Le gouvernement américain fait supprimer les plans du pistolet à imprimer en 3D

Ludwig Gallet
Publié le 10 mai 2013 à 11h21
Lundi, le groupe Defense Distributed publiait les plans du Liberator, un pistolet à imprimer en 3D. Une initiative qui n'a pas été du goût du gouvernement américain, qui a fini par bloquer l'accès au téléchargement.

Quelques jours après sa publication sur Internet, les plans du Liberator, un pistolet à imprimer en 3D, ont été supprimés suite à une intervention du Département de la Défense américain. L'arme à feu est conçue de façon minimaliste puisque composée uniquement de 16 pièces en plastique ABS. En dépit de cet effort, le gouvernement américain a donc décidé d'intervenir pour supprimer l'accès aux plans du Liberator.




Il faut dire que le débat est sensible outre-Atlantique sur la possession des armes à feu. Barack Obama n'a pas réussi à faire adopter son projet de loi visant à en limiter la prolifération, malmené notamment par un lobby des armes à feu très puissant.

Reste que cette décision pourrait ne pas suffire. Parce que les plans du Liberator circulent déjà via des liens Torrent et qu'ils ont déjà été diffusés massivement. Un membre du groupe Defense Distributed a ainsi affirmé à Forbes que l'archive avait été téléchargée 100 000 fois, principalement en Espagne, États-Unis, Brésil, Allemagne et au Royaume-Uni.

Le Département de la Défense n'a pas souhaité s'exprimer. L'un de ses porte-parole s'est contenté d'affirmer que l'institution « était en contact avec l'organisation ». Le site BetaBeat a publié la lettre adressée à Cody Wilson, étudiant en droit de 25 ans et fondateur du groupe. Le gouvernement justifie ainsi la suppression des liens par le nécessaire examen des plans par le ministère. Il ajoute que Defense Distributed a publié des données potentiellement régulées par la Réglementation américaine contre le trafic d'armes au niveau international (International Traffic in Arms Regulations ou ITAR) sans obtenir d'autorisation préalable. La divulgation de ce type d'informations peut être assimilée à une exportation, étaye le ministère.


Rappelons que la fabrication du Liberator ne pourra-t-être jugée légale que si une pièce métallique visant à la rendre détectable y est intégrée, ce qui ne sera pas le cas si l'utilisateur se contente d'imprimer les pièces en plastique spécifiées dans les plans. Mais Cody Wilson se dit toutefois immunisé contre les procédures de contrôle de l'Etat, puisque Defense Distributed est « un groupement à but non lucratif et que les plans sont désormais protégés par le domaine public ».

« J'ai immédiatement obtempéré et j'ai supprimé les fichiers », a-t-il déclaré. « Mais c'est une affaire beaucoup plus importante que les pistolets. Elle a des implications pour la liberté de l'Internet ».

Jeudi, des experts en balistique ont alerté les utilisateurs potentiels du Liberator contre les risques auxquels ils s'exposaient. Le plastique serait en effet soumis à de très fortes pressions au niveau du canon. Defense Distributed préconisait lui-même de n'utiliser qu'un seul canon par balle tirée.

L'arme aurait été conçue avec une imprimante Stratasys, qui aurait été achetée 8 000 dollars sur eBay. Il avait dans un premier temps tenté de s'en procurer une en levant 20 000 dollars de bitcoins, mais selon The Guardian, Stratasys avait alors décidé de récupérer sa machine.


Pour aller plus loin : démonstration d'une imprimante 3D (Salon Innorobo 2013)

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