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L'intelligence artificielle devrait entraîner une révolution dans le monde du travail, et rendre un certain nombre de métiers obsolètes.

Depuis son lancement, ChatGPT a très vite été utilisé par les particuliers pour effectuer des tâches rémunératrices. Les qualités professionnelles de l'IA ont ainsi été vite comprises par le public, alors qu'elle n'en est pourtant qu'à ses balbutiements. Ce qui laisse à penser que dans les prochaines années, de nombreux métiers pourraient bien subir l'émergence de cette technologie.

Les métiers intellectuels, les plus touchés

Et ce changement, peut-être révolutionnaire dans le monde du travail, a ces derniers temps été étudié par de nombreux spécialistes. Les chercheurs d'OpenAI, en collaboration avec Open Research et l'Université de Pennsylvanie, ont ainsi essayé de trouver quelles professions étaient les plus à risque parmi un échantillon de mille métiers.

Le résultat a été assez clair. Pour la première fois dans l'histoire des innovations technologiques, ce sont les métiers intellectuels qui seraient les plus touchés. Et plus singulièrement, les métiers de l'écriture. Les écrivains, les poètes, les paroliers verraient ainsi leur avenir assombri, tout comme les journalistes, ce qu'avait déjà laissé imaginer l'expérimentation de CNET dans le domaine. Les métiers du droit n'échapperaient pas à la vague avec les assistants juridiques, tout comme les métiers très techniques tels que ceux de mathématicien, de comptable, d'ingénieur blockchain ou même de concepteur d'interface numérique.

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300 millions d'emplois sur la sellette ?

Au total, selon cette même étude relayée par France Info, « 80 % des métiers verraient au moins 10 % de leurs tâches effectuées par ChatGPT et consorts », les métiers de la programmation et de la rédaction étant les plus touchés. Mais si ce sont en général les emplois à haut revenu qui auront le plus à subir l'émergence de l'IA, combien de postes pourraient être effacés de l'ardoise par l'intelligence artificielle ?

C'est la question sur laquelle a travaillé la Goldman Sachs qui vient de publier son rapport sur le problème. Et le chiffre est affolant, car pas moins de 300 millions d'emplois dans le monde pourraient être supprimés par ChatGPT et ses avatars. Là encore, les destructions se concentreraient sur les emplois de bureaux. 46 % des tâches administratives et 44 % des tâches légales pourraient ainsi être automatisées par l'IA, contre, par exemple, seulement 6 % dans la construction et 4 % dans la maintenance.

Des employés plus productifs…

Il pourrait y avoir plusieurs façons de remplacer les salariés. L'une serait tout simplement de mettre l'IA sur le siège précédemment occupé par un être humain. L'autre serait d'utiliser les gains de productivité permis par la technologie pour réduire le nombre de bras employés par une entreprise.

Pour illustrer cette explosion de la productivité induite par l'intelligence artificielle, une équipe du MIT a demandé à deux équipes, dont l'une bénéficiant de ChatGPT, d'écrire des communiqués de presse et de brefs rapports. L'équipe assistée de l'IA a réalisé sa tâche en moyenne 37 % plus vite que l'équipe concurrente.

Dans le même ordre d'idée, une étude a mis en concurrence deux groupes de développeurs de logiciels. Le premier a pu bénéficier de l'outil d'intelligence artificielle basée sur le cloud de GitHub, à savoir Copilot, quand l'autre devait effectuer le travail de niveau débutant demandé manuellement. Les développeurs utilisant Copilot ont été en moyenne 55 % plus rapides que le second groupe.

… et des salaires à la baisse

Et si le salarié n'est finalement pas remplacé, il reste d'après les études une autre conséquence potentiellement négative : la baisse des salaires. Avec la capacité de l'intelligence artificielle de produire presque instantanément des contenus de base, un certain nombre de compétences ne seront plus valorisées, réduisant mécaniquement la rémunération accordée par les employeurs.

Pour éclaircir cette idée, Carl Benedikt Frey, professeur d'économie à Oxford, a cité les chauffeurs de taxi : « Prenons l'exemple de l'introduction de la technologie GPS et de plateformes comme Uber. Soudain, le fait de connaître toutes les rues de Londres a perdu beaucoup de sa valeur – et les chauffeurs en place ont donc subi d'importantes baisses de salaire, de l'ordre de 10 % selon notre étude. Le résultat a été une baisse des salaires, et non une diminution du nombre de chauffeurs. »

Pour autant, si des tendances se dégagent, les personnes interrogées sur la question cherchent tout de même à relativiser les premières données obtenues par les recherches. « Nous ne savons pas comment la technologie évoluera ni comment les entreprises l'intégreront dans leur mode de travail », a ainsi tenu à rappeler à la BBC le directeur du think tank économique Torsten Bell. Un appel à la prudence suffisant pour rassurer les employés ?

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