© Andrey_Popov / Shutterstock
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La destruction d'emplois causés par le développement de l'IA ne faisait pas vraiment de doutes.

Ce qui est peut-être plus surprenant, c'est que l'IA en menace aussi vite au cœur même des entreprises directement à l'origine de son développement. Et pourtant, alors que la fièvre de l'IA déclenchée surtout par la sortie de ChatGPT n'a pas encore un an, elle est déjà citée comme la raison derrière de nombreux licenciements dans le domaine de la tech, qui n'en avait pourtant pas besoin.

La fin de l'emploi illimité dans la Silicon Valley

L'année 2022 a été une année noire pour les travailleurs du monde de la tech avec un total de plus de 150 000 licenciements recensés. Mais à ce petit jeu, 2023 affiche déjà des chiffres encore plus impressionnants, qui ont déjà dépassé la barre des 200 000.

Les justifications derrière ces licenciements tournaient surtout autour d'exigences de rentabilité, notamment affectée par la chute du prix des publicités sur Internet, par l'arrivée d'un nouveau patron qui veut tout changer, ou encore pour se relever de l'aveuglement d'un autre qui investit des milliards dans le metaverse. Mais désormais, l'intelligence artificielle monte doucement dans le classement des justifications derrière les plans de licenciements. Dropbox a ainsi licencié près de 500 personnes en avril, citant explicitement l'IA, et le P.-D.G. d'IBM a de son côté annoncé stopper les recrutements pour les jobs qu'il pense pouvoir remplacer de la sorte.

De leur côté, Microsoft et Meta se sont séparées de plusieurs milliers de leurs salariés dans des plans de réduction des coûts. De ce point de vue, Microsoft a expliqué que l'un des moyens de réduire ces derniers était déjà en marche, sous la forme de son gargantuesque investissement dans OpenAI. Mark Zuckerberg soulignait également l'importance de l'intelligence artificielle dans la lettre à ses employés leur apprenant la fin de leur contrat.

© Midjourney pour Clubic
© Midjourney pour Clubic

L'IA et les humains pas nécessairement en concurrence

Cependant, à l'écoute de ces P.-D.G. et autres porte-parole, si l'intelligence artificielle va forcément détruire des emplois, elle en créera davantage encore. La création et surtout la maîtrise de ces nouveaux outils sont de nouvelles compétences à développer.

Dan Wang, un professeur à l'université de Columbia, remarque que la différence entre les spécialistes maîtrisant l'intelligence artificielle et ceux dont ce n'était pas le cas ne se ressentait pas seulement dans la sécurité de l'emploi, mais aussi et surtout dans le niveau de salaire. Ceux qui ont pris le train en marche gagnent déjà 12 % en moyenne de plus que les autres. Pour lui, l'IA va forcer les entreprises à se repenser et se restructurer, mais il n'imagine pas les machines remplacer les humains à grande échelle à court terme.

Sources : CNN, Bloomberg