Marseille est une véritable plaque tournante de l'Internet mondial. De nombreux câbles sous-marins passent par la cité phocéenne, qui jouit d'une réelle attractivité en la matière.
À Marseille, il n'y a pas que l'OM, les cigales, les Calanques ou la Corniche : il y a aussi les câbles sous-marins. Bon an, mal an, celle qui fut la capitale européenne de la culture en 2013 est en train de devenir une vraie place forte mondiale du trafic internet. 16 câbles sous-marins (qui permettent de desservir les réseaux terrestres et mobiles) arrivent et partent de la ville aujourd'hui. Pour le plus grand bonheur des télécoms et géants du numérique de notre planète.
Marseille va devenir le 5e hub mondial
Le 8 novembre, le câble sous-marin 2Africa est arrivé à Marseille. Vanté comme étant le plus complet au monde et construit par la société française Alcatel Submarine Networks (ASN), le câble est porté par le consortium 2Africa composé, excusez du peu, de Meta (groupe propriétaire de Facebook), Orange, China Mobile International, MTN GlobalConnect, Vodafone, STC, Telecom Egypt et WIOCC.
2Africa est tout simplement le plus long câble sous-marin qui existe, avec ses 45 000 kilomètres. Une fois qu'il sera déployé définitivement (c'est prévu pour 2023), il reliera 33 pays en Afrique, en Asie et en Europe, afin que 3 milliards de personnes puissent bénéficier d'un Internet plus rapide et abordable.
Comme PEACE (Pakistan and East Africa Connecting Europe), long de 12 000 km et qui est un relais idéal vers la Chine, l'atterrissement de 2Africa (un câble qui permettra de déployer jusqu'à 16 paires de fibre avec une capacité nominale de 180 térabits par seconde) s'est fait à Marseille. La cité phocéenne a donc accueilli un 6e câble sous-marin pour acheminer des flux colossaux de données. Cela va la faire passer du 7e au 5e rang mondial du trafic de données, rejoignant ainsi les géants Miami et Singapour. Mais qu'est-ce qui explique que la ville séduise autant ?
Une terre d'accueil
Marseille possède un avantage qui fait la différence : son emplacement stratégique. Sa position sur la carte lui permet de desservir différentes régions du monde, aussi bien le Maghreb que le reste de l'Afrique (en passant par le détroit de Gibraltar), sans oublier le Moyen-Orient et l'Inde, cette fois en transitant par le canal de Suez. 20 % du trafic marseillais part d'ailleurs vers l'Inde, Bombay ne se trouvant plus qu'à 95 millisecondes de la ville.
Dans l'autre sens, Marseille est connectée à des hubs terrestres stratégiques européens, comme Paris et Francfort. La ville concurrence ainsi très fortement Barcelone, Lisbonne ou Gênes. Elle est aussi une terre d'accueil de data centers, un atout indéniable, puisque les acteurs qui investissent dans les câbles sous-marins veulent que ces derniers puissent être directement reliés aux centres de données.
Marseille n'en a en tout cas pas fini avec les câbles sous-marins. Les câbles Blue et Raman de Google passeront par la cité phocéenne, et la ville a été choisie par le consortium SEA-ME-WE 6 (Asie du Sud-Est, Moyen-Orient et Europe de l'Ouest), dont Orange fait partie, pour relier la France à Singapour. Le câble passera par l'Égypte par le biais d'un câble sous-marin dit « express » qui sera doté d'une capacité totale de 125 Tbits/s, pour 10 paires de fibre optique.
Sources : Clubic, Les Échos