Le Français Atos a officialisé lundi en fin de journée la livraison définitive de Leonardo, un supercalculateur à la puissance phénoménale, qui a pris ses bases en Italie.
Atos annonce avoir livré la partie principale du système de Leonardo au cœur du technopôle de Bologne, où il est désormais hébergé, mais aussi géré par le consortium interuniversitaire Cineca, le plus grand centre de calcul italien. Ce dernier vient, avec Atos, soutenir la mission impérieuse de souveraineté de l'Union européenne, dans le cadre de la lutte contre les situations d'urgence médicale et environnementale. Leonardo, lui, est certifié 4e supercalculateur le plus puissant au monde, d'après le TOP500.
Le compromis entre une incroyable puissance (250 pétaflops) et une plus faible consommation d'énergie
Il aura nécessité plus de 10 000 câbles de fibre optique et quelque 156 km de câbles pour son réseau d'interconnexion de données (155 racks d'équipement ont été livrés au total), mais Leonardo va pouvoir faire son œuvre. Basé sur le BullSequana XH2000 d'Atos, le supercalculateur offre le compromis d'un débit extrêmement élevé et d'une consommation d'énergie maîtrisée. Sur ce dernier point, on regrette un peu le manque de projection de données.
Deuxième supercalculateur le plus puissant en Europe alors même que son installation n'a débuté qu'il y a quelques mois, Leonardo, basé sur l'IA, aura une puissance phénoménale de 250 pétaflops certifiée après le test de haute performance Linpack. Une fois qu'il sera complet, il aura donc la capacité de mener 250 millions de milliards d'opérations en virgule flottante par seconde.
C'est peu ou prou 10 fois de plus que le précédent système accueilli par Cineca. Du côté de la puissance de stockage, Leonardo sera doté de plus de 100 pétaoctets. Retardé en raison de la pandémie, l'accès au data center fut finalement rapidement fourni, fin juillet, aux équipes européennes d'Atos et Cineca.
Pour mieux comprendre, gérer et anticiper les phénomènes naturels extrêmes
Leonardo mettra ses capacités au profit de l'atténuation et de la gestion des risques dus aux situations environnementales dites extrêmes, telles les éruptions volcaniques, les séismes, les tsunamis, les crues éclair ou d'autres événements naturels, sans oublier la lutte contre les situations pandémiques et épidémiques. La modélisation de ces phénomènes nécessite en effet des simulations haute performance, de l'intelligence artificielle, de l'analyse et de la visualisation des données.
D'un point de vue plus technique, le système est construit sur des nœuds BullSequana XH2000 d'Atos à refroidissement liquide direct (DLC). Chacun est doté de quatre processeurs graphiques NVIDIA A100 Tensor Core et d'un unique processeur évolution Intel Xeon Scalable de troisième génération. Pour répondre aux contraintes de calcul haute performance, il s'appuie sur la technologie DDR5 DRAM de Micron, qui apporte la bande passante et les performances système nécessaires.
Le système utilisera la plateforme réseau NVIDIA Quantum 200 Gbit/s, avec des moteurs d'accélération de calcul procurant une latence particulièrement faible et un débit de données important. Il est par ailleurs équipé d'environ 3 500 processeurs Intel Xeon et de 14 000 GPU A100 de NVIDIA, proposant une performance de 10 exaflops en précision réduite, idéale pour les applications d'IA. Enfin, la partition data-centric est basée sur une lame CPU à trois nœuds BullSequana X2140. Elle est équipée de deux processeurs évolutifs de quatrième génération Intel Xeon Scalable (anciennement « Sapphire Rapids »), qui comprennent chacun 56 cœurs.