L'UE voudrait interdire le recours aux technologies de reconnaissance faciale pendant quelques années, le temps de construire une véritable réglementation.
À force de vouloir aller trop vite, on risque de se brûler les ailes. C'est un peu le message que voudrait faire passer l'Union européenne s'agissant de la reconnaissance faciale, une technologie qui se révèle aussi utile que dangereuse et qui soulève de nombreuses questions éthiques. La Commission souhaiterait écarter l'utilisation de la technologie dans l'espace public pour une durée comprise entre trois et cinq ans. Le temps de mettre en place des mécanismes destinés à éviter les abus.
La Commission souhaite l'instauration de nouvelles règles pour protéger les citoyens européens et leurs données
Nos confrères de Reuters dévoilent que la Commission européenne a consigné dans un livre blanc de 18 pages un plan visant à dessiner l'avenir de la reconnaissance faciale sur le sol européen, alors que beaucoup dénoncent une technologie utilisée par les autorités et pouvoirs publics sur la base de l'intelligence artificielle dans le but de maintenir l'ordre et assurer la sécurité.Malgré une fiabilité décriée, le gouvernement souhaite expérimenter la reconnaissance faciale
La Commission européenne souhaite clairement que de nouvelles règles soient introduites pour renforcer les réglementations existantes entourant la protection de la vie privée et les droits des données des citoyens de la zone.
« À partir de ces dispositions existantes, le futur cadre réglementaire pourrait aller plus loin et inclure une interdiction limitée dans le temps de l'utilisation de technologies de reconnaissance faciale dans l'espace public », précise l'autorité basée à Bruxelles dans ce livre blanc.
L'utilisation de la reconnaissance faciale serait placée sous la surveillance d'autorités spécifiques
La durée de l'interdiction de la reconnaissance faciale pourrait être comprise entre trois et cinq ans. Cette longue période permettrait le développement d'une méthodologie d'évaluation des impacts que peut avoir la technologie dans le futur. À ce titre, les développeurs et utilisateurs de l'intelligence artificielle se verraient imposer des obligations et dépendraient d'autorités étatiques ou européennes chargées de veiller au respect des nouvelles réglementations.CES 2020 : Samsung présentera Neon, un projet d'humain artificiel... et c'est flippant !
En France, Cédric O, le secrétaire d'État au Numérique, faisait part en décembre dernier de l'ouverture possible d'une phase d'expérimentation en France de six mois à un an concernant l'utilisation de la reconnaissance faciale en temps réel sur les images de vidéosurveillance.
La Commission européenne précise justement que des dérogations, durant cette période de trois à cinq ans, pourraient être accordées pour des projets liés à la sécurité ou en matière de recherche et développement. Les propositions de la patronne du numérique de la Commission, Margrethe Vestager, sont attendues pour le mois prochain.
Source : Reuters