Après les graphistes, les avocats, ou encore les journalistes, c'est désormais au tour des musiciens de devoir mettre à jour leur CV en urgence.
En tout cas, si le développement de MusicGen devait continuer, c'est toute une industrie qui pourrait avoir à se réinventer. Mais la première version publique de cette intelligence artificielle, si elle est légèrement plus avancée que sa semblable MusicLM, ne devrait pas tout de suite prendre la tête du top 50 pour autant.
MusicGen, c'est quoi ?
Meta a annoncé aujourd'hui la sortie d'une première version de MusicGen, une IA en open source capable de générer de la musique. Du point de vue utilisateur, son fonctionnement est extrêmement simple : tout comme DALL-E ou l'inévitable ChatGPT, il suffit de lui décrire en une ou deux phrases le style de musique et autres contraintes que l'on souhaite voir apparaître, et MusicGen, après deux ou trois minutes d'attente, crée un morceau qui en respecte les codes.
Autant le dire tout de suite, il existe une marge de progression certaine : les morceaux générés ne durent pour l'instant pas plus de 12 secondes, et s'ils respectent à peu près la consigne en matière de style musical, elle ne génère pas de paroles et il n'y a pas encore de quoi crier au génie, ces 12 secondes ne l'empêchant parfois pas de boucler pour autant.
Ce n'est pas la première intelligence artificielle du genre : le mois dernier, Google a de son côté sorti une IA aux caractéristiques similaires, appelée MusicLM. Et si MusicGen a encore des progrès à faire, elle est tout de même plus avancée que ses semblables.
Un risque pour les musiciens, vraiment ?
Nul besoin, pour l'instant, de passer les albums qui sortent dans un détecteur d'IA : cette dernière ne peut pas encore rivaliser. Mais MusicGen n'est qu'au début de son existence et le passé récent nous a montré que les progrès de l'IA ne perdaient pas de temps, et étaient si rapides qu'ils terrorisaient leurs propres créateurs.
Ce modèle a été entraîné en utilisant plus de 20 000 heures de musique sous licence, certaines appartenant directement à Facebook, d'autres à Shutterstock ou encore à Pond5, une banque de musique en ligne. On imagine sans peine qu'une entreprise comme Meta a les moyens d'augmenter considérablement la base de données pour entraîner les futures versions du modèle, tout en affinant la technologie. D'ailleurs, le modèle étant en open source, les retours des utilisateurs lui permettront également de sprinter vers une IA crédible en tant que compositrice de musique.
En attendant, comme il est peu probable que Meta conserve la gratuité, n'hésitez pas à vous amuser à faire vos propres tests sur le site de Hugging Face.
Sources : Engadget, Hugging Face