23 pays seront reliés par le câble ©2Africa
23 pays seront reliés par le câble ©2Africa

Celui qui est vendu comme étant le « câble le plus complet au monde » sera construit par une société française : Alcatel Submarine Networks.

C'est une association de plusieurs grandes entreprises mondiales des technologies et des télécommunications qui a été officialisée le 14 mai. Jeudi, Facebook, Orange, Vodafone, China Mobile International, MTN Global, Telecom Egypt et le fournisseur WIOCC ont annoncé leur collaboration à la construction du câble sous-marin géant 2Africa, qui sera d'ailleurs assurée par Alcatel Submarine Networks (ASN), filiale française de Nokia. Déjà intégralement financé, le projet permettra de desservir et de grandement améliorer la connectivité en Afrique et au Moyen-Orient.

Un câble de 37 000 kilomètres mis en service d'ici trois ou quatre ans

Long de 37 000 kilomètres (quasiment la circonférence de la Terre, qui est d'environ 40 000 kilomètres), ce qui est cinq à six fois plus important que Dunant, le câble 2Africa est prévu pour relier pas moins de 23 pays d'Europe, d'Afrique et du Moyen-Orient, avec 21 points d'atterrissement dispatchés dans 16 pays du continent africain.

La mise en service du câble gigantesque est prévue pour 2023-2024. Il pourra fournir une capacité nominale pouvant grimper jusqu'à 160 Tbit/s (térabits par seconde) sur des éléments clés du système. En gros, à lui seul, 2Africa offrira une capacité plus importante à celle de tous les câbles sous-marins réunis desservant l'Afrique actuellement. « 2Africa est l’un des éléments majeurs de notre investissement continu en Afrique visant à apporter au plus grand nombre un accès Internet plus rapide » a réagi Najam Ahmad, Vice-président Infrastructure Réseau chez Facebook, qui veut soutenir l'expansion d'Internet sur le continent africain.

Le câble aidera à répondre à la demande croissante provenant du Moyen-Orient et apportera à l'Afrique la connectivité internet et la fiabilité dont elle a besoin pour poursuivre le développement de son environnement numérique. 2Africa contribuera à faciliter le déploiement du haut débit fixe, mais aussi de la 4G et de la 5G. Ce sont des centaines de millions de personnes qui bénéficieront de cette collaboration XXL.

Facebook et Orange ont précisé que les prestataires de services des pays qui seront connectés grâce au câble détiendront des capacités via des centres de données neutres et des stations d'atterrage en libre accès, l'idée étant de développer « un écosystème Internet sain ».

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Une technologie aux capacités deux fois plus importantes

2Africa sera porté par la technologie SDM (Space Division Multiplexing ou multiplexage spatial), mise au point par le Français ASN, qui permettra de déployer un maximum de 16 paires de fibres. C'est deux fois plus que les anciennes technologiques. Orange note que la capacité est ainsi améliorée, et le coût optimisé. Le câble intégrera également la technologie optical switching (commutation optique) qui aidera à gérer avec plus de flexibilité la bande passante.

Notons que pour Orange, dont le savoir-faire en matière de gestion des câbles sous-marins est mondialement reconnu, la participation à ce projet était indispensable, l'opérateur étant commercialement présent dans 18 pays d'Afrique et du Moyen-Orient. « Cet investissement majeur complétera nos infrastructures sous-marines et nos infrastructures terrestres panafricaines existantes pour fournir aux communautés de toute la côte Ouest de l’Afrique un accès à la connectivité internationale, de manière redondante », a expliqué Alioune Ndiaye, Directeur général d'Orange Afrique et Moyen-Orient.

Et puisque nous parlons de bande passante, les partenaires du projet précisent que la profondeur d'enfouissement du câble sera supérieure de 50% par rapport aux anciens systèmes. Le tout pour éviter les perturbations sous-marines, et ainsi améliorer la disponibilité des services.

« Grâce à ce système sous-marin de pointe, l'Afrique fera un pas de géant vers l'ère numérique en bénéficiant des technologies les plus avancées », a conclu Alain Biston, le président d'Alcatel Submarine Networks. Et à la fin, souhaitons que les utilisateurs en sortent gagnants.