Dans une publication scientifique, Google a affirmé avoir réussi à atteindre la « suprématie quantique ». L'entreprise aurait en effet mis au point un ordinateur comprenant 53 qubits et réussi à lui faire réaliser une opération en quelques minutes, là où une machine classique aurait mis 20 000 ans. Il s'agirait d'une première mondiale.
L'informatique quantique constitue certainement le prochain Graal de l'industrie de la tech. Grâce à un fonctionnement reposant sur des qubits, c'est-à-dire des bits quantiques pouvant prendre deux valeurs différentes (0 ou 1) au même moment, de telles machines surpasseraient les ordinateurs actuels. Mais le domaine reste encore aujourd'hui d'une grande complexité.
Trois milliards de fois plus rapide qu'un ordinateur classique
Google figure parmi les acteurs particulièrement impliqués dans cette recherche. Et l'entreprise californienne aurait franchi une étape décisive dans cette quête. Dans une étude publiée sur le site de la NASA et inexplicablement retirée quelques instants plus tard, Google a ainsi assuré avoir atteint la « suprématie quantique », autrement dit avoir élaboré une machine s'appuyant sur une structure stable de plus de 50 qubits.En l'occurrence, l'ordinateur en question porte le nom de Sycamore et serait composé de 53 qubits. Les scientifiques l'ont testé sur une opération complexe impliquant des phénomènes quantiques. Leur création aurait alors effectué le calcul en 200 secondes, là où ils estiment qu'une machine classique aurait pris 20 000 ans pour y parvenir.
À égalité avec IBM ?
Ce résultat constituerait donc une première exploitation d'un ordinateur quantique de plus de 50 qubits. Par le passé, Google avait déjà clamé avoir créé un processeur constitué de 72 bits quantiques, mais sans livrer davantage d'informations sur leur stabilité. Cependant, cette avance prise par la filiale d'Alphabet pourrait être de courte durée : IBM a annoncé le lancement prochain de son ordinateur quantique à... 53 qubits.Quoi qu'il en soit, la démonstration effectuée permettrait de prouver la supériorité des processeurs quantiques sur leurs homologues classiques, ce qui relevait jusqu'à présent plutôt de la théorie. Néanmoins, les auteurs de l'étude soulignent que, pour l'heure, leur machine ne peut résoudre qu'un calcul à la fois, n'exploitant ainsi qu'une infime partie des prometteuses propriétés quantiques. Il s'agirait toutefois d'un pas énorme vers cette future révolution informatique.
Source : Tom's Hardware