour en finir avec l'autonomie, un rapide mot sur la recharge. Ici, pas de surprise, qu'elle soit bonne ou mauvaise. Le Pixel 9a s'en tient à une puissance maximale de 23 watts (7,5W sans fil), ce qui se traduit par un peu moins de 2h pour refaire le plein. On a vu beaucoup mieux sur ce segment de marché, soyons honnêtes.

Google Pixel 9a : Prix, disponibilité et concurrence

Le Google Pixel 9a sera commercialisé le 14 avril prochain pour 549€. Il sera disponible dans les coloris iris (bleu, modèle testé), pivoine, obsidienne et porcelaine.

Le nouveau midrange de Google se confronte aux Samsung Galaxy A56, au Nothing Phone (3a) Pro et, dans une certaine mesure, à l'iPhone 16e.

Google Pixel 9a : l'avis de Clubic

Les alternatives au Pixel 9a :