Pour la troisième fois depuis novembre, Meta a licencié des milliers d'employés et la raison est plutôt… surprenante.
En novembre dernier, Mark Zuckerberg s'adressait à ses employés, mais aussi au public, pour expliquer que l'entreprise devait se séparer d'environ 11 000 de ses « talentueux éléments », notamment pour répondre à la situation économique dégradée de l'entreprise. Et le patron de Facebook semble y avoir pris goût puisque, après avoir lancé une nouvelle vague de licenciements en avril, voilà que depuis quelques jours, des milliers de salariés de son entreprise ont mis à jour leur profil sur LinkedIn.
2022, année compliquée pour Meta
Si Meta n'a pas été le seul géant de la tech à connaître des difficultés au cours de l'année 2022, c'est probablement l'exemple le plus marquant. En effet, son modèle économique a été rudement mis à l'épreuve par l'adoption de lois et de régulations sur la protection des données et le groupe a collectionné les amendes record. De plus, la baisse générale des budgets publicitaires sur Internet l'a durement impacté. L'avènement de plateformes concurrentes, TikTok en tête, n'a à l'évidence pas dû non plus arranger la situation. Mais surtout, le titanesque projet si cher au cœur de Zuckerberg, le metaverse, a englouti des dizaines de milliards de dollars, pour un retour sur investissement qui reste dérisoire. Au point que, pour la première fois de son histoire, Meta enregistre en 2022 une baisse de revenus sur l'année.
Alors, devant l'obstination du P.-D.G. et ces résultats inquiétants, les actionnaires de l'entreprise ont commencé à hausser le ton, le forçant à prendre des mesures pour retrouver la rentabilité. En jargon d'actionnaire, cela veut dire qu'il faut virer des gens. Il est à noter que si 11 000 personnes avaient ainsi perdu leur emploi du jour au lendemain, ces derniers avaient de quoi se consoler en voyant le sourire enfantin des actionnaires de Meta, dont l'action avait bondi de 7,7 % le jour suivant.
2023, « année de l'efficacité » pour Meta
Sauf que licencier, Mark Zuckerberg semble vraiment adorer ça. Car il lui aura fallu seulement cinq mois pour récidiver, en libérant des milliers d'employés supplémentaires en avril, la plupart d'entre eux ayant des emplois techniques. Lors de la première vague de licenciements, Mark Zuckerberg s'était longuement expliqué, et avait reconnu ses propres erreurs dans la gestion de l'entreprise. Mais cette fois-ci, la justification était différente : après les 11 000 premiers départs, le milliardaire aurait découvert que son entreprise était plus rapide et plus efficace avec une moindre masse salariale. Il n'en fallait pas plus pour lui donner envie de procéder à des coupes drastiques, au nom de ce qu'il a appelé « l'année de l'efficacité ».
Et un mois plus tard, le voici donc en train de se débarrasser de milliers d'employés, cette fois principalement en poste dans le secteur du marketing, du recrutement, et de l'UX. Il ne s'est, cette fois-ci, pas même donné la peine de les gratifier d'un commentaire. Aujourd'hui, le cours de Meta est plus élevé de 180 % par rapport à celui de novembre dernier.
Quant au metaverse, c'est bien le seul dont la position chez Meta ne semble pas menacée : près de quatre milliards de dollars y ont été investis au cours du premier trimestre 2023, générant un revenu d'un peu plus de 300 millions sur la période.
Source : CNBC