Reconnaissance faciale : l'Union européenne pourrait interdire la technologie pendant 5 ans

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 17 janvier 2020 à 17h22
Reconnaissance faciale
© Shutterstock.com

L'UE voudrait interdire le recours aux technologies de reconnaissance faciale pendant quelques années, le temps de construire une véritable réglementation.

À force de vouloir aller trop vite, on risque de se brûler les ailes. C'est un peu le message que voudrait faire passer l'Union européenne s'agissant de la reconnaissance faciale, une technologie qui se révèle aussi utile que dangereuse et qui soulève de nombreuses questions éthiques. La Commission souhaiterait écarter l'utilisation de la technologie dans l'espace public pour une durée comprise entre trois et cinq ans. Le temps de mettre en place des mécanismes destinés à éviter les abus.

La Commission souhaite l'instauration de nouvelles règles pour protéger les citoyens européens et leurs données

Nos confrères de Reuters dévoilent que la Commission européenne a consigné dans un livre blanc de 18 pages un plan visant à dessiner l'avenir de la reconnaissance faciale sur le sol européen, alors que beaucoup dénoncent une technologie utilisée par les autorités et pouvoirs publics sur la base de l'intelligence artificielle dans le but de maintenir l'ordre et assurer la sécurité.


La Commission européenne souhaite clairement que de nouvelles règles soient introduites pour renforcer les réglementations existantes entourant la protection de la vie privée et les droits des données des citoyens de la zone.

« À partir de ces dispositions existantes, le futur cadre réglementaire pourrait aller plus loin et inclure une interdiction limitée dans le temps de l'utilisation de technologies de reconnaissance faciale dans l'espace public », précise l'autorité basée à Bruxelles dans ce livre blanc.

L'utilisation de la reconnaissance faciale serait placée sous la surveillance d'autorités spécifiques

La durée de l'interdiction de la reconnaissance faciale pourrait être comprise entre trois et cinq ans. Cette longue période permettrait le développement d'une méthodologie d'évaluation des impacts que peut avoir la technologie dans le futur. À ce titre, les développeurs et utilisateurs de l'intelligence artificielle se verraient imposer des obligations et dépendraient d'autorités étatiques ou européennes chargées de veiller au respect des nouvelles réglementations.


En France, Cédric O, le secrétaire d'État au Numérique, faisait part en décembre dernier de l'ouverture possible d'une phase d'expérimentation en France de six mois à un an concernant l'utilisation de la reconnaissance faciale en temps réel sur les images de vidéosurveillance.

La Commission européenne précise justement que des dérogations, durant cette période de trois à cinq ans, pourraient être accordées pour des projets liés à la sécurité ou en matière de recherche et développement. Les propositions de la patronne du numérique de la Commission, Margrethe Vestager, sont attendues pour le mois prochain.

Source : Reuters
Alexandre Boero
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K4minoU

Sincèrement ce n’est pas trop tôt.

Ils ont enfin compris que les législations sont à la ramasse par rapport à la technologie qui est trop rapide.

C’est une bonne chose que de pouvoir légalement poser un frein et verrouiller le plus possible les dérives potentielles =}

PPano

5 ans !!! c’est bien trop long… 2 ou 3 ans maxi et encore…

ariakas

ça ne tiendrait qu’à moi, on utiliserait déja les empreintes digitales sur les cartes d’identités pour la police et la reconnaissance faciale serait déja utilisée depuis bien longtemps avec développement massif des caméras dans les villes.

Au lieu de nous foutre des radars à fric qui ne sont bon qu’à racketer les gens.

bmustang

enfin la commission européenne se réveille et va mettre des gardes-fous sur les dérives des états et politiques. 5 ans n’est pas de trop pour garantir la liberté des citoyens.

bmustang

Et ça servira à quoi d’autre d’après toi ?

Judah

Ceux qui pensent que ces technologies ne seront pas utilisés un jour contre nous et en dehors de tout cadre légal sont des grands naïfs.

sandalfo

Mais c’est déjà en place à Nice et à Valenciennes non ? et l’état français expérimente pour le déployer. Est ce que l’Europe va vraiment faire plier le ministère de l’intérieur français la-dessus ?

ariakas

Le garant de la liberté du citoyen vient justement avec des mesures de sécurité.

L’assassin de la petite Maëlys a été photographié si ma mémoire est bonne par une caméra de sécurité mais d’une très mauvaise qualité et cela a gêné l’enquête.

Dans le cadre anti terroriste, on voit que des auteurs d’attentats ou ceux qui ont projeté de commettre des attentats sont libérés en ce moment et la reconnaissance faciale est indispensable pour les traquer sans mobiliser x personnes.

Les auteurs de violences conjugales avec interdiction d’approcher leur femme ou ex femme ou leur enfant pourraient être repéré illico.

Et hélas non, les empreintes digitales de nos cartes d’identité ne sont pas utilisées dans le cadre des enquêtes judiciaires.
C’est très dommageable.

Il y’a une demande citoyenne pour une société sécuritaire ou un État Policier, appelez ça comme cela vous arrange.

ariakas

Tout dépend de ce que vous appelez contre nous.
Qui est nous dans cette affaire.

Si le regard se porte vers la Chine,
Il n’est pas certains que cela suscite une grande hostilité une fois expliquée et cadrée.
Interdire de prendre l’avion à des délinquants n’est pas quelque chose de nature à mobiliser les foules. M’est d’avis !

yAAm

Une autre manière de dire, reconnaissance faciale automatique compte à rebours 5 ans, top départ. Mais la question c’est est ce qu’on en veut ? Je trouve ca plutôt fourbe cette manière de faire passer que l’idée est déjà acceptée que la techno sera installée, après on a 5 ans pour réfléchir de quelle manière…

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