Au terme de l'enchère de positionnement, qui aura d'ailleurs coûté encore plusieurs millions d'euros à Free Mobile, l'ARCEP fait un dernier bilan de la procédure, avant de délivrer les précieuses autorisations.
L'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (ARCEP) a publié, mercredi en fin de journée, le résultat final de la procédure de fréquences de la bande 3,4 - 3,8 GHz. Celui-ci arrive après la deuxième et dernière phase, l'enchère dite « de positionnement », qui a eu lieu le 20 octobre 2020 et qui a succédé à l'enchère principale, qui s'est tenue du 29 septembre au 1er octobre, d'ailleurs largement commentée sur Clubic.
La bonne opération de Free Mobile
À l'issue de la première phase des enchères dans la bande cœur 3,5 GHz, Orange totalisait 90 MHz dans la bande, SFR 80 MHz, Bouygues et Free 70 MHz. L'enchère de positionnement, qui a eu lieu il y a un peu plus de deux semaines, a permis de déterminer la position des fréquences de chacun des quatre lauréats dans la bande 3,4 - 3,8 GHz donc.
Et l'opérateur le plus convaincant aux yeux de l'ARCEP fut Free Mobile. Celui-ci a choisi de se positionner en troisième position sur la bande, sur les fréquences 3 640 - 3 710 MHz. Un choix judicieux pour l'opérateur de Xavier Niel, puisqu'être sur les extrémités d'une bande (ce qui est ici le cas de SFR et d'Orange) augmente le risque d'interférences.
Au total, cette enchère de positionnement a coûté 3 096 245 euros au groupe Iliad, maison-mère de Free, qui devra s'en acquitter en plus des montants à verser à l'État au titre des enchères dans la bande.
Place aux premiers paiements et au lancement
Faisons donc un ultime bilan de ces enchères 5G en fonction de la position des opérateurs sur la bande.
- SFR : positionné en première position sur la bande, SFR n'est pas le mieux placé. L'opérateur a donc tout de même acquis un bloc de 50 MHz et trois blocs additionnels de 10 MHz, soit 80 MHz de fréquences sur la bande 3,4 - 3,8 GHz, avec le positionnement suivant : 3 490 - 3 570 MHz, pour un coût total de 728 millions d'euros.
- Bouygues Telecom : présent sur les fréquences 3 570 - 3 640 MHz, l'opérateur a acquis 70 MHz de fréquences (un bloc de 50 MHz et deux blocs de 10 MHz). Au total, la filiale du groupe de BTP a dépensé 602 millions d'euros, le plus faible total.
- Free Mobile : intelligent sur l'enchère de positionnement, l'opérateur s'est placé sur les fréquences 3 640-3 710 MHz, pour un total de 605,10 millions d'euros. Il a acquis 70 MHz de fréquences (un bloc de MHz et deux blocs de 10 Mhz).
- Orange : l'opérateur historique avait marqué les esprits en s'emparant de quatre blocs additionnels de 10 MHz, en plus du bloc initial de 50 MHz. Avec ses 90 MHz de fréquences, la société est la mieux lotie, mais elle sera en extrémité de la bande, pour un total de 854 millions d'euros.
Comment l'État va-t-il désormais empocher les 2,789 milliards d'euros que les opérateurs lui doivent ? C'est très simple. Chacun des opérateurs devra régler le montant de son bloc initial (50 Mhz) en quinze parts égales sur quinze ans : soit 350 millions d'euros sur 15 ans, découpés, donc, en quinze. Le premier versement devra être effectué dès l'attribution officielle de l'autorisation d'utilisation de fréquences.
Les blocs additionnels et, pour Free, le montant lié au positionnement, devront être réglés à l'État en quatre parts égales sur quatre ans. Ici aussi, le premier versement devra être effectué dès l'autorisation d'utilisation de fréquences. « À ces sommes viendra s’ajouter une part annuelle variable, égale à un pour cent du chiffre d’affaires réalisé par l’exploitation de ces fréquences », ajoute l'ARCEP.