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Un défilé de mode particulier a eu lieu à Hong Kong en cette fin d'année, avec parmi les petites mains une intelligence artificielle.

Jusqu'où l'intelligence artificielle ira-t-elle ? Déjà applicable à de nombreux problèmes de santé et prête à faire les devoirs des enfants, il semble que l'IA pourrait aussi rapidement se faire une place dans le monde de la mode. C'est ce que nous montre ce défilé qui vient d'avoir lieu à Hong Kong.

La mode, nouvelle victime du succès de l'IA ?

Si, pour beaucoup, l'arrivée de l'intelligence artificielle est maintenant inéluctable dans de nombreux domaines techniques, on pouvait au moins s'attendre à ce que les secteurs de la création restent une chasse-gardée humaine encore un certain temps.

Serait-ce une illusion ? Il faut dire que les contre-exemples tendent à s'accumuler. On a ainsi récemment vu les artistes se lever contre les images générées par l'IA, alors qu'un outil fondé sur cette même technologie peut à présent aider les scénaristes. Cette avancée semble sans fin et touche dorénavant le monde de la mode.

Le Fashion x AI Show, qui vient de se tenir à Hong Kong, a en effet été l'occasion de présenter 80 tenues réalisées par 14 designers. Leur élaboration s'est faite en collaboration avec l'IA de l'entreprise AiDA, acronyme de AI-based Interactive Design Assistant (Assistant de design interactif fondé sur l'IA).

Une IA qui effectue le travail intermédiaire

La technologie utilise des techniques comme la détection, la reconnaissance et la génération d'images. Développée par des doctorants et des universitaires de Hong Kong, elle se conçoit comme un soutien au designer.

Ce dernier a ainsi la possibilité d'intégrer dans le moodboard virtuel du logiciel des brouillons, des matériaux ou des palettes de couleurs. L'IA se charge ensuite de rendre des ébauches qui pourront être amendées par le designer afin d'y ajouter sa patte personnelle. Elle permet ainsi en un sens de mâcher le travail dans les étapes les plus ingrates de la création sans prendre part à l'intuition initiale ni aux finitions.

Et au fil des productions, l'IA est capable de faire des propositions de plus en plus en phase avec l'univers symbolique du créateur. « Conformément à mes lignes, mes styles et mes bases de données, le système me proposera quelque chose que je n'aurais peut-être jamais envisagé, mais qu'elle [AiDA] pense me convenir », explique le styliste Mountain Yam qui a utilisé l'IA ces 6 derniers mois. Et de poétiquement résumer cette symbiose nouvelle : « Notre relation est comparable à une relation amoureuse dans la mesure où j'apprends à progressivement la [AiDA] connaître quand elle a progressivement appris à connaître mes propres créations. »

Source : Reuters