L'intelligence artificielle est sur toutes les lèvres en ce moment, suscitant autant d'enthousiasme que d'inquiétudes. Mais l'IA représente-t-elle vraiment une menace pour nos emplois ? Reid Hoffman, le fondateur de LinkedIn, nous livre son point de vue éclairé lors d'une discussion sur l'IA.

Reid Hoffman, l'homme à l'origine de LinkedIn. © Wikimedia Commons
Reid Hoffman, l'homme à l'origine de LinkedIn. © Wikimedia Commons

Alors que les avancées spectaculaires de l'IA, incarnées notamment par ChatGPT, font craindre à certains une vague de destruction massive d'emplois, Reid Hoffman se veut rassurant. Lors de son intervention à la conférence TED dédiée à l'IA, le fondateur de LinkedIn a appelé à dépasser les peurs pour se concentrer sur les opportunités offertes par cette technologie.

L'IA, une révolution à apprivoiser

Reid Hoffman n'est pas du genre à minimiser l'impact de l'IA. Il la qualifie même de « plus grande avancée technologique de notre époque ». Mais selon lui, il faut se garder des prédictions apocalyptiques et se rappeler que l'histoire a déjà connu des bouleversements technologiques majeurs, comme la révolution industrielle ou l'avènement de l'informatique. « À chaque fois, des emplois ont disparu, mais d'autres ont été créés », souligne-t-il.

Pour Reid Hoffman, l'IA va certes automatiser certaines tâches, mais elle va surtout permettre aux humains de se concentrer sur des activités à plus forte valeur ajoutée, nécessitant créativité et intelligence émotionnelle. Il prend l'exemple des chatbots qui, s'ils peuvent gérer des demandes basiques, ne remplaceront pas de sitôt un service client capable d'empathie et de résolution de problèmes complexes. L'IA apparaît donc plus comme un outil pour augmenter les capacités humaines que comme un concurrent.

Préparer la transition

Cela ne veut pas dire pour autant qu'il faut rester passif. Reid Hoffman insiste sur la nécessité d'anticiper et d'accompagner les mutations du marché du travail induites par l'IA. « Nous devons réfléchir à la manière dont nous formons les gens, dont nous les aidons à s'adapter », affirme-t-il. Cela passe notamment par le développement de nouvelles compétences, alliant maîtrise technique et « soft skills ». Les entreprises ont un rôle clé à jouer, en investissant dans la formation continue de leurs collaborateurs.

Neuralink est la réponse de Musk à un futur où l'IA ne serait justement pas notre meilleure alliée. © Shutterstock
Neuralink est la réponse de Musk à un futur où l'IA ne serait justement pas notre meilleure alliée. © Shutterstock

Les pouvoirs publics sont également appelés à soutenir cette transition, en repensant les systèmes éducatifs et de protection sociale. « Nous avons besoin de filets de sécurité plus solides pour ceux qui pourraient être laissés de côté », plaide Reid Hoffman. Au final, plutôt qu'une menace, l'IA est une opportunité de repenser notre rapport au travail et de construire ce que Reid Hoffman appelle une « super-agence », combinant le meilleur de l'intelligence humaine et artificielle. Une vision optimiste qui tranche avec les propos alarmistes d'autres figures de la Tech comme Elon Musk. « Je pense qu'Elon se trompe sur ce coup-là », glisse malicieusement Reid Hoffman, rappelant que le patron de Tesla a lui-même beaucoup misé sur l'IA.

Source : VentureBeat