Le géant Meta, maison mère de Facebook, traverse une période de turbulence depuis quelques mois, qui le pousse à revoir ses ambitions à la baisse.
Mark Zuckerberg ne s'en cache pas : son entreprise connaît « l'un des pires ralentissements » de son histoire récente. Tels sont les mots prononcés jeudi par le fondateur de Meta, lors d'une session de questions-réponses avec les salariés de son entreprise, dont Reuters a eu vent. En conséquence, le groupe revoit à la baisse son objectif de recrutement.
Un objectif de recrutement à la baisse, et le pari de « l'auto-sélection »
Meta avait prévu d'embaucher 10 000 nouveaux ingénieurs en 2022. Mais le ralentissement économique certain de l'entreprise pousse le Zuck et son staff à revoir leurs plans à la baisse. L'entité californienne ne prévoit ainsi de recruter plus que 6 000 à 7 000 ingénieurs cette année, soit une baisse d'environ 30 % par rapport à son objectif initial.
Notons que Meta avait déjà récemment annoncé un gel officiel des embauches. Alors de façon détaillée, comment Mark Zuckerberg justifie-t-il ce ralentissement ? Et quelles sont les perspectives au sein de l'entreprise ?
« En réalité, de nombreuses personnes de l'entreprise ne devraient pas être ici », a lâché le Zuckerberg à ses employés. Un moyen comme un autre de pousser vers la sortie ceux qui se sentiraient moins concernés par le projet et auraient du mal à répondre aux objectifs ? Vous avez tout juste.
L'actionnaire majoritaire fait même le pari, évoquant carrément un « espoir », qu'en relevant les attentes et en ayant des objectifs plus agressifs, certains des employés quitteront d'eux-mêmes le groupe, considérant que cet endroit n'est finalement pas fait pour eux. « Cette auto-sélection me convient », a-t-il ajouté.
Des perspectives très éloignées de la grande époque
La croissance de Meta a ralenti, jusqu'à voir, pour ce qui est du grand public, une baisse inédite de son nombre d'utilisateurs il y a quelques mois, chose impensable il y a trois, quatre ou cinq ans. Mais la réalité est en train de rattraper la maison mère de Facebook.
Et outre le ralentissement de la croissance des utilisateurs, c'est la baisse des revenus publicitaires qui pousse davantage le groupe à prendre des décisions radicales. Tous les géants américains du numérique ont revu leurs prévisions à la baisse, et Meta ne fait pas exception à la règle. La violente chute de son cours en Bourse (divisé par deux sur ces six derniers mois) lui a fait perdre la moitié de sa valeur marchande.
Pour Meta, nous n'irons pas jusqu'à dire que les prochains mois s'annoncent décisifs, mais presque. L'entreprise doit affronter la féroce concurrence de TikTok, ce qui va la conduire à revoir ses différents produits, pour les rendre peut-être plus immersifs et appâter davantage l'attention de ses utilisateurs. Le format Reels, du côté d'Instagram, est une base de départ intéressante. À ce titre, Meta va multiplier par cinq le nombre d'unités de traitement graphique (GPU) de ses data centers, et ce, d'ici la fin de l'année. Une bonne nouvelle pour Instagram, oui, mais pas forcément bonne pour le bilan carbone du géant.
L'autre grand défi pour Meta, c'est celui du… metaverse, évidemment. Une tendance qui pourrait aussi bien être exploitée à destination de l'utilisateur lambda que du monde de l'entreprise, friand de rendre l'expérience de travail toujours plus ludique.
Source : Reuters