Les mastodontes mondiaux des télécoms, Orange en tête, ont annoncé s'unir pour créer une plateforme d'APIs réseau, par l'intermédiaire d'une nouvelle société. Ensemble, ils ouvrent la voie au développement de nouvelles applications et fonctionnalités.
Dans une initiative sans précédent ou presque, les grands noms du secteur des télécoms, parmi lesquels Orange, AT&T, Deutsche Telecom, T-Mobile, Verizon, Telefonica ou encore Vodafone, ont annoncé, jeudi 12 septembre 2024, s'associer avec Ericsson, dans l'optique de créer une nouvelle entreprise. La société sera dédiée à la création et à l'adoption d'APIs réseau, ces interfaces qui permettent d'automatiser et de gérer la configuration, la surveillance et les services des infrastructures réseau. Le but final est de stimuler l'innovation dans les services numériques, en simplifiant l'accès aux fonctionnalités avancées des réseaux pour les développeurs du monde entier.
Orange et les autres opérateurs marquent un tournant majeur dans l'industrie des télécoms
Cette alliance stratégique vise en quelque sorte à créer un écosystème d'APIs réseau, qui faciliterait l'accès des développeurs aux fonctionnalités avancées des réseaux mobiles modernes. En regroupant les APIs à l'échelle mondiale, cette nouvelle entreprise permettra aux « devs » d'intégrer des fonctionnalités comme l'authentification ou la performance sur mesure dans leurs applications.
Pour ce qui est de la simplification de l'accès aux fonctionnalités réseau, on peut dire que cela promet d'ouvrir la voie à une nouvelle ère dans le développement d'applications, sans trop d'exagération. Des cas d'usage ô combien utiles sont d'ailleurs attendus dans de multiples secteurs. Citons par exemple la sécurisation des transactions financières, grâce à des APIs antifraude, ou l'ajustement dynamique de la qualité d'image pour les services de streaming comme Netflix, Prime Video ou Disney+.
Cette nouvelle société, dont on ne connaît pas encore le nom, s'appuiera sur les APIs sectorielles dites « CAMARA », un projet open source dirigé par la GSMA (l'association qui regroupe les opérateurs mobiles du globe) et la Fondation Linux. Des partenaires clés comme Vonage et Google Cloud contribueront, explique Orange, à donner accès à leurs vastes écosystèmes de développeurs, pour élargir la portée et l'impact potentiel de l'initiative.
Un modèle économique prometteur pour la future société
La structure de la nouvelle entreprise doit refléter l'engagement collectif du secteur. Pour apporter quelques précisions, l'équipementier suédois Ericsson détiendra 50% de son capital. Les opérateurs de télécommunications se partageront, eux, les 50% restants, sans que l'on sache s'ils le font à parts égales.
La clôture de la transaction est prévue pour le premier semestre 2025, sous réserve des traditionnelles et bien fastidieuses approbations réglementaires. L'initiative reste en tout cas ouverte à d'autres opérateurs de télécommunications, comme en témoigne l'intérêt déjà manifesté par Three Sweden (Hi3G Access), qui discute pour agrandir le club.
La directrice générale d'Orange, Christel Heydemann, qualifie cette initiative de « première étape stratégique » vers l'exploitation de la puissance des réseaux à grande échelle, offrant un accès sécurisé à de nouveaux services réseau à la demande.
La collaboration entre tous ces grands noms des télécoms pourra, du point de vue de l'utilisateur, conduire à des applications plus performantes, plus sécurisées et mieux intégrées aux capacités des réseaux mobiles. Des secteurs comme la finance, le streaming, l'IoT et la réalité augmentée pourraient bénéficier particulièrement de ces avancées. À terme, l'alliance pourrait transformer la façon dont les réseaux mobiles sont utilisés et monétisés.