Si le développement des intelligences artificielles s'accompagne de grandes promesses, nombreux sont ceux qui se sentent en danger par une telle innovation.
Et il n'aura pas fallu longtemps pour leur donner raison, puisqu'un important groupe de presse allemand a déjà annoncé qu'une partie du travail de ses journalistes serait désormais effectué par une intelligence artificielle.
Pour l'instant, les journalistes ne sont pas les plus visés
C'est le groupe de médias allemand Axel Springer, dont dépendent notamment les importants titres Bild et Die Welt, qui l'a annoncé ce mardi : désormais, une partie du travail de ses journalistes sera effectué par des intelligences artificielles. Concrètement, le patron du groupe, Mathias Döpfner, a expliqué aux salariés de l'entreprise dans un courrier enthousiaste à quel point l'IA pouvait transformer le journalisme.
Il explique que la création journalistique (dénicher des scoops, et rédiger des articles), qu'il estime être le cœur du métier, sera toujours effectuée par des humains, mais la « production » journalistique (correction, mise en page, etc.) sera désormais automatisée. Sans surprise, le mail se termine par l'annonce de nombreux départs dans ce secteur, sans donner de chiffres précis. Concrètement, il ne fait pas bon être secrétaire de rédaction chez Axel Springer.
Notons tout de même que le groupe allemand s'est bien gardé de confier la rédaction pure à l'IA, cette dernière ayant la fâcheuse tendance à faire des affirmations factuellement erronées.
La raison ? Les économies, bien sûr
Pour Döpfner, cette innovation n'est que la continuation de la stratégie du tout numérique mise en place depuis de nombreuses années par le groupe. C'est aussi et surtout un moyen pour l'entreprise d'économiser environ 100 millions d'euros sur les trois prochaines années, tout en augmentant ses recettes.
Les innovations, surtout dans le domaine de l'automatisation, sont souvent synonymes de perte d'emplois pour les personnes concernées - même si elles peuvent s'accompagner de nouvelles créations d'emplois. La principale nouveauté ici, c'est que c'est peut-être la première fois que les cadres et les professions intellectuelles sont en première ligne, alors que les ouvriers étaient généralement les plus touchés.
Source : Le Temps