Les robots autonomes de demain ne doivent pas seulement servir à la gestion des entrepôts d'Amazon. Ils doivent aussi sauver des vies. Aux États-Unis, la mise au point de robots toujours plus autonomes sur des interventions d'urgence est une question toujours plus pressante.
Un engin récemment présenté a justement intégré les pompiers de Los Angeles : le RS3, un robot au coût de 300 000 dollars présenté au début de l'année, est désormais entré en action chez l'oncle Sam.
Le robot RS3 désormais en action à Los Angeles
Le RS3 (pour Robotics Systems 3) est en mesure d'expédier 10 tonnes d'eau par minute. Autant dire qu'il sera d'une aide précieuse au Los Angeles City Fire Department dont il fait désormais partie. Mais, au-delà de sa capacité en eau, c'est la relative autonomie du robot qui intéresse.
L'engin doit encore être contrôlé à distance. Il reste toutefois intéressant, car les pompiers peuvent déjà l'envoyer dans les missions les plus périlleuses, là où des êtres humains ne peuvent pas aller. Il ne craint pas les chaleurs trop intenses pour les tenues des pompiers ni les maladies respiratoires induites par les fumées toxiques.
À l'heure actuelle, ce genre de modèle se multiplie, avec un goût prononcé pour l'autonomie pleine et entière. Outre les incendies, la DARPA a déjà organisé un concours concernant des robots capables de sauver des personnes sous terre. Le RS3 dispose de chenilles, mais d'autres engins volent. Le drone du Chinois EHang, l'EH216F, peut tirer des projectiles anti-feu.
En devenant pleinement autonomes, ces robots-pompiers pourraient étendre le terrain d'opération de ceux qui les contrôlent. Ils ne craignent pas d'être séparés du reste de l'équipe, même dans des endroits où des problèmes de transmission pourraient les empêcher d'agir. Placés en première ligne, ils pourront prendre des décisions que les pompiers situés à l'arrière ne voient pas.
Après Dixie, la course à l'autonomie des robots-pompiers s'accélère
Aux États-Unis, le sujet est d'importance. Les recherches de ce genre doivent apporter une réponse face à la multiplication des feux de forêt. Chaque année aux États-Unis, 3 000 personnes meurent en moyenne dans des incendies. Parmi eux, il y a 80 combattants du feu. Mais plus encore, ces chiffres risquent d'augmenter dans les prochaines années.
L'Ouest américain, et plus particulièrement la Californie (là où se trouve le RS3), a subi cette année le second plus grand feu de forêt jamais enregistré dans cette région. Au-delà du coût humain, ce sont 350 000 foyers américains qui brûlent chaque année. Et si le réchauffement climatique entraînait effectivement une multiplication des incendies, accentuant à leur tour les émissions de CO2, les robots pourraient offrir un peu de répit aux pompiers. Car, dernier avantage : les robots, comme les feux, ne se reposent pas.
Il reste à convaincre les décideurs d'investir dans des appareils totalement autonomes. Pour Neil Sahota, conseiller sur les questions d'intelligence artificielle aux Nations Unies, il y a encore une réticence institutionnelle à adopter des machines coûteuses et répondant à des besoins parfois de niche. Selon lui, « le problème n'est pas technologique, il est socio-économique ».
Les chercheurs travaillent donc à réduire les coûts de ces engins. Des étudiants de l'université de New York ont récemment démontré qu'un robot-pompier entièrement autonome pourrait coûter entre 40 000 et 50 000 dollars, simplement par l'utilisation de composants moins chers. Dans certains cas, ce prix pourrait même chuter à 10 000 dollars. Mais il faut encore concevoir un tel robot et le tester sur le terrain.
Source : Scientific American