Le 29 octobre dernier, Cray et Nvidia annonçaient les contours du supercalculateur Titan, destiné au Oak Ridge National Laboratory, un département du ministère de l'énergie américain. Décidés à en faire l'ordinateur le plus véloce au monde, le défi a été surmonté. À l'occasion de la mise à jour semestrielle du classement Top 500, le supercalculateur de Cray a ravi la première place au Sequoia d'IBM. Résultats : 17,59 Pétaflops pour Titan, soit 17,59 millions de milliards d'opérations à la virgule flottante par seconde. Et une consommation électrique de 8,2 MW. Deuxième, Sequoia a atteint 16,32 Pétaflops, pour 7,9 MW d'électricité consommée.
Ces mesures ont été effectuées grâce au test Linpack, traditionnellement utilisé pour classer les supercalculateurs du Top 500. Successeur de Jaguar, Titan repose sur une série de baies Cray XK7 pour un total de 560 640 processeurs dont 299 008 cœurs AMD Opteron 6274 et 261 632 cœurs Nvidia Tesla K20x. D'après ses concepteurs, Titan serait capable d'atteindre un maximum de 27 Pétaflops en utilisant environ 9 MW d'énergie.
En troisième position, le Top 500 place le K Computer du japonais Fujitsu, installé au RIKEN Advanced Institute for Computational Science, à Kobe, au Japon. Il a été mesuré avec à 10,5 Pétaflops pour une consommation de 12,6 MW. Quatrième, IBM positionne son supercalculateur Mira, utilisé à l'Argonne National Laboratory, avec une puissance de calcul de l'ordre de 8,1 Pétaflops et une consommation de 3,9 MW. À noter que le cinquième est allemand : le Forschungszentrum Juelich et ses 4,1 Pétaflops devient le supercalculateur le plus puissant d'Europe. Quant au Curie thin nodes, du français Bull, utilisé au Centre de l'énergie atomique, il sort du Top 10 pour se classer onzième, avec 1,6 Pétaflops.
Au total, 23 systèmes dépassent le Pétaflops, quatre ans seulement à peine après que le premier supercalculateur, le Roadrunner de Cray, a franchi ce cap. En six mois, le dernier du Top 500 a bondi de 172,7 à 241,3 Téraflops. Autre tendance que la simple augmentation de puissance, le recours au calcul parallèle. Ainsi, 62 systèmes de ce classement utilisent désormais le couplage CPU + GPU, contre 58 six mois auparavant. À en croire Nvidia, ce serait la clé d'une grande puissance de calcul. D'après la firme au caméléon, 90% du rendement de Titan serait à attribuer à ses GPU Kepler GK110.