Le EH216F peut déployer des projectiles anti-feu sur son toit et embarque un réservoir ventral afin d'en faire une véritable lance à incendie volante. © EHang
Le EH216F peut déployer des projectiles anti-feu sur son toit et embarque un réservoir ventral afin d'en faire une véritable lance à incendie volante. © EHang

En juin dernier, le drone-taxi EHang 216AAV faisait son show au salon VivaTech. En début de semaine, la société chinoise publiait une impressionnante vidéo de la version pompier de son drone, le EH216F, en pleine action lors d’un exercice à taille réelle.

Avec cet aéronef, EHang veut intervenir au sommet des immeubles et gratte-ciels, aujourd’hui hors de portée des échelles de pompiers traditionnelles.

Des solutions complètes pour les services de secours

Doté de 16 hélices, avec une charge utile de 220 kg et une autonomie de 35 km, le EH216AAV pourrait bien être le premier taxi volant autonome à entrer en service. Mais sans attendre cet éventuel succès auprès des compagnies privées et du grand public, EHang a décidé il y a un an de proposer plusieurs variantes de son EH216 aux services de secours chinois. Il y a quelques jours, l’entreprise a donc effectué une démonstration en vol, à échelle réelle, des différentes solutions qu’elle propose pour renforcer les moyens des pompiers.

Tout d’abord, EHang a démontré l’intérêt de son Falcon B Series, un petit drone doté de huit hélices, pour assurer la surveillance des zones sinistrées ou bien le largage de matériel de secours à destination des sinistrés ou des équipes d’intervention. Ensuite, EHang a montré que son EH216 de base pouvait servir d’ambulance volante, notamment pour évacuer des blessés depuis le toit d’un immeuble ou une zone isolée, tout en permettant de transporter du matériel encombrant au profit des secouristes.

Mais le clou du spectacle consistait à démontrer en vol les capacités opérationnelles du nouveau EH216F, véritable camion de pompiers volant. Sur la base d’un EH216 classique, cette nouvelle mouture du taxi-volant est équipée d’un lance-roquettes capable de tirer, à travers des fenêtres, des projectiles anti-feu capables d’étouffer les flammes. À l’avant du drone, une lance à incendie est également capable de déverser de la mousse anti-feu ou du retardant à plusieurs mètres, et avec une grande précision.

Répondre à une problématique bien réelle

Avec cette gamme de véhicules, EHang espère séduire plusieurs unités de pompiers en Chine, mais également ailleurs dans le monde. Depuis l’apparition des premiers gratte-ciels, dans les années 1920-1930, s’est posée la question de l’intervention des pompiers en cas d’incendie dans les étages supérieurs, que les échelles et autres lances à incendies ne peuvent atteindre. Jusqu’à présent, la solution la plus courante reste encore d’envoyer des équipes à pied, par les escaliers.

Avec un drone comme le EH216F, il serait possible de traiter des départs d’incendie bien plus rapidement. Si le drone n’est pas capable de délivrer le même volume d’eau ou de retardant qu’un camion de pompier, il pourra tout de même intervenir en soutien aux équipes sur place, en déployant des moyens lourds et en pouvant éventuellement déposer du matériel sur le toit.