Ce sont les recherches de Mikel Artetxe et Guillaume Lample qui pourraient améliorer la traduction automatique de textes. Mais on est encore loin du résultat d'un traducteur humain expérimenté.
L'apprentissage non supervisé : une nouvelle technique pour l'IA
Que l'Intelligence Artificielle sache traduire plus ou moins un texte correctement n'est pas une nouveauté : on a tous utilisé Google Translate et des services similaires. Mais l'apprentissage se fait alors avec un superviseur humain : l'IA tente une traduction, l'Homme lui dit si elle est juste ou fausse et l'IA apprend de ce retour.Artexte et Lample, dans deux recherches distinctes, se sont penchés sur un nouveau système : l'apprentissage non supervisé. Les deux chercheurs ont développé deux systèmes distincts : le premier est la « traduction retour » (Back Translation) d'Artexte, le deuxième la traduction par « suppression de bruit » de Lample.
Mais pour commencer les deux systèmes ont dû créer un « dictionnaire bilingue » en ne se basant que sur les occurrences de certains termes dans deux langues distinctes. Par exemple : les termes table et chaise sont utilisés souvent à proximité en français et en anglais ; une IA est en mesure de reconnaître ces occurrences et de faire le rapport entre « chaise » en français et « chair » en anglais.
Un niveau encore très bas par rapport à Google Translate
La « traduction retour » d'Artexte propose de travailler de la manière suivante : l'IA prend le texte en langue A puis le traduit en langue B et le retraduit en langue A. Si la traduction finale n'est pas identique à la phrase initiale, l'IA va retravailler ses connaissances et s'améliorer.Du côté du système de Lample, l'idée est la même mais entre la traduction aller et la traduction retour, Lample ajoute du « bruit », comme la suppression d'un terme ou la modification de l'ordre des mots. Là aussi, l'IA va apprendre de ses erreurs si la traduction retour n'est pas identique à la phrase d'origine.
Les deux systèmes ne sont toutefois pas encore au point : par rapport à l'apprentissage supervisé de Google Translate, qui réussit un score de 40 lors des évaluations, ou par rapport à un traducteur humain capable de réaliser un score supérieur à 50, cette méthode non-supervisée n'obtient qu'un score de 15 pour l'instant. Mais le champ de recherche est important, puisqu'une telle méthode permettrait de mettre au point des traductions automatiques pour des langues où il n'existe que peu de documents déjà traduits.
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