Tout le monde connait certainement le fabuleux univers de la bionique grâce au cinéma, mais qu'en est-il dans la réalité ? Cette science qui consiste à associer des dispositifs électroniques à un organisme vivant vient de faire un grand pas en avant.
Des chercheurs ont en effet réussi à mettre au point un œil bionique, une réalisation remarquable qu'ils doivent en grande partie grâce à la technologie de l'impression 3D.
Le premier implant rétinien bionique au monde
L'heureux patient qui a reçu cet implant, Ray Flynn, était en passe de devenir aveugle. Cet homme de 80 ans ne pouvait plus distinguer les objets du quotidien et sa vue baissait de jour en jour. La cause : une maladie dégénérative appelée DMLA, une dégénérescence maculaire liée à l'âge. La vision centrale des personnes touchées par cette maladie disparaît petit à petit, mais la vision périphérique reste correcte.Opéré en juin, Flynn s'est fait poser un implant rétinien bionique et a déjà fait beaucoup de progrès. Le succès de cet implant donne beaucoup d'espoir aux médecins et chercheurs ainsi qu'aux patients souffrant de perte de vue.
Un nouveau défi relevé par les chercheurs
Fin août, nous avons appris que les chercheurs de l'Université du Minnesota ont réussi à relever un nouveau défi dans le développement de l'œil bionique. Dans un article publié par la revue scientifique Advanced Materials, les scientifiques nous donnent des détails sur cette nouvelle technique qu'ils ont mis au point.Ils ont en effet réussi à imprimer un prototype de globe oculaire grâce à la fabrication additive. Cet « œil bionique » est capable de capter la lumière grâce à une série de photodétecteurs. Cette découverte pourrait permettre aux implants rétiniens comme celui de Ray Flynn de disposer d'une technologie encore plus aboutie.
« La grande efficacité des photodétecteurs et la possibilité de personnaliser facilement la taille et la disposition des matériaux rendent cette approche prometteuse pour la création des yeux bioniques », a déclaré Ruitao Su, chercheur à l'Université du Minnesota.
Pour parvenir à cet exploit, les chercheurs ont imprimé des semi-conducteurs sur une surface en verre incurvée. Pour convertir la lumière captée en signal électrique, ils ont utilisé une encre conductrice produite à base de nanoparticules d'argent, puis y ont positionné une série de photodiodes.
Bien que cette nouvelle technique donne beaucoup d'espoir pour la conception d'un véritable œil bionique qui pourrait être implanté à un patient, les chercheurs indiquent qu'à l'heure actuelle ce prototype affiche un taux de conversion de la lumière en électricité de seulement 25 %. C'est encore trop peu pour en faire une prothèse, mais c'est une belle promesse pour l'avenir.