La firme Exit International a mis au point un nouvel appareil destiné au suicide assisté baptisé « Sarco ».
Alors que la question de la fin de vie reste un sujet sensible dans de nombreux pays tels que la France, c'est chez nos voisins suisses que l'appareil pourrait être lancé.
Sarco, une capsule pensée pour faire quitter ce monde en paix
Le docteur Philip Nitschke est une figure controversée du monde de l'euthanasie, tant par ses positions sur la question que ses innovations en la matière. L'Australien a ainsi contribué à créer Sarco, une capsule dédiée à la fin de vie. Celui-ci en fait notamment la promotion dans un entretien accordé à SwissInfo.ch : « C'est une capsule imprimée en 3D, activée de l'intérieur par la personne ayant l'intention de mourir. La machine peut être remorquée n'importe où pour la mort. Cela peut être dans un cadre extérieur idyllique ou dans les locaux d'une organisation d'aide au suicide par exemple ».
Mettre fin à son existence avec vue sur le Cervin ? Cela pourrait donc être bientôt possible selon Nitschke, qui a travaillé pendant près d'un an avec les autorités suisses pour obtenir l'autorisation d'y proposer Sarco, sachant que le pays est l'un des rares à avoir avalisé le suicide assisté, et jouit donc d'une législation favorable en ce sens. Malgré divers retards dus à la pandémie de COVID-19, il existe d'ores et déjà trois exemplaires de Sarco, le dernier étant bientôt terminé aux Pays-Bas, tandis que le deuxième est exposé à Cassel (Allemagne) au musée de la culture sépulcrale depuis septembre 2021, et jusqu'en février 2022, pour les curieux.
La troisième machine opérationnelle en Suisse pour 2022
Le principe de Sarco repose sur deux innovations. La première consiste à se passer des médecins, aussi bien chargés d'évaluer l'état mental de la personne souhaitant mettre fin à ses jours que d'administrer le pentobarbital à dose léthale. Avec cette capsule, Nitschke souhaite que l'intelligence artificielle prenne le relai, en évaluant la capacité mentale de la personne à mourir, et que le concerné prenne lui-même son destin en main. Le directeur d'Exit International songe également à un test en ligne, délivrant potentiellement un code d'accès pour prendre place dans Sarco.
La seconde avancée repose sur le processus employé. « La personne entrera dans la capsule et s'allongera. C'est très confortable. Un certain nombre de questions seront posées et, après avoir répondu, la personne pourra appuyer sur le bouton à l'intérieur de la capsule pour activer le mécanisme à son rythme », explique Nitschke.
Plus exactement, « la capsule repose sur une pièce d'équipement qui inondera l'intérieur d'azote, réduisant rapidement le niveau d'oxygène à 1 % contre 21 % initialement. La personne se sentira un peu désorientée et légèrement euphorique avant de perdre connaissance. Le tout prend environ 30 secondes. La mort survient, respectivement, par hypoxie et hypocapnie, privation d'oxygène et enfin, de dioxyde de carbone. Il n'y a pas de panique, pas de sensation d'étouffement », assure le créateur de Sarco. Suffisant pour relancer le débat sur le suicide assisté en France ?
Source : SwissInfo.ch