The Flemish Scrollers, c’est le nom donné à projet basé sur une IA qui consiste à traquer et afficher publiquement tout parlementaire flamand ayant le malheur de consulter son téléphone lors d’une session.
Certains reprochent aux jeunes générations de passer trop de temps le nez collé à leur smartphone. Cependant, cette addiction aux écrans n’épargne personne, pas même les hommes et femmes politiques, y compris lors de sessions parlementaires. Il y a quelques mois, Jan Jambon, un homme politique belge, avait par exemple été pris en flagrant délit d'Angry Birds au sein même du Parlement flamand (nous avons mis la vidéo du méfait en fin d'article). Cette mésaventure a peut-être inspiré l’artiste belge Dries Depoorter, qui a mis au point une IA capable déterminer si un parlementaire est absorbé par son téléphone plutôt que par les débats en cours.
Des parlementaires traqués en direct
Sur le site éponyme, Dries Depoorter se définit en tant « qu’artiste belge qui aborde des thèmes tels que la vie privée, l'intelligence artificielle, la surveillance et les médias sociaux ». Selon lui, son logiciel codé en Python utilise l’apprentissage automatique et la reconnaissance faciale pour caractériser l’utilisation d’un smartphone et identifier le fautif. Il sert dans un cadre bien précis, celui du Parlement flamand.
Les sessions qui s’y déroulent sont diffusées en direct sur la chaîne YouTube Vlaams Parlement (le nom néerlandais du Parlement flamand). Lors de chaque diffusion en direct, le logiciel scrute l’assemblée à la recherche d’un parlementaire distrait. Une fois l’abominable contrevenant repéré et identifié, le programme relaye la vidéo du coupable pris la main sur le smartphone sur des comptes Twitter et Instagram. En voici plusieurs ci-dessous.
Lancé le 5 juillet, le programme a déjà attrapé quatre mauvais élèves au moment où nous écrivons ces lignes. Parmi eux, un récidiviste : Jan Jambon.
Mais aussi rétroactivement
Pour ne rien arranger, le logiciel déterre également les méfaits passés : lorsqu’il n’y a pas de diffusion en direct, il se met en quête de fauteurs, potentiellement repentis, en analysant les anciennes vidéos présentes sur la chaîne. Le nom de ce projet « artistique » : The Flemish Scrollers.
Au-delà des questionnements politiques et éthiques soulevés par cette démarche, elle se confronte à un problème majeur : elle peut inciter à tirer des conclusions hâtives. En effet, elle n’est pas en mesure, et heureusement, de déterminer ce que font sur leur smartphone les parlementaires jetés en pâture sur les réseaux sociaux. Après tout, tous ne jouaient certainement pas à Angry Birds ; certains répondaient peut-être à des urgences ou se documentaient sur un sujet.